Une dernière ligne droite

Administrateurs Messages : 195 Date d'inscription : 23/06/2009 Age : 36

Chiana était effectivement bien partie pour gagner cette joute gastronomique…d’autant plus qu’elle avait beau se goinfrer, mais elle semblait aussi apprécier les plats. Apparemment selon elle, il fallait remercier le cuisinier ou la cuisinière car tout était excellent.

En y réfléchissant bien, Dora qui n’avait rien laissé de tout ce qu’elle avait piqué un peu partout dans les plats, avait effectivement constaté que les mets qu’elle avait eu le plaisir de déguster était très bien cuisinés. La jeune femme s’était callée dans sa chaise, rassasiée. Une bonne sieste là-dessus…à non…l’entrainement…

Rien qu’à cette idée de voir Elendil en action elle souriait. Elle avait hâte d’y être. Roran s’avoua vaincu…mais annonça qu’il était impossible de le vaincre niveau alcool. Chiana, fière de sa victoire, allait devoir renoncer en revanche à ce nouveau duel contre le Nain. C fut Sélène qui répondit à sa place, alors que la jeune vampire avalait sa dernière bouchée :

« - Messire Roran, vous savez très bien que les vampires ne boivent jamais d’alcool… »

Le prince Nain posa sa chopine sur la table, la mine satisfaite :

« - Dommage…chacun son titre alors…Ce fut un plaisir de lutter de cette manière face à une aussi vorace personne. Je vous félicite jeune fille. »

Il leva sa chope et porta un toast aux tables bien dressées, à la nourriture exquise, et à la compagnie des plus agréables…avant de s’écrouler lamentablement sur sa chaise…non sans renverser la moitié de sa chope sur Voronwë…

Ce dernier, coincé à table ne put se reculer à temps :

« - Peste soit ces Nains et leurs beuveries…Le voilà rond pour l’après-midi…c’est lui qui aurait besoin d’un entrainement en plein air… »

De quoi faire exploser de rire l’assemblée…mais le silence fut imposé immédiatement…En haut de l’escalier, Inwë était là…la mine déconfite…Nicodémus se leva, blême.

« - Inwë ma chère enfant comment se porte notre impératrice… ? »

Inwë éclata alors en sanglots :

« - Je ne sais pas…seigneur je vous en prie venez, elle vient de se réveiller et semble prise de délire…je suis impuissante…je n’ai pas le savoir de ma maîtresse…ni votre science magique… »

Sans attendre d’avantage, Nicodémus s’était rué vers Inwë, l’attrapa par les épaules et l’entraîna vers la chambre de Lou…Il revint au bout de quelques minutes. Les regards que tout le monde lui portaient réclamaient des explications.

Il s’assit et prit la parole :

« - Ne vous inquiétez pas…ces petites crises sont devenues monnaies courantes chez son Altesse…Elle ira mieux lorsque nous aurons accompli notre quête…Nous pourrons reprendre la route d’ici peu…un jour ou deux, histoire que son Altesse reprenne des forces. Je…j’aimerai qu’elle ne reste jamais seule…Inwë ne pourra veiller sur Lou tout le temps…Sélène, Dora…et peut-être vous aussi Chiana…peut-être pourrez-vous vous relayer entre vous de temps en temps ? »

Les trois jeunes femmes acquiescèrent bien entendu. Elles furent chaleureusement remerciées par le Mage qui poursuivit en expliquant qu’il ne fallait surtout pas s’inquiéter et que chacun pouvait vaquer à ses occupations comme il l’entendait. Mais que personne ne quitte le bourg.

Vorondil se leva, il tira sa pipe d’une petite sacoche avec le tabac qu’il fallait…il le bourra dans le fourneau de la pipe…l’alluma…et tira une grande bouffée qu’il semblait savourer. Salahadîn et Roran l’avait imité…rien de tel qu’une bonne pipe avec un bon tabac après un bon repas.

Le prince avait pris une attitude nonchalante, tandis que les employés de l’aubergiste s’affairaient pour débarrasser et nettoyer le tout. Cette après midi l’aubergiste avait le droit de rouvrir son auberge. Il avait été largement récompensé en monnaies sonnantes et trébuchantes par l’Impératrice et Nicodémus pour son dévouement…Le brave homme en avait été tout retourné…et se réjouissait du passage de la Confrérie dans son auberge…tu parle…il avait fait eut pour plus d’un an de salaire avec tout ce qu’on venait de lui verser. Aussi il était aux petits soins pour tous les membres de cette aventure.

Vorondil avait saisit la main de Sélène :

« - Que vas-tu faire cet après-midi toi ? »

Sa voix était d’une douceur incroyable…Sélène lui sourit et désigna Chiana :

« - Je l’emmène avec moi…vous êtes tous repus…moi pas…Je dois chasser…Chiana va commencer son entrainement elle aussi… »

Vorondil acquiesça…et se tourna vers Elendil :

« - Mon ami, c’est toi qui décide …Quand tu es prêt…J’ai le lieu idéal…un corral non loin de là…là où Wilfried et moi avons été ce matin. »

Son sourire s’élargissait à mesure qu’il parlait à son ami hybride. Dora elle trépignait presque…Elle s’était levée et faisait quelques pas, elle n’avait pas l’habitude de manger autant…Elle s’arrêta quand elle se retrouva face…à ses frères…Ils s’ignoraient tous les trois de manière assez efficace…Elle baissa la tête, tandis que Jo la fixait, perché sur le dos de Jérémy…

« - Tu vas à cet entrainement ? Petite sœur ? »

La voix du Roi des Fée et des Farfadets s’était voulu gentille et douce…et ses mots affectueux...Surprise, Dora releva la tête et fit signe que « oui »…Jo lui sourit faiblement :

« - Amuse-toi bien alors… »

Il lui fit un petit signe et les deux frères s’éloigna…moroses. Elle en eut mal au cœur de les voir ainsi…Elle aurait voulu courir vers eux…les serrer contre elle…leur crier dessus d’arrêter cette fuite perpétuelle entre eux trois…mais elle ne pouvait pas…elle avait stoppé son mouvement…Elle baissa de nouveau la tête…puis dans un élan elle sortie de l’auberge…elle avait besoin d’air frai…

Humains Messages : 66 Date d'inscription : 06/11/2010 Age : 33

La nourriture de l'auberge était exquise, et même si Wilfried avait pu pleinement savouré sa part, la personne qui profitait le plus de ce merveilleux repas était Chiana. Elle ne pêchait pas par gourmandise, elle ne faisait que calmer les ardeurs de son estomac, mais elle n'aurait pas avaler autant de nourriture si elle n'était pas aussi succulente. Les cuisiniers ayant œuvré à ce repas méritait bon nombre d'éloges. Non seulement la satisfaction de la Confrérie leur fournissait une publicité sans pareille, mais ils étaient aussi généreusement payés. La qualité des services offerts par l'auberge était sans conteste excellente. Le nordique se sentit même extrêmement chanceux de pouvoir profiter de la prestation de l'établissement sans avoir à débourser le moindre sous. Tout ce petit monde à table prenait ses aises sur les chaises. Une bonne sieste aurait été la bienvenue pour digérer un repas aussi fameux, mais de nombreuses activités guettaient plusieurs personnes. Certains allaient chasser, d'autres s'entrainer, et d'autres surveiller.

En effet, après la capitulation du nain face à l'estomac de Chiana, et aux bonnes tranches de rigolade qui suivirent, Inwë fit son apparition en haut des escaliers, et un silence pesant s'installa. Elle venait informer le mage Nicodémus que la santé de l'Impératrice était vacillante, et qu'elle était prise de délires. Le mage monta pour faire un diagnostic, et revint rassuré l'assemblée, qui commençait sérieusement à s'inquiéter de l'état de santé de leur Impératrice bien-aimée. Le repos nécessaire à Lou faisait allonger la durée du séjour à Mixtum de un, voir deux jours. De quoi rendre fou l'aubergiste, qui gagnerait encore plus. Cela laissait aussi davantage de temps aux autres pour se reposer, ou pour s'entrainer. Mais Wilfried se sentit un peu coupable de la diminution de l'état de santé de Lou. Certes à ses yeux elle avait pêchée par orgueil lorsqu'elle avait affrontée Chiana, et l'avait un peu sous-estimée. Pour le nordique, elle n'avait trop négligée les capacités de la vampire et s'était retrouvée à puiser davantage dans ses réserves, et cela avait entrainée que plus de fatigue. Les demoiselles de la Confrérie, ainsi que Chiana, étaient invitées à s'occuper chacun leur tour de l'Impératrice, et de veiller sur elle, et elles acquiescèrent toutes sans exception.

Le calme s'installa dans la pièce. Salahadîn, Ronan et Vorondil fumaient la pipe et savouraient leur tabac. Dora semblait trépigner d'impatience d'assister à l'entrainement d'Elendil et de Wilfried. Ce dernier, ne sachant trop quoi faire pour passer le temps, s'était confortablement installé sur sa chaise, de manière nonchalante, et observait ce petit monde. Il se tourna ensuite vers Chiana. Elle aussi allait s'entrainer, avec Sélène, selon les dires de cette dernière. Elle n'avait pas manger, et allait devoir chasser. Les vampires de sang ne s'appelaient pas ainsi pour rien. Wilfried assista à une drôle de scène entre Dora et ses frères. Une drôle de famille dans les apparences, mais un malaise régnait au sein du groupe. Dora semblait vouloir discuter davantage avec ses proches, mais avisa plutôt de sortir un peu. Le nordique se remémora les quelques paroles que lui avait adressé Jo', à propos de l'égoïsme, et à ses yeux, il crut y avoir une leçon de morale que le roi des farfadets s'était faite en même temps à lui-même. Après tout, Dora était d'apparence humaine au lieu d'être une fée, et Jérémy était condamné à rester un corbeau.

Wilfried s'adressa à Chiana, en lui souhaitant une bonne après-midi de chasse, en espérant que son entrainement soit aussi enrichissant que le sien. Il posa sa main sur l'épaule de la vampire, avant de se retirer. Il aurait aimer lui baiser le front, comme il l'avait déjà fait de nombreuses fois, mais c'était plus une enfant maintenant. Ensuite, il gagna sa chambre, pour aller récupérer sa lame d'argent. En redescendant au rez de chaussée de l'auberge, il fit signe à Elendil et à Vorondil qu'il attendrait dehors qu'ils soient près, puis il se dirigea vers la sortie. Dora était là, à attendre les autres pour aller au corral. Le nordique s'adresse alors à l'ex-fée. Il pensait qu'il était important qu'elle sache que les paroles de Jo' avait éclairci le jeune homme, et qu'elles auraient peut-être aussi du sens pour Dora.

« Dora, je ne sais pas grand chose à propos de la relation que vous entretenez avec vos frères. Mais Jo' est venu me parler, quand Chiana m'avait demandé de me retirer. Il m'a fait comprendre que malgré les transformations que pouvaient subir les êtres qui nous sont chers, il fallait continuer à les aimer, même si cela ne nous plaisait pas forcément, car on appréciait certaines choses chez ces personnes, choses qui ont disparues. Mais si elles sont plus heureuses grâce à cela, ou si elles deviennent ce qu'elles devaient être réellement, alors c'est mieux ainsi et il faut l'accepter. Ne pas le faire étant de l'égoïsme pur. »

Il marqua une pause, pour observer la réaction de l'ex-fée, puis reprit :

« Je sais pas si ce que Jo' m'a dit s'applique à lui également, mais je crois que votre frère prend le temps de vous redécouvrir lui aussi, et qu'il apprend à vous apprécier davantage. Je n'ai aucune idée des épreuves que vous avez endurés, vous et votre famille, mais même si votre histoire semble bien tourmentée, je pense que vous devriez parler un peu à vos frères, et non pas vous retenir, comme j'ai pu le voir tout à l'heure dans l'auberge. Je crois que c'était important que vous sachiez ce qu'il m'avait dit. Il faudrait que je prenne le temps de le remercier comme il se doit. »

Wilfried souriait, ses pensées étaient maintenant braquées vers l'entrainement qui l'attendait. Cela profiterait à tout le monde, mais le nordique ne s'attendait aucunement à ce que son adversaire soit un lycan. Qui pouvait savoir comment réagirait-il face à cela ? Peut-être arrivera-t-il à garder son calme, ou peut-être que sa rage se déversera sur la lame, faisant ainsi pâtir un peu son entrainement.

Lycans Messages : 158 Date d'inscription : 16/08/2009

Le repas s’était passé le mieux du monde. Tout le monde avait mangé à sa faim, tout en regardant Roran et Chiana s’empiffrer de tout leur appétit. Moi-même j’avais contenté mon estomac criant famine après cette petite séance de natation improvisée. Les plats avaient été nombreux et je n’avais pas goûté à tout, même si tout paraissait succulent, mais j’avais préféré me concentrer sur les quelques plats de viandes, quelques féculents aussi étaient de rigueur, et surtout ne pas trop se charger. Un bon repas était également un repas duquel on ne ressortait pas avec l’envie de dormir, surtout lorsqu’on devait avoir un combat à l’épée juste après. Nous avions discuté broutilles. Vorondil m’avait demandé quelques nouvelles de Godefroy, même s’il ne l’avait quitté que quelques heures, et je n’avais pu me départir d’un contact physique avec Dora tout au long du repas. Finalement, le maître Nain s’avoua vaincu mais s’était empressé de vouloir sa revanche dans un duel de boisson. Un domaine dans lequel ils étaient relativement redoutables… Sélène objecta alors gentiment que les Vampires ne buvaient pas d’alcool. Tandis que le maître Nain, légèrement déçu de cette défection, vantait toutefois les mérites de l’appétit gargantuesque de notre amie Vampire. Je ne pouvais m’empêcher de réfléchir tout en fixant Sélène du coin de l’œil.

Je n’avais jamais vraiment réfléchi aux Vampires… Je n’en avais pas croisé beaucoup jusqu’à mon départ avec Lucian et ceux que j’avais croisé étaient plus ou moins ceux de la pire espèce. Etant les ennemis plus ou moins mortels des Lycans, on m’en avait parlé un petit peu aussi, j’en avais combattu plus ou moins, mais je ne m’étais jamais intéressé à leur culture, leur façon de vivre, d’être. Sélène était une charmante jeune femme, et, avec le temps, j’avais réussi à faire fi de l’odeur désagréable qui émanait de ces êtres. Je devais d’ailleurs admettre que la présence de deux vampires attaquait sérieusement mes narines mais c’était ainsi, peut-être était-ce réciproque aussi… Peut-être devrais-je essayer de parler avec Sélène un jour, loin des regards et des oreilles. Tandis que tout le monde riait aux propos de Voronwë, je continuais à errer dans mes pensées. Je ne fus interrompu que lorsque la tablée devint silencieuse à l’arrivée d’Inwë. Nicodémus s’inquiéta immédiatement bien entendu, car il n’était pas difficile de deviner que le sujet grave ne pouvait concerner que l’Impératrice.

Mon regard suivi Nicodémus qui s’était levé sans ménagement et avait filé en trombe vers la chambre de l’Impératrice avec la Semi-Elfe visiblement dans tous ces états. La suite ne fut que quelques mâchonnements silencieux et des regards échangés. Tout le monde se posait des questions mais personne ne les poserait, attendant que Nicodémus revienne, ce qu’il fit au bout de plusieurs minutes. Tout le monde fut pendu à ses lèvres tandis qu’il expliquait qu’il ne s’agissait de rien de grave, que tout rentrerait en ordre à la fin de notre quête. Il demanda néanmoins aux jeunes femmes de bien vouloir se relayer pour veiller l’Impératrice, ce qu’elles acceptèrent bien entendu sans hésiter. Nous avions apparemment encore quelques jours de repos devant nous. Il faudrait penser à les utiliser à bon escient pour se reposer et également ne pas faiblir. Vorondil s’était reposé sur sa chaise et avait sorti sa pipe dont il avait entreprit de tirer plusieurs bouffées. Il s’était entretenu avec Sélène sur ce qu’elle allait faire de son après-midi. Bien entendu rien ne m’avait échappé, ce qui était légèrement désagréable en fait, puisqu’il m’était impossible de ne pas écouter des discussions qui auraient du être privée… Un sacré avantage certes, mais on entendait parfois des choses que l’on n’aurait jamais du entendre, des choses qui n’appartenaient qu’à deux personnes, pas à trois.

Vorondil se retourna vers moi en me disant que nous partirions quand je le souhaitais. Il semblait connaître un bon lieu pour s’entrainer aussi je ne protestai pas. Dora semblait vaincre l’ennui en faisant quelques pas mais elle rencontra Jo’ et Jérémy. Les propos du Roi des Farfadets ne m’échappèrent pas non plus sans compter la réaction de Dora qui, visiblement, avait décidé de prendre l’air suite à cela. Je soupirai doucement, songeant à ce frère et à cette sœur qui, à cause de moi, ne parvenaient plus à être ce qu’ils avaient été autrefois… Je m’arrangeais pour ne pas croiser le regard de Jo’ qui passait derrière moi en fixant le fond de la salle. Wilfried se leva à son tour, monta, surement dans sa chambre, et redescendit avec une lame avant de se diriger vers la sortie. Avisant Vorondil du regard, je souhaitais également une bonne après-midi à la tablée et je remontais dans ma chambre pour récupérer Daelandil… Passant son fourreau dans mon dos, car à la hanche il n’aurait fait que toucher le sol, après tout on ne portait pas une lame de près d’un mètre cinquante à la taille. Je redescendis et fis un petit signe à Vorondil qui me suivit. Nous sortîmes après qu’il ait salué Sélène et les autres membres de la Confrérie. Dora et Wilfried semblait discuter. Vorondil m’indiqua le corral d’un geste avec sa pipe, je lui rendis un sourire entendu avant de partir en direction du nouveau terrain d’entrainement, le fourreau croisé battant ma cuisse gauche.

Administrateurs Messages : 195 Date d'inscription : 23/06/2009 Age : 36

Dora s’était réfugiée au dehors, cherchant le réconfort d’un petit vent frai des plus agréables. Elle ferma les yeux quelques instants…profitant de cette caresse de ce zéphyr taquin mais tendre.

Ce fut une voix qui la tira de ses pensées. Elle eut la surprise de voir à ses côtés Wilfried. Il lui rapporta des propos qui lui firent l’effet d’un coup de poignard. Une larme perla sur sa joue…un petit sourire illumina son visage…ainsi…son frère l’aimait tout de même. Elle avait finit par en douter presque. Elle avait douté de son propre frère qui ne vivait plus que pour elle. Dora imaginait l’épreuve que Jo’ devait vivre. Il s’était juré de protéger de tous les dangers sa douce et tendre petite sœur…et son frère devenu un corbeau…Son propre jumeau…eux qui avaient autrefois une complicité sans nom, se voyaient séparé physiquement par une métamorphose. Et pour tout arranger, Dora qui perdait sa condition de Fée…pour devenir humaine. Agissant ainsi elle s’éloignait davantage de ses frères, et de Jo’…et elle avait choisit quelqu’un d’autre pour la protéger…Elendil. Un Elfe-Lycan pour qui elle n’avait pas évité un seul instant de donner sa vie.

Mais les propos de Wilfried sur les pensées de son frère lui firent un peu chaud au cœur…tout n’était peut-être pas perdu en fin de compte. Elle baissa la tête…et d’une voix cassée par le chagrin elle répondit :

« - Vous avez bien devinez Wilfried…ma transformation a fait que je suis devenue une étrangère dans ma famille…d’abord mon frère Jérémy…métamorphosé en corbeau…et moi ensuite…je…j’ai perdu ma nature de Fée pour devenir une Humaine… mais…voyez-vous…Il n’y a pas que cela…vos paroles m’ont montré que mon frère m’a donc pardonné sur ce que j’ai fait pour devenir Humaine… »

Elle était adossée contre le mur…la mine grave…elle renifla un bon coup, essuya ses larmes d’un revers de manche. Elle constata qu’Elendil était passé prêt d’eux et s’éloignait déjà…Elle l’observait marcher dans la direction indiquée par Vorondil…qui le suivait tranquillement.

L’ex-Fée se redressa complètement…elle n’était pas bien grande, et face à la carrure et la stature de Wilfried elle faisait l’effet d’une miniature. Son visage était pâle…elle tourna la tête vers Stigand, l’enjoignant à emboiter le pas aux deux hommes qui venaient de s’éloigner.

Ils atteignirent le corral…Vorondil s’était installé sur la plus haute barre qui constituait la clôture en bois du corral. Dora s’était retournée encore une fois vers Wilfried, finissant son explication d'une voix toujours aussi triste... :

« - Le problème avec mon frère…viens surtout du fait qu’Elendil est…enfin…n’est pas d’un noble lignage… »

Et elle s’empressa de rejoindre Vorondil qui fumait sa pipe, bien callé. La jeune femme lui tendit la main, il l’aida à monter et s’installer. Elle se décala pour pouvoir s’accouder à un des poteaux planté dans le sol. Ses yeux ne quittaient pas Elendil. Elle lui sourit avec toute la tendresse qu’elle pu avoir à cet instant, mais il pouvait bien voir qu’elle avait pleuré…et que la tristesse avait gagné le cœur de la demoiselle en détresse. D'autant plus que les derniers propos de sa bien-aimé à Stigand ne lui avaient pas échappé...ni le ton cassé de sa voix...Qu'est-ce qu'ils lui avait dit cet homme du Nord? Etait-est-ce en rapport à Jo? Ou à lui-même?

Humains Messages : 66 Date d'inscription : 06/11/2010 Age : 33

Wilfried, en allant parler à Dora, ne savait pas quel effet aurait ses paroles sur l'ex-fée. Mais il lui semblait important de conter les propos de Jo' à sa propre sœur. Le nordique connaissait que trop bien le choc qu'apportait la transformation d'un proche. Il s'était renfermé sur l'image de la fausse Chiana, innocente et à l'âme d'enfant, malgré son corps de femme. Ce personnage était mort, et avait laissé place à quelqu'un de plus froid, plus mature, à quelqu'un de frustrer d'avoir perdu plusieurs années de sa vie, enfermé dans son subconscient par une gamine. Malgré tout, il souhaitait l'aider à franchir ce cap dans sa vie, mais dans un premier temps, elle l'avait rejetée. Stig avait alors cru qu'il avait perdu sa dernière famille, et s'était même presque convaincu de la laisser complètement seule. Elle n'était plus une enfant et elle n'avait plus besoin qu'on lui tienne la main ou qu'on la surveille. Elle était une femme désormais, et voulait s'assumer comme telle. Le temps où elle courait après les papillons était révolu.

Cependant, Jo' s'était adressé à Wilfried, et ses paroles furent un électrochoc pour le jeune homme. Il se conduisait en pur égoïste, et refusait d'accompagner le changement. Certes, voir un proche ainsi changer était quelque chose de bouleversant. L'ancienne et la nouvelle Chiana n'avait plus grand chose en commun, mis à part ce côté félin et ses magnifiques yeux gris comme des lunes. Mais le nordique n'avait eu à faire qu'à l'enfant, et non pas à la vraie Chiana. Il devait se défaire de cette image, cette imposture, et réapprendre à connaître la jeune femme vampire, la redécouvrir. Même si elle n'était pas très aimable sur le coup de la métamorphose, elle n'en restait pas moins Chiana. Même s'il avait toujours souhaité ce changement, pour le bien de la vampire, Wilfried ne s'était pas attendu à un pareil dilemme. Mais Jo' l'avait réveillé, et pour cela, l'humain serait éternellement reconnaissant au roi des farfadets.

De telles paroles n'auraient jamais pu être inventer par quelqu'un n'ayant pas vécu une situation similaire. La famille de Jo' semblait elle aussi marqué par de profonds changements. Jérémy, le frère même du roi, avait désormais l'apparence d'un vulgaire corbeau, et était condamné à vivre ainsi, en oiseau. Et Dora, qui devait être une fée, avait désormais l'apparence d'une belle jeune femme, tout ce qu'il y a de plus humaine. Pas de petites ailes ou de poudre de fée, juste un corps humain, et les restrictions que cela apportait. Même s'il n'avait aucune idée du sacrifice que représentait la perte de la nature de fée, ni des épreuves qu'avait connu cette famille, l'image de Dora n'osant pas s'adresser à ses frères l'avait marqué, et il avait fait directement le rapprochement avec lui et Chiana. Malgré des raisons différentes, ils vivaient la même épreuve. Et le roi des farfadets, qui cachait son jeu devant sa jeune sœur, faisait des efforts pour lui pardonner. Après tout, elle pouvait désormais vivre pleinement son amour pour Elendil, sans les restrictions que son corps de fée lui apportait vis-à-vis d'un elfe. Wilfrid ne savait rien à propos du malaise qu'avait connu Dora avec la perte de ses pouvoirs magiques, et le décalage qui résidait entre la vie d'une fée et celle d'une humaine, mais il se doutait que cela ne devait pas être facile à vivre au jour le jour.

Malgré le chagrin dans son timbre de voix, Dora semblait un peu soulagée. Une larme avait perlé le long de sa joue, sa mine était devenue plus grave. Elle retint ses autres larmes, et après s'être adosser contre le mur, elle s'était finalement redressée, comme pour réaffirmer que ses relations avec ses frères allaient pouvoir se décongeler. Elle invita d'un signe de la tête le nordique à suivre Vorondil et Elendil, qui était sorti entre temps de l'auberge, pour rejoindre le corral, sur lequel aurait lieu l'entrainement. Ils marchèrent silencieusement. Wilfried aurait voulu réconforter la demoiselle en détresse, mais cela n'était pas de son ressort. En arrivant derrière les écuries, Dora ajouta au nordique qu'un problème faisait que Jo' n'appréciait guère tous ces changements. En effet, Elendil n'était pas un noble, et pour le roi des farfadets, il était inconcevable qu'une princesse, certes humaine et non fée, puisse vivre une relation amoureuse à quelqu'un n'appartenant à aucune lignée noble. Wilfried ne trouva aucune parole réconfortante à adresser à Dora, qui s'empressa de rejoindre Vorondil pour mieux assister à l'entrainement. Le nordique se demandait comment Jo' pouvait bien refuser le bonheur de sa propre sœur ainsi, et même si le roi avait pardonné à Dora sa transformation, le problème de la noblesse était toujours de mise, et cela devait sans doute affecté l'ex-fée.

Wilfried était un noble sans le vouloir, tandis qu'Elendil lui avait besoin d'un tel titre pour mériter l'amour de Dora aux yeux du roi des farfadets. Il avait sans doute pas échapper à Jo' le bonheur que ressentait sa sœur en présence de l'elfe, mais de part son statut, il se devait de faire respecter les traditions, et d'autoriser Dora qu'à épouser un homme appartenant à une lignée des plus nobles. Un titre de noblesse ne se transmettait que par des liens de parenté, et malgré qu'il soit le dernier des Wolfgandir, Wilfried ne pouvait pas offrir son titre de noblesse à Elendil, d'autant plus qu'il ignorait que ce dernier était en fait un lycan, et par conséquent un des pires ennemis de la lignée des Wolfgandir. L'elfe n'avait aucune idée de la réputation de cette famille en tant que chasseurs expérimentés de loup-garous. Et cela n'avait guère d'importance maintenant. Après tout, Wilfried était amnésique et ne se souvenait en rien des techniques de combat adaptés à la lutte contre les lycans qu'on lui avait enseigné. Il n'avait plus rien à voir avec les chasseurs qu'étaient les membres de sa famille.

Le nordique fit fasse à son adversaire, un sourire aux lèvres. Il dégaina lentement son épée bâtarde en argent. L'excitation du combat qui s'annonçait le gagnait peu à peu, comme lors de la matinée avec Vorondil. Il se plaisait dans l'exercice du combat et dans l'apprentissage du combat à l'épée. Il avait hâte de pouvoir assimiler ne serait-ce qu'un peu le style de combat qu'utilisera l'elfe. Il arborait une épée longue, presque aussi grande qu'un homme, pourtant la carrure de l'elfe était moins imposante que la sienne. Avec une telle arme, Elendil avait déjà les moyens de garder le nordique à distance, et ce dernier n'avait aucune idée de la rapidité et de la force que sa nature de lycan lui procurait. Il en aurait un aperçu bien rapidement. Il se mit en garde, comme Vorondil lui avait enseigné dans la matinée, et guettait le moindre geste de son adversaire. L'entrainement allait pouvoir commencer. Wilfried s'adressa à son adversaire.

« Faites moi signe dès que vous serez prêt, je le suis déjà pour ma part. »

Lycans Messages : 158 Date d'inscription : 16/08/2009

Oui, je ne m'étais pas vraiment immiscé dans la discussion qu'avaient entamé Dora et Wilfried. Nul doute qu'il avait surement dû vouloir la réconforter, un effort louable, bien entendu. Je m'en serais moi-même chargé en temps normal mais Dora et moi aurions tout le temps de discuter le soir venu si elle en éprouverait le besoin. Il était quasiment évident pour tous les membres de notre Communauté, enfin du moins pour ceux qui s'y intéressaient, qu'elle était extrêmement triste de la réaction de son frère aîné, mais hélas on ne contrariait pas un Roi aussi aisément. Même le frère de Jo' n'avait pas réussi à le faire changer d'avis et quant à moi, et bien s'était peine perdue. Depuis que je m'étais un peu trop approché de Dora, même si je ne l'avais pas senti tout de suite, le comportement de Jonathan s'était mué. Alors qu'il m'avait royalement – c'était le bon mot – accueilli sous son aile après m'avoir soigné, et ce malgré ma véritable nature et malgré l'incident où j'avais failli tous les tuer, voilà qu'il finissait par me considérer comme un moins que rien, un misérable roturier, indigne d'aimer sa sœur, la princesse du Royaume des Fées et des Farfadets. Je comprenais sa position, enfin du moins en théorie... Mais en pratique, pouvait-on réellement aller à ce point contre la force des choses ? N'était-il pas heureux de savoir que sa sœur était aimée, qu'elle trouverait son bonheur avec moi ? Désirait-il vraiment la placer entre les bras d'un quelconque nobliau et risquer ainsi de la voir malheureuse pour le reste de sa vie, simplement pour respecter une « loi » absolument inutile ? Apparemment c'était le cas. Je regrettais moi-même la tournure des évènements, mais je ne voyais plus aucune raison de m'adresser à Jo', je n'avais aucun argument pour le raisonner, aucun mot à lui opposer. Qui plus est, il était Roi et un roturier ne remet pas en cause la décision d'un Roi, n'est-ce pas ?

Vorondil fumait tranquillement sa pipe tandis qu'il me dirigeait vers le corral dans lequel il avait pratiqué le matin. D'un geste anodin et plus qu'instinctif, je posais une main sur le manche de mon épée pour vérifier qu'elle était bien là et coulissais convenablement. Un petit détail important que m'avait recommandé Henger. Il était malvenu d'engager un combat sans être certain de pouvoir dégainer, surtout lorsque l'on possédait une épée comme Daelandil. Cela m'avait d'ailleurs amené à faire quelques modifications sur l'attache du fourreau. En effet, la première, rigide, m'obligeait à tirer la lame tout en hauteur pour pouvoir l'extraire de son fourreau. Assez impraticable lorsque l'on connaissait la longueur de la lame. J'avais alors changé le cuir pour en utiliser un, plus fléxible. Cela lui permettait de se mouvoir et permettait ainsi de sortir la lame de plus en plus horizontalement favorisant la vitesse de dégainage et sa facilité.

Nous arrivâmes finalement au corral. Vorondil s'installa, adossé à la barrière. Bien entendu, les paroles de Dora ne m'avait pas échappées enfin, il n'y avait concrètement rien de très personnel. Enfin, l'entendre ainsi rappeler aux oreilles de tous les raisons de nos problèmes ne me fit pas spécialement plaisir, même si, ce n'était pas un secret d'état, j'aurai préféré que cela reste plus ou moins entre les personnes concernées. Tandis qu'elle rejoignait Vorondil pour prendre place elle aussi, je ne pus m'empêcher de voir qu'elle avait pleuré... Je devais admettre mourir d'envie d'aller l'enlacer, mais ce n'était pas le moment. Nous aurions tout le temps après l'entraînement, un entraînement que Wilfried attendait déjà l'arme au poing. Ses paroles me détournèrent de Dora. En le détaillant minutieusement j'entrepris de sortir Daelandil de son fourreau. Ne dégainant que d'une main et masquant ma force véritable, je fis glisser la lame au sol avant de ne la remonter que lorsque ma deuxième main arriva en renfort. Après tout, qui aurait pu manipuler une telle lame à une seule main ? Surement pas un elfe, même bien entrainé. Je pris lentement la garde du boeuf, l'une des cinq gardes à l'épée à deux mains qui m'avaient été enseignées. C'était celle que je préférais : l'épée légèrement pendante vers le bas, les bras remontés au niveau du visage. Une posture excellente pour la parade et qui offrait, à qui savait manier rapidement une telle épée, de très bons angles d'attaque. Jaugeant mon adversaire, je pris à partie de d'abord voir de quoi il était capable.

« - Je suis prêt. Donnez-moi vos meilleurs coups. »

A lui l'attaque, pour l'instant. Je me contenterais de parer et/ou d'esquiver. Mais si je me concentrais sur mon ennemi, je veillais également à ne pas faire preuve de force, ni d'agilité excessive...

Humains Messages : 66 Date d'inscription : 06/11/2010 Age : 33

C'était à Wilfried de donner le signal du début de l'entrainement. Elendil l'invita à lancer les premiers assauts. Le nordique observa la position qu'avait adopté l'elfe. Sa lame était en avant, vers le bas. Il tenait son arme avec ses deux mains, avec les bras remontés au niveau du visage. Stig ne connaissait pas cette garde, mais les bras de son adversaire étant sur la droite de ce dernier, il n'avait comme seuls mouvements à sa disposition la parade, l'esquive, un coup d'estoc et un coup de taille de droite à gauche. Sa lame était extraordinairement longue aux yeux du nordique, c'était la première fois qu'il voyait une telle lame. L'elfe pouvait le maintenir à distance assez aisément. Wilfried s'avança doucement. Il trouvait étrange qu'une telle arme, qui était sans doute bien lourde, soit utilisé par quelqu'un ayant un gabarie moins important que lui-même. Le maniement de l'arme faisait sans doute la différence, à moins qu'Elendil ai bien plus de forts dans les bras que Stig ne s'imaginait.

Sa première attaque fut un lourd coup de taille, le coup venant du haut. Wilfried voulait évaluer la force des muscles de l'elfe, et observer s'il pouvait briser sa garde ainsi ou non. Le nordique enchaina ensuite sur une série d'assauts assez puissants, mêlant coups de taille et d'estoc, avant de reculer de quelques pas. Stig savait que son jeu de jambes et sa rapidité étaient ses points faibles. Il s'efforça alors dans la série d'attaques suivantes de lancer des coups rapides, tout en gardant la position la plus stable possible. La lame longue d'Elendil était un véritable rempart, de par sa longueur, et par le maniement de ce dernier. Wilfried alternait la hauteur de ses coups, visant tantôt le tronc ou les jambes de l'elfe. Il s'écarta ensuite de son adversaire. Il n'avait pas su briser la défense d'Elendil.

Wilfried invita son adversaire à l'attaquer... gentiment. L'écart entre eux ne faisait pas un pli, et faute d'avoir assez d'expérience pour trouver comment déstabiliser Elendil, il voulait le voir à l'œuvre à l'attaque, en espérant voir de nouvelles manœuvres. En s'en inspirant, il parviendrait peut-être à trouver un moyen de briser la garde.

Lycans Messages : 158 Date d'inscription : 16/08/2009

Il était évident qu'en lui demandant d'attaquer le premier, histoire de voir ce dont il était capable, j'adopte une posture défensive. La garde du bœuf n'était pas une garde d'attaque. C'était une bonne garde pour entamer un combat. Car dévier la lame d'un ennemi sur son premier assaut était un bon moyen pour tenter d'en finir rapidement. Toutefois, ce n'était pas ma garde préférée pour ses possibilités meurtrières, mais simplement parce que Daelandil était destinée à la défense et non à l'attaque. Bien entendu, une épée à deux mains donnait également du poids à une frappe, quel qu'elle soit, notamment si l'on usait de l'élan et de la force. Ce genre d'arme servait avant tout pour briser les armures, les articulations et les cranes, non pour réellement trancher, même si parfois on y arrivait. Au cours de l'entrainement avec les Lycans, nous avions beaucoup travaillé cet aspect des passes d'armes qui me tenait à cœur. J'avais bien sur appris à me battre et à attaquer, mais j'avais passé beaucoup plus de temps à me défendre contre un, parfois contre deux, ennemis. J'avais accepté de maîtriser ma bête uniquement pour en faire une arme contre mes ennemis, un rempart pour mes amis, l'épée que je portais aujourd'hui avait été crée de mes mains pour cela.

C'est ainsi que Wilfried répondit à ma demande et commença le ballet. Une première attaque venait d'en haut, ayant pour cible sa taille. Je fis glisser la lame vers le sol, protégeant mon visage de ma garde et déviant sa lame de sa trajectoire en faisant glissière de la mienne. Lorsqu'on maniait une épée à deux mains, de cette taille, il fallait faire l'économie de mouvement ou alors être très endurant. Car cela nécessitait des forces de bouger cette épée. Le crédo principal était de parvenir à tenir à distance de lame l'ennemi, qui, avec généralement une portée plus courte ne pouvait alors pas vous atteindre. Toutefois, on n'y parvenait toujours pas, et, dans ce cas, l'épée se dévoilait plus comme un inconvénient qu'un avantage. Pourtant il fallait aussi pouvoir répliquer à courte portée et cela s'avérait encore plus sportif et gourmand en énergie. Mais pour le moment, Wilfried s'était contenté de coup long et me replacer n'avait pas été trop difficile. Variant entre les deux gardes défensives, je me replaçais, imperturbable. Le descendant des Wolfgandir devrait faire bien mieux que ça s'il souhaitait ébranler un adversaire droit dans ses bottes. Je m'étais gardé de répliquer, cela finirait par arriver et pour l'instant je voulais juste voir ce qu'il m'opposait. Cela se corsa légèrement lorsqu'il changea de techniques et porta plusieurs coups rapides et bas. Il me fallait tourner ma lame, assez souvent, mais il était vrai que le Nordique ne se déplaçait pas beaucoup, ce qui facilitait un peu ma tâche. Porter des coups et tourner autour de moi m'aurait infligé davantage de mouvements entrainant peut-être une ouverture.

Wilfried en resta pourtant là. Bien, ces quelques passes faisaient montre d'échauffement et le jeune homme s'en était pourtant bien sorti. Surement mieux que moi à mes débuts à moins que mes instructeurs furent vaches – un comble pour des Hommes-loups. Prenant une garde, il m'invita à passer à mon tour à l'attaque. Je changeais donc ma garde. Là encore plusieurs choix pouvaient être utilisés, un atout non négligeable, car rester dans la même garde trop longtemps pouvait donner des idées à l'ennemi. Je commençais rapidement par quelques coups amples de haut en bas suivant la garde du faucon. Parfois droits, parfois transversaux. La longueur de Daelandil permettait de frapper sans trop ce mouiller et son poids rendait les parades difficiles pour les hommes assez faibles. Je ne mettais pas ma force de Lycan dans le combat, pas pour l'instant. Nous nous entrainions, ce n'était pas un combat à mort, mais le seul élan des frappes ajoutait une force cinétique non négligeable. Ce fut ensuite le tour de la garde de la charrue et de la garde de côté. Cela permettait de bonnes frappes circulaires et parfois transversales. Je m'arrangeais également pour augmenter légèrement la vitesse de frappe petit à petit. Me mouvant régulièrement à gauche et à droite, en fonction du point d'entrée de mes frappes. Wilfried devait apprendre à se mouvoir tout en combattant, pas seulement à garder à un appui solide sur la même position. Car si un adversaire entrait dans votre espace, il convenait soit de le repousser, soit de reculer. Mais reculer signifiait changer d'appui, il convenait donc de savoir changer d'appui sans perdre l'équilibre. C'est sur ce dernier axe que j'orientais mes dernières frappes. Rapides et puissantes, alternant chaque côté plus ou moins régulièrement, je m'efforçais de tenter de le repousser davantage, essayant de le forcer ainsi à se déplacer à reculons s'il ne voulait pas rencontrer le tranchant de Daelandil au plus près.

Administrateurs Messages : 195 Date d'inscription : 23/06/2009 Age : 36

Vorondil et Dora étaient des spectateurs très attentifs. Le prince des Hommes avait de nouveau bourré sa pipe de tabac et observait les deux duellistes. Il nota les techniques utilisées par Elendil et se rendit compte à quel point il avait beaucoup apprit au contact de Lucian et des autres…il n’en revenait pas…ils n’avaient pourtant pas eut beaucoup de temps pour lui apprendre le maniement de l’épée dans toute sa splendeur, mais ils avaient pourtant réussi à faire de notre Elfe-Lycan un vaillant guerrier. Non pas qu’Elendil n’était pas vaillant, ou capable de se battre auparavant, mais à présent il avait la capacité et les connaissances pour agrandir son champ de compétences et devenir encore plus dangereux qu’un simple lycan.

Vorondil appréciait les techniques utilisées par Elendil. De même il constata les efforts mis en œuvre par Wilfried pour tester et évaluer son adversaire…Il allait falloir qu’il entre davantage dans le vif du sujet…si on peut s’exprimer ainsi.

Le prince des Humain se contentait d’observer…mais il ferait probablement un bilan détaillé à Wil après le duel.

Dora quant à elle avait, au commencement, regardé le tout d’un œil peu éclairé…limite maussade…la situation avec son frère nullement digérée…mais par la suite, elle s’intéressa plus au duel…les performances des deux hommes devenaient intéressantes, et cela lui permettait d’entrevoir un peu ce qu’Elendil avait pu apprendre avec ses compagnon lycans.

Elle constatait que pour le moment elle ne notait aucun écart qui laissait soupçonner que son amant était un lycan…probablement un fait exprès. Vorondil s’était penché vers elle, tachant de lui expliquer les illustrations qui se déroulaient sous ses yeux. Elle n’aurait bien entendu pas à faire de choses similaires, les dagues ne sont pas propres à ce genre de duels…mais les bases sont quasiment les mêmes. Vorondil signala a Dora de prêter surtout une attention des plus soutenues aux jeux de jambes…l’esquive et la rapidité était de mise…Et c’était tout ce que notre ami du Nord devait développer…

Nul doute qu’Elendil allait le pousser après ces petits échauffements… Ce fut par un sourire que les attaques d’Elendil furent accueillies par Vorondil…

L’elfe-Lycan cherchait à faire bouger son adversaire, le faisait reculer…un jeu de jambe difficile…surtout ne pas perdre son équilibre…A ce moment là, Vorondil avait noté que Wilfried s’en sortait au mieux…c’était un bon début…mais si Elendil sortait le grand jeu, ajoutant plus de puissance et davantage de rapidité, Wilfried allait devoir suivre… mais s’était en commettant des erreurs, et en tombant qu’on pouvait progresser au mieux…et se relever plus fort…plus expérimenté…et ainsi plus redoutables…

Pour vaincre un lycan…quel meilleur combat de se mesurer directement face à un lycan… ?

Vorondil tira quelque peut sur sa pipe…puis souffla une bouffée de fumée…il soupira…ce duel lui remémorait son enfance…Lui aussi avait été formé par Lucian… c’était un excellent professeur, mais jamais Vorondil n’avait eu de passion d’amour pour ces armes…certes elles offraient protection…mais…elles tuaient aussi. Le jeune prince n’avait jamais souhaité tuer…et pourtant…combien de vies avaient-ils pries lui et son frère au nom de leur père, pour une cause qui n’étaient pas la leur…

Il n’avait jamais pris goût aux duels…ni aux joutes…rien de tout ceci…c’était probablement la grande différence avec son aîné qui lui excellait en tout type d’armes tant c’était chez lui une passion…Nul humain ne l’avait encore vaincu…Mais à présent…emprisonné dans le corps d’un loup sanguinaire…heureusement que son esprit avait survécut…

Ce fut Dora qui sortit Vorondil de ses pensées…elle avait vu que le Prince était parti…ailleurs…elle avait délicatement posée sa main sur son bras…tirant doucement pour le ramener au présent…Vorondil lui décrocha un sourire aimable…puis se concentra à nouveau sur les évènements qui avaient lieux devant lui…Il fit alors à l'encontre du jeune Nordique:

"- Wilfried, n'hésitez pas à l'attaquer et le faire bouger...lui aussi doit faire travailler son jeu de jambes...Mettez-le en difficulté avec ceci..."

Un petit conseil valable d'un côté comme de l'autre...

Humains Messages : 66 Date d'inscription : 06/11/2010 Age : 33

Wilfried était complètement concentré sur l'entrainement, et ne se préoccupait guère de Dora et de Vorondil, qui n'étaient que de simples spectateurs. Il avait eu le loisir d'observer Elendil à l'œuvre, aussi bien en défense qu'en attaque. Même si l'écart entre eux était parfaitement évident, les mouvements et techniques utilisés par l'elfe seraient une source d'inspiration pour le nordique. Même si la lame d'Elendil était presque aussi longue qu'un homme, il l'avait apprivoisé, et savait faire l'économie de ses mouvements. Le poids de l'arme était certes un handicap en matière de vitesse, mais apportait un bonus quand il s'agissait d'attaquer. C'était d'ailleurs étonnant de voir une arme de ce type dans les mains de quelqu'un de cette carrure moins imposante que celle du nordique, et Wilfried avait fait en sorte de faire des premiers assauts une phase d'évaluation. Il savait que l'elfe était quelqu'un de fort, mais il lui fallait le voir de ses propres yeux.

Les premières attaques du nordique étaient volontairement effectués ainsi. Le but étant d'observer par lui-même la façon de parer les attaques de l'elfe, mais aussi de tester sa force et sa rapidité. Elendil avait su se replacer après chacun de ses assauts, et était imperturbable. L'elfe eut davantage de difficultés à parer les assauts de Wilfried lorsque ce dernier faisait varier la hauteur de ses attaques. Mais la lame d'Elendil était un rempart inviolable, mais des possibilités d'ouverture étaient possibles si le nordique l'attaquait en tournant autour de lui, en frappant plus puissamment lorsque ce dernier paraît dans une position délicate. Il tenait parfaitement en place, et c'était bien là le soucis. La clé de l'ouverture de sa garde résidait dans la perte d'équilibre de l'elfe. A l'instar de l'eau qui finissait par déborder en agitant trop un vase, Stig ferait en sorte de déséquilibrer davantage son adversaire au cours du prochain assaut. Il devait non seulement tourner autour de son ennemi en l'attaquant, mais aussi garder l'équilibre pour éviter de mauvaises surprises, parer ou esquiver les contres.

Ce fut au tour de Wilfried de se défendre. Elendil utilisait différentes gardes, permettant un panel de frappes diversifiées et redoutables. L'arme de ce dernier était longue et lourde, et il n'avait guère besoin de forcer pour faire des attaques puissantes, surtout lorsque celles ci venaient d'en haut. L'appui du nordique au sol était certes convenable, mais il devait davantage se mouvoir, et il le savait, il améliorerait son jeu de jambes lors de la deuxième partie du duel. La première phase de l'entrainement était destiné pour Stig à l'évaluation des techniques de l'elfe, et non pas au développement de sa maîtrise du combat à l'épée. Il l'observait, tout en parant au mieux, bien qu'il n'était qu'un néophite. Wilfried remarqua l'accélération légère dans les attaques d'Elendil, et cela le déstabilisa davantage. A chacun de ses coups, il forçait davantage, obligeant le jeune homme à revoir davantage sa position et à reculer. Il était mis en difficulté, mais il se réservait pour la suite. Il avait maintenant eu une belle démonstration de positions de défense, mais aussi de postures d'attaques.

L'intervention orale de Vorondil allait donner un nouveau souffle au duel. Il était grand temps de passer un cran au dessus. Wilfried s'adressa à l'elfe, lui disant que cette fois ci, chacun était libre de contre-attaquer à sa guise. Ce fut le nordique qui commença les hostilités, adoptant la garde de la charrue dans un premier temps. Sur ses assauts, il s'efforçait de varier ses mouvements, tournant autour de son adversaire, en le frappant à différentes hauteurs et de force différente. Il l'avait jaugé, et même s'il ne se doutait pas de ses autres talents dû à son côté lycan, il le savait capable de bien des prouesses. Il ferait en sorte de l'imiter, d'assimiler ces gardes, et toutes les possibilités qu'elles apportaient, ainsi que les inconvénients qu'elles avaient. Certaines frappes étaient plus aptes à être exécuter avec des gardes plutôt que d'avec d'autres. Désormais, le nordique privilégiait la rapidité et l'amplitude des mouvements à sa force. Il devait créer une ouverture dans l'imposante défense d'Elendil. Stig eut l'idée d'utiliser aussi plus souvent les feintes , pour mettre en difficulté son adversaire, l'obligeant à se mettre dans une position particulière, et pour frapper autrement, forçant son adversaire à se mettre dans des postures moins confortables, dans le but de créer une ouverture. Du moins, il essayait. Il voulait le surprendre, pour prendre l'ascendant dans le duel.

Wilfried n'avait guère aucune notion de combat, ne connaissait ni le nom des gardes, et se contentait d'imiter les techniques qu'il avait pu observer. Mais il savait désormais ce qu'elles offraient comme panels de mouvements, et les utiliserait à son avantage. Il ne négligerait pas pour autant les parades, car Elendil se défendrait au mieux, et il était bien plus expérimenté que le jeune homme, et il devait se méfier de coups d'éclats. Stig ne s'attendait pas à battre l'elfe, mais il essayerait de lui imposer son rythme. Cela ne serait pas chose simple, mais il était là, dans ce corral, pour apprendre à se battre. Malgré sa motivation certaine, et l'atmosphère loin de celle d'un champ de bataille, Wilfried exultait moins qu'au début de l'entrainement. Certes, il voulait devenir plus fort, pour Chiana, pour ne pas lui être un fardeau lorsqu'ils iraient dans les Terres du Nord, mais il n'aimait pas vraiment cette option. C'était pour lui une nécessité, et non un besoin. Il aimait pas réellement se battre, malgré sa soif d'apprendre. Il avait d'autres priorités, notamment recouvrer sa mémoire perdue. Mais pas le temps de penser à tout cela, il fallait rester concentrer sur l'entrainement. Il avait désormais assimiler les bases, et allait maintenant ouvrir de nouvelles portes, et progresser.

Lycans Messages : 158 Date d'inscription : 16/08/2009

L'échauffement avait porté plus ou moins ses fruits. Sous l'œil imperturbable de nos deux spectateurs, les premiers mouvements, deux phases d'attaque/défense, étaient un moyen d'apporter des éléments nouveaux, et surtout, de jauger l'adversaire. Il était important de jauger son adversaire, de savoir à qui l'on avait à faire. C'était important car cela déterminait beaucoup de choses, et notamment la façon de combattre. Si vous affrontiez quelqu'un de purement défensif, ne cherchant que la parade et la possibilité d'une contre-attaque, il vous faudrait être incroyablement inventif pour le sortir de son cercle et l'entrainer à se découvrir lui-même. Contre quelqu'un de résolument tourner vers l'attaque, on pouvait tenter de répliquer par la même force si on en était capable, autant techniquement que physiquement, ou simplement se défendre et parer et guetter la moindre ouverture possible. Lorsque l'Homme combattait pleinement, lorsque toutes ses pensées et toute son attention était tournée vers le combat, alors rejaillissait sa personne, ses doutes, sa façon d'être. Seuls les grands maîtres duellistes ne laissaient pas leur personne envahir leur style, mais les autres... Leur personnalité influait directement sur leur façon de se battre. On reconnaissait souvent bien rapidement un lâche d'un brave. Connaître son adversaire était le meilleur moyen de pouvoir le battre. La connaissance... Seule véritable arme universelle, qu'il s'agisse d'épées ou de magie. La connaissance ouvrait la porte sur d'immenses possibilités, pour peu que l'on puisse les saisir au bon moment. Voilà à quoi avait servi cet échauffement, à la connaissance. La suite ne serait qu'une tentative de mise en pratique d'un tel savoir, qu'il s'agisse de techniques ou d'exploitation de failles.

Lorsque le prince du Royaume des Hommes harangua le Nordique ce fut le début des réelles « hostilités ». Ce fut Wilfrid qui ouvrit la voie, car même si nous étions libre d'attaquer et de contre-attaquer comme nous le voulions, je préférais de loin défendre ce qui était mon exercice favori. C'était ma façon de vivre, mon code d'honneur. Je ne prenais pas l'arme pour tuer, mais pour protéger. Étienne m'avait enseigné la valeur de l'honneur. Tout être devrait reconnaître son honneur et faire tout ce qui est en son pouvoir pour le garder intact. Chaque homme pouvait prétendre à des valeurs, mais peu d'entre eux étaient capables de s'y tenir. S'astreindre à des règles était difficile et beaucoup renonçaient trop rapidement. Il comprenait parfaitement mon choix de ne porter l'épée que pour me défendre, ainsi que l'idée de ne maîtriser mon loup uniquement pour protéger les autres de moi-même. Il m'avait toutefois mis sérieusement en garde. On ne pouvait parfois pas se contenter de protéger en épargnant la vie. Car si l'on pouvait effrayer certains, certaines menaces ne pouvaient être définitivement enrayées que si l'on mettait un terme à leur existence. J'avais compris cette logique implacable et lui avait promis de ne pas hésiter à tuer si nécessaire, mais que je m'en abstiendrais à chaque fois que ce serait possible.

C'est donc suivant mes propres règles que j'avais commencé ce nouveau combat. Laissant le champ à l'imagination et l'entreprise du Nordique, je jouais moi-même à améliorer mes mouvements et mes passes défensives. Je laissais volontiers Wilfried rentrer dans mon cercle, notamment pour essayer de le pousser à la faute, mais également pour travailler mes propres mouvements. Instinctivement, la rapidité du Lycan faisait petit à petit surface. Mes propres mouvements s'accéléraient progressivement pour contrer une menace qui s'avérait de plus en plus efficace et réelle. Quant à la force, il me fallait parfois l'utiliser un peu pour contrer de violentes frappes bien placées. J'essayais de fermer inévitablement l'angle d'attaque droit à moi, forçant Wilfried à continuer de tourner sans ouvrir ses flancs. Lorsque ce n'était pas le cas, je plaçais une frappe pour le rappeler de manière subtile à l'ordre, de telle sorte à l'obliger à s'arrêter et à parer. Mais le descendant des Wolfgandir se débrouillait bien et il me mit en difficulté plusieurs fois. Heureusement pour moi, mon instinct m'aidait à réagir promptement et efficacement.

Mais comme je l'avais appris plusieurs jours auparavant, l'instinct ne fait pas tout. Il faut se fier à lui, c'est évident, et même si son soutien est précieux et efficace, il n'évite pas la mort. De plus, le Nordique savait mettre le peu de connaissances qu'il possédait à son service. Qui plus est, les minutes de combat étaient passées et les échanges de coups fatiguaient les corps. Je n'aurai su dire véritablement les causes, peut-être simplement que Wilfried avait montré de beaucoup d'ingéniosité mais je ne pus totalement parer son dernier coup, ou plutôt, la parade ne fut pas parfaite. L'arme du Nordique, glissant sur ma lame vint lécher mon bras et le mordit au travers de la chemise de lin. Au delà de la douleur de la déchirure de la peau, la plaie elle-même m'infligea une brûlure étonnante. Tandis que je m'éloignais d'un bond, le regard posé sur la manche de ma chemise droite à moitié coupée ainsi que le sang qui s'écoulait doucement en dessous, je me rappelais une discussion que j'avais eu avec Lucian... Une discussion vitale car il s'agissait de l'argent. De ses incroyables effets sur les Lycans et sur le fait que nous devions le fuir comme la peste. Il m'avait également appris à reconnaître une plaie faite par de l'argent aussi il ne m'avait pas fallu longtemps pour réaliser que l'arme de Wilfried en possédait un peu. Reprenant mon souffle, je plantais Daelendil dans le sol et posait mon bras droit sur la garde, canalisant la douleur, je fis, le plus naturellement du monde:

« - Bien joué, Wil'. Une belle démonstration d'ingéniosité et de vélocité. On va faire une petite pause, le temps de reprendre un peu de souffle et nous essayerons l'étape suivante. »

Reprenant Daelandil, je la fis glisser dans son fourreau avant de me diriger vers un abreuvoir qui devaient servir pour les chevaux. L'eau semblait claire et propre, idéale pour laver la plaie. Il faudrait reprendre la manche de la chemise ce soir...

Administrateurs Messages : 195 Date d'inscription : 23/06/2009 Age : 36

Le duel était devenu plus rapide…plus intéressant…les deux duellistes avaient cessé l’échauffement et avait entamé le sérieux. Tout allait vite et Dora devait avouer qu’elle avait du mal à suivre…Plus le duel avançait et plus elle se demandait comment ces deux hommes faisaient pour porter de telles armes…elles étaient si grandes… si larges…bon celle de Stigand peut être qu’elle arriverait à la porter…mais celle d’Elendil…après elle savait bien que pour lui cela n’était nullement dérangeant. Il l’avait lui-même forgé, sous les yeux de la jeune femme, et sa forme de Lycan lui permettait de faire ce qu’il voulait de sa lame…il pourrait la prendre d’une main s’il le voulait…En imaginant cela elle n’en était que plus impressionné…Elle se ne rendait pas compte de la puissance d’Elendil dans la vie de tous les jours…Certes ses reflexes étaient époustouflants, mais il n’avait pas lieu d’utiliser sa force lupine de manière globale…

La jeune femme admirait les deux combattants, naturellement un peu plus Elendil… (normal :p), Vorondil commentait parfois pour lui expliquer encore deux ou trois petits détails qu’il jugeait importants.

Puis ce fut la surprise…une fois qu’elle fut passée, ce fut l’inquiétude sur le visage de Vorondil. Il savait que la lame était en argent, voir Elendil reculer ainsi lui fit monter la tension artérielle. Apparemment ce n’était pas grave. L’argent n’avait pas pénétré profondément, Elendil cicatriserait en un temps record...Toutefois, le lycan signala une pause. Vorondil et Dora descendirent de leur perchoir. Inutile de préciser que Dora se rua pour rejoindre Elendil. Elle ne savait rien des capacités de la lame mais elle s’en foutait royalement, pour elle Elendil même égratigné = catastrophe.

Vorondil s’approcha de Wilfried…il le félicita pour sa performance, sans pour autant avoir une mine des plus réjouie. Néanmoins ses félicitations étaient sincères. Il posa une main sur l’épaule de Wilfried et lui sourit gentiment. Il tourna les yeux vers Elendil et Dora.

La jeune femme était arrivée auprès de son compagnon, la mine quelque peu inquiète…Elle saisit le bras qui venait d’être blessé…plus une trace de sang…Elendil venait de la laver…et la jeune femme passa un doigt sur la plaie légère que venait de lui infliger Wilfried…la peau s’était refermée…elle cicatriserait très vite…d’ici ce soir il n’y paraitra plus rien…Soulagée, Dora observa la déchirure dans la tunique d’Elendil…

Elle s’était inquiéter en le voyant reculer…elle était certaine qu’il avait eut mal…au delà d’une simple douleur…Mais peut-être avait-elle imaginé cela…après tout elle n’avait eut qu’un pressentiment…un simple ressenti…rien n’avait transpiré chez Elendil…qui aurait pu témoigner ce genre de choses.

Le yeux pleins de questions, elle leva la tête vers lui, cherchant son regard…comme si elle voulait être sûre…comme si elle voulait se rassurer…lire dans ses yeux que tout allait bien…instinctivement elle posa une main sur la poitrine du jeune homme…elle se rassurait comme elle pouvait…Il n’y avait pas lieu de s’inquiéter mais c’était plus fort qu’elle…

Vorondil demanda d’une voix assez forte :

« - Elendil ? Tout va bien ? C’était impressionnant…vous avez fait un bel échange… »

Puis il tendis sa gourde à Wilfried :

« - Faut boire jeune homme… »

Il entraîna le Nordique pour qu'il ne prête nulle attention davantage à Elendil et Doral…jamais il n’aurait imaginé qu’Elendil se fasse toucher…Cet jeune Nordique avait sans aucun doute eut une résurgence…un reflexe du passé…Et Elendil un moment de faiblesse…Nul doute qu’il ne se laisserait plus surprendre…

Lycans Messages : 158 Date d'inscription : 16/08/2009

Oui, je m'étais fait surprendre. Mais c'était des choses qui arrivaient. La blessure n'avait rien de dangereuse, même si j'appréhendais assez mal l'idée que Vorondil m'ait fait affronter un adversaire doté d'une épée d'argent. Pensait-il que Wilfried ne parviendrait pas à me blesser ? Bien entendu, nous ne luttions pas pour nous blesser et encore moins tuer, mais ce genre d'accidents était assez vite arrivé, après tout nous ne nous entrainions pas avec des épées en bois mais bel et bien des vraies armes. Mais je ne pouvais m'empêcher de songer au contenu de la lame de l'épée du Nordique... De l'argent ? On en imprégnait rarement les lames. En effet, sa matière ductile et malléable n'en faisait pas un excellent matériaux pour faire des épées de qualité. On l'utilisait éventuellement pour des lames de cérémonies, pour la parade ou juste pour faire joli à la ceinture... Mais pour se battre, c'était la première fois que je voyais une telle lame. Sans réellement y penser, j'essayais de me remémorer toutes les fois, dans les minutes précédentes, où j'avais pu voir la lame de Wilfried de près. Elle ne pouvait être totalement en argent et la fragilité de l'élément avait surement du être compensée par un autre métal, mais lequel ? Le forgeron que j'étais avait été piqué au vif par un telle curiosité. Rien de plus normal me diriez-vous.

J'avais réfléchi à cela tout en me dirigeant vers l'abreuvoir et tout en m'occupant de la plaie. A peine arrivé, l'estafilade légère s'était déjà quasiment refermée. Je n'avais que peu testé mes capacités de régénération pendant les semaines passées avec Lucian. Après tout, même si elles étaient efficaces, il était déjà peu agréable de se faire blesser, et encore moins de songer à l'idée de s'automutiler pour s'entrainer de ce côté-là. Lucian m'affirmait qu'avec le temps cela deviendrait de plus en plus efficace, mais que d'ici là je devais éviter de pérorer et faire le malin, non sans avoir ajouté qu'il pensait que de ce côté-là j'étais tranquille. Lavant la plaie à l'eau claire, perdu dans mes pensées, je n'avais vu Dora que lorsqu'elle se trouva face à moi, après avoir traversé le corral pour me rejoindre. Heureusement, j'avais eu le temps de laver la plaie avant qu'elle ne la voit. Je n'aurai pas voulu qu'elle panique pour une légère coupure, d'autant plus que la peau avait déjà refermé la plaie. Tout cela ne serait qu'un souvenir dans quelques heures. Même si la douleur de brûlure était toujours présente, plus tenue certes, mais encore présente.

Elle semblait encore paniquée toutefois, enfin paniquée n'était pas le mot mais son regard me suppliait de la réconforter, de lui dire que tout allait bien. Ironiquement, je fis durer cette scène quelques secondes... Car lorsqu'elle me regardait de cette façon, je savais que je comptais énormément pour elle. Je savais que la peur qu'elle avait ressentie pour moi n'était que le reflet de l'attachement qu'elle me portait, et cela n'avait pas de prix. Achevant son angoisse, je finis par lui sourire:

« - Tout va bien, ce n'est qu'une petite coupure, je n'ai pas suffisamment fait attention. »

Tandis que les félicitations de Vorondil occupait le Nordique, je lui murmurais également:

« - D'ici ce soir il n'y paraîtra plus, tu sais bien que j'ai plus d'un tour dans ma poche. »

J'avais fini dans un demi-sourire, inclinant la tête pour déposer un baiser furtif sur ses lèvres, juste avant que Vorondil ne me hèle pour s'assurer que tout allait bien. Je me retournais vers lui, un sourire aux lèvres:

« - Rien de grave ! Nous pourrons reprendre bientôt. »

Puis, me retournant vers Dora, je pris délicatement sa dague qui reposait dans le fourreau à sa ceinture et entreprit de découper entièrement le bout de manche pendant. Après tout, quitte à reprendre... Je le coupais ensuite sur la longueur pour en faire une sorte de bandage. Une fois la découpe terminait, je replaçais la dague dans son fourreau non sans un petit geste félin et un sourire au passage. J'entrepris ensuite de faire un bandage, pour, disons, maintenir les apparences. Levant les yeux vers Dora, je rajoutais:

« - Je ne voudrais pas que tout le monde sache que je suis un Lycan. On ne sait jamais comment les gens pourraient se comporter en le sachant. Alors autant faire semblant, autant que possible. »

Humains Messages : 66 Date d'inscription : 06/11/2010 Age : 33

Le combat était devenu nettement plus intrigant. Wilfried avait mis tout ce qu'il avait comme connaissance en duel de son côté, et ruait de coups l'elfe. Même s'il n'y avait aucune intention meurtrière, les coups étaient rudes, puissants, et rapides. Les échanges étaient bien plus complexes que lors de l'échauffement, et par conséquent plus appréciable pour les deux adversaires. Le nordique avait beau s'améliorer un peu à chaque coup, la vitesse et la force d'Elendil augmentait proportionnellement. Chacun des duellistes pouvait s'en donner un cœur joie, sans aucune haine, laissant libre court à leur imagination dans les attaques à porter. L'elfe laissait volontairement Stig entrer dans son cercle de contrôle, notion que ce dernier ne connaissait absolument. Maintenir son adversaire hors de ce périmètre permet de mieux contrôler la situation. Cependant, au vu de l'intensité que le combat avait pris, un accident est survenu.

La dernière attaque de Wilfried n'était pas particulièrement dangereuse à priori, mais la fatigue avait atteint le corps des duellistes, l'échange avait duré un certain temps, sans temps mort, et Elendil ne put parer totalement le coup. Le nordique ne s'était pas retenu, intimement persuadé qu'il était que l'elfe parviendrait à esquiver ou à parer totalement chacun des coups qu'il lui portait. La lame d'argent de Stig avait glissé le long de celle d'Elendil. Wilfried ne put stopper son coup, et il entailla le bras de son adversaire. Ce dernier s'était écarté d'un bond, et la blessure semblait bien peu profonde pour provoquer une douleur si intense que le visage de l'elfe avait laissé paraître. Il mit le bond sur le coup de la surprise. Il était grand temps de marquer une pause dans cet entrainement. La stupeur de Wilfried était lisible à l'expression de son visage. Il balbutia, voulant s'excuser, mais les mots ne sortaient pas de sa gorge.

Bien heureusement, Elendil, malgré la douleur qu'il avait reçu de l'entaille de la lame d'argent, ses pouvoirs de lycan le guérissait bien rapidement, mais cela, Wilfried ne le vit pas. L'elfe s'était éloigné vers un abreuvoir, suivi de peu par sa douce Dora, sans doute inquiéter de voir son homme ainsi blessé. Vorondil quant à lui, s'était avancé vers le nordique pour le féliciter. Mais Stig ne réagit pas sur le coup. Il revisionnait dans son esprit le moment où sa lame avait mordu le bras de l'elfe. Même s'il devait petit à petit un meilleur épéiste à chacun de ses coups, il ne tirait aucune gloire de cet acte. Il voyait en la blessure la preuve qu'il ne maitrisait ni sa force, ni ses mouvements, ainsi que son épée. Il aurait dû, selon lui, pouvoir stopper l'assaut, au moins juste avant que l'arme atteigne le bras d'Elendil, ou au moins dévier la trajectoire du coup. Certes, c'était plus facile à dire qu'à faire, mais Wilfried avait sincèrement des remords.

Il remercia Vorondil d'un geste, mais il n'était guère heureux de la tournure qu'avait pris le duel. Il accepta la gourde, il avait une grande soif. L'acquisition d'une gourde rien que pour lui était une idée qui commençait à se faire pressante. Wilfried détestait un peu plus les combats, et la guerre. Même s'il y avait des injustices, qui méritaient qu'on prenne les armes pour les combattre, bien de combats inutiles avaient eu lieu par le passé, entre hommes principalement raisonnables. Des terrains d'entente sont toujours possibles. Peut-être pas contre la pire des ordures, mais suite à un malentendu, certaines personnes préféraient avoir recours aux mains, et non à la parole. Était-il possible de prendre du plaisir à blesser et à voir un individu ramper devant ses yeux ? Pour le nordique, absolument pas. Il avait peur de blesser ses amis, et il venait de le faire. Il se sentait honteux et méprisable. S'il avait recouvert la mémoire, et sa maîtrise de l'épée à l'occasion, il aurait selon lui, sans aucun doute pu éviter la blessure qu'il avait infligé à Elendil.

« Je m'en veux de l'avoir toucher. » dit Wilfried, la voix embrumée. « Cette entaille au bras, c'est la preuve que je ne maitrise pas mes coups, malgré mes progrès. Même si j'ai peur que cela se reproduise, il faut que je progresse encore. »

Même s'il avait mieux combattu après l'échauffement, le nordique demanda au prince sur quels aspects il devait se concentrer davantage. Aussi, il souhaitait en savoir plus sur les différentes gardes, aussi, il fit par de l'impression qu'il avait eu, celle qu'Elendil le laissait trop s'approcher. En effet, l'elfe avait laissé Stig entré dans son cercle. Lui apprendre cette notion, ce qu'elle impliquait, ainsi que quelques brèves explications sur les différentes gardes seraient la bienvenue. Néanmoins, il était rongé par le remord.

Administrateurs Messages : 195 Date d'inscription : 23/06/2009 Age : 36

Dora avait bien saisit l’idée d’Elendil. Il est vrai qu’on ne sait jamais comment les gens peuvent réagir face à la différence. Certains sont tellement stupides et ancrés dans leurs préjugés qu’ils ne voient pas plus loin que le bout de leur nez. Le pire est sans nul doute ceux qui refusent d’entendre l’argumentation concernant la différence, ce n’est pas parce qu’on est différents qu’on est mauvais, ou malsain, ou quelqu’un dont on doit se méfier.

Dora repensa à leur première rencontre entre elle et Elendil. Il était dans un état pitoyable…blessé et tellement craquant. Elle n’avait nullement songé que cela aurait posé problème qu’il soit un lycan ou non…Certes il y eut quelques…soucis par la suite avec ses transformations. Mais il avait appris à se contrôler et elle…hé bien elle n’avait jamais douté de lui. Il était différent quelle importance…

Mais Elendil avait raison, tout le monde ne pensait pas comme elle et ne voyait pas Elendil comme elle le voyait…au-delà de son côté loup garou…Elle lui répondit d’une voix douce avec un petit sourire après leur baiser furtif :

« - Oui… tu as raison…on ne sait pas... »

Elle avait interrompu la réalisation du « bandage » d’Elendil en posa ses petites mains sur celle d’Elendil…

« - Attend je vais le faire »

Elle n’avait jamais fait ce genre de chose…avant quand quelqu’un se blessait elle utilisait la poudre des fées…mais il fallait bien s’adapter. Elle conçu ainsi un petit bandage dans l’optique de « maintenir » les apparences comme disait son compagnon.

Elle releva doucement les yeux vers lui tandis qu’elle lâchait son bras :

« - Voila… ta pauvre tunique est bonne a reprendre … on verra cela ce soir »

Son sourire dévoila ses dents blanches, et ses yeux pétillaient. Fini l’inquiétude passagère.

Vorondil avait bien remarqué que cette blessure avait perturbé autant Dora, que lui-même…mais aussi Wilfried qui s’en voulait. Ce dernier expliqua à Vorondil qu’il aurait du arrêter son geste…et qu’il devait apprendre a se contrôler bien mieux que cela. Le prince des Hommes sourit et posa une main sur l’épaule du jeune homme :

« - Tu ne dois pas te perturber pour ça. Il ne faut pas que tu t’en demande trop en si peu de temps. Tu as réussi à déjouer une excellente protection c’est déjà très bien. Chaque chose en son temps. Pour l’heure apprends les gestes et la technique…ensuite tu pourras te contrôler davantage et retenir tes coups pour éviter ce genre d’incidents. »

Les paroles du prince se voulaient réconfortantes et rassurantes, il pensait vraiment ce qu’il disait. Wilfried ne devait pas trop s’en demander d’un coup, il fallait agir par étapes et apprendre progressivement. ¨Peut-être qu’avec le temps ses réflexes reviendront et avec cela des bribes de sa mémoire ? Peut-être était est-ce un reflexe du passé qu’il venait de reproduire ? Pour l’heure il fallait agir en conséquence face à sa situation. Vorondil tourna la tête vers Elendil et Dora, il sourit en la voyant faire le petit bandage.

Humains Messages : 66 Date d'inscription : 06/11/2010 Age : 33

Wilfried se remémorait l'incident en boucle, et le remord n'en était que plus fort. Sa maitrise de l'épée était encore bien médiocre, et loin des exigences qu'il s'imposait à lui-même. Certes, il apprenait, par la pratique et par l'observation. Il essayait tant bien que mal d'analyser la technique d'Elendil, puis de s'en inspirer, de l'assimiler, trouver les failles dans sa garde, pour mieux le déséquilibrer, et faire une brèche dans sa défense. Mais il était dans le feu de l'action, et ce n'était que dans les courtes pauses entre quelques séries d'attaques qu'il pouvait trouver le temps de la réflexion. Il harcelait avec sa lame, non pas par stratégie, mais par instinct. Il fallait ébrécher le rempart, et pour cela, il n'y avait pas de secret. La rapidité était le principal défaut du nordique, et c'était bien cela qui lui manquait, en tout cas, c'est ce qu'il pensait.

En plein échange, il faisait porter ses coups jusqu'au bout. Il souhaitait vraiment écarter la longue épée d'Elendil de sa route, pour lui briser sa défense et ainsi montrer que dans un combat réel, il aurait pu le blesser. Mais hélas, le nordique ne sut trop comment, il eut un geste, un réflexe, un coup parti seul, et la malchance se mêla à la situation. Elendil ne put parer totalement l'attaque, et la lame d'argent glissa le long de l'arme de l'elfe. Le coup de Stig était déjà à son amplitude maximale, et malgré toute sa volonté, il ne put se retenir ou dévier la trajectoire du coup. Wilfried avait vécu cet instant au ralenti, il voyait bien que son attaque allait blesser Elendil, et il était effrayé à cet idée. Il ne pouvait rien faire. La lame lécha le bras de l'elfe, le blessant, et le faisant bondir d'un bon mètre, comme si la douleur fut intense. Pourtant, la plaie n'était pas trop profonde, et le nordique avait mis cette réaction sur le compte de la surprise.

Le temps était à la pause, Dora avait rejoint l'amour de sa vie, et discutait avec lui. Stig la vit en train de faire un bandage sur la blessure, qui ne semblait ne plus saigner. Vorondil semblait comprendre le remord de son jeune ami, et lui expliqua que pour éviter que ce genre d'incident ne survienne une nouvelle fois, il fallait avant tout qu'il apprenne les gestes et la technique. Il devait encore en apprendre plus et s'entrainer encore, avant d'envisager de maitriser la portée et la puissance des coups, et d'avoir la prétention de stopper sa lame avant de blesser son partenaire. Les gestes, Wilfried les avait en tête. La posture du corps, le positionnement des jambes et du bassin, la façon dont les bras se tendaient ou se pliaient pour porter les coups. Au combat à l'épée, le corps entier travaillait, et cela était fatiguant. Rien qu'à cette idée, le nordique reprit une rasade d'eau de la gourde du prince.

Wilfried allait, dans la mesure du possible, augmenter encore le niveau du duel. Il souhaitait d'imprégner davantage de la technique d'Elendil. C'était un adversaire de grande valeur, qui maitrisait un panel de gardes impressionnant, et malgré une carrure moins imposante que celle du nordique, il demeurait véloce. Son arme était surprenante, longue et lourde, une lame terrible pour les personnes sur laquelle elle s'abattait. Une arme bien différente de celle du nordique, une épée bâtarde, faite d'un alliage particulier mêlant argent et différents métaux, lui donnant plus de légèreté tout en garantissant les effets diaboliques de l'argent sur les lycans. Cette épée pouvait aussi bien être utilisé à une ou à deux mains, laissant au choix du porteur d'utiliser un écu ou non, mais au bénéfice de la protection s'ajoutait le sacrifice de la maniabilité de l'arme. Wilfried allait rester davantage sur la défensive, dans la suite du duel. Il voulait s'entrainer un peu plus aux parades et aux contre-attaques. Devant l'épée de l'elfe, il essayerait de la faire glisser vers le sol lorsque son assaut serait bloquer. Il est bien plus difficile de lever une arme lourde que de la faire descendre. Cela, ajouter à des attaques rapides, tout en déstabilisant l'adversaire de bien des manières, affaiblirait Elendil, et offrirait plus de possibilités au nordique. Cette fois ci, il aurait une stratégie, fatiguer l'elfe en l'obligeant à effectuer des gestes contraignants, tout en utilisant ce qu'il avait appris auparavent.

Stig remercia Vorondil, et lui rendit sa gourde. Il se dirigea alors vers Elendil et Dora. Il avait la tête baissé, et n'osait poser son regard sur le visage de celui qu'il avait blessé, ni sur celui de la femme de ce dernier. Sa voix était encore troublée, même s'il allait mieux, et que le remord s'en était allé.

« Je suis sincèrement désolé, je ne voulais pas vous blesser. Je comprendrais si vous souhaitiez qu'on en finisse là, mais si vous voulez reprendre l'entrainement, je ne suis pas loin. Vous êtes un adversaire de grande valeur et j'ai encore beaucoup à apprendre de vous, et je serai ravi de me battre avec vous. J'ai besoin d'un duel comme celui là pour progresser, pour après ne plus provoquer ce genre d'incident. »

Il se retira, et quelques minutes plus tard, Dora et Vorondil regagnèrent leur place, et Elendil fit signe à Wilfried que l'entrainement allait reprendre. Le nordique était soulagé d'apprendre que malgré son erreur, l'elfe ne lui en voulait pas. A côté de lui, Stig se sentait encore comme un débutant. Dès que les deux duellistes furent prêts, le duel reprit. Wilfried, adoptant à nouveau la garde de la charrue, s'efforça du mieux que possible d'appliquer sa stratégie, tout en restant plutôt en retrait. Il ne voulait pas s'épuiser dans des séries d'assauts sans fin, ni blesser à nouveau l'elfe. Il voulait à la fois imposer son rythme et prendre le temps de choisir la bonne manière de percer la défense d'Elendil. Il paradait ou esquivait du mieux qu'il pouvait, même s'il était encore bien médiocre dans ce domaine, et lorsqu'il passait à l'offensive, il faisait glisser l'épée longue d'Elendil vers le bas. Les coups qui faisaient descendre la lame de cette façon étaient plus puissants, mais Wilfried prenait garde à ce que son adversaire face glisser son arme de façon à être entre la lame d'argent et le reste du corps du jeune homme. Toutefois, aux yeux du nordique, l'elfe était un peu plus rapide et ses coups étaient plus puissants que lors de la phase précédente de l'entrainement. Ce point intrigua Stig, d'où diable son partenaire tirait-il toute cette force ? Il était encore bien loin de se douter de toutes les facultés que possédait Elendil le lycan.

Lycans Messages : 158 Date d'inscription : 16/08/2009

La tendresse de Dora me fit sourire alors qu'elle m'avait interrompu lors de la mise en place du bandage. Ce n'était qu'une mise en scène, certes, mais cela ne l'avait pas empêcher de le faire en toute délicatesse. Il y avait une légère appréhension dans ses mouvements car c'était surement son premier bandage, et même si la blessure dessous était fictive, elle semblait résolue à faire du mieux possible. Le voyait-elle comme un entrainement à venir ? Il était certain que nous ne pourrions pas sortir indemne de notre escapade, du moins pas tous. Certains étaient rompus aux combats mais cela n'empêchait pas d'être blessé, que ce soit légèrement ou sévèrement. Dora elle-même s'exposait à cette possibilité. Choisissant de manier la dague, elle apprendrait surement tôt ou tard la douleur d'une lame mordant la peau et la chair. Ce n'était là qu'une égratignure, la lame avait à peine entamé la peau et la plaie était déjà presque refermée mais accepterait-elle de devoir penser une plaie beaucoup plus profonde ? Comment réagirait-elle si un jour une lame devait transpercer mon corps ? Je ne le savais point et je préférais songer que ce jour n'arrivait pas avant longtemps, mais le danger nous côtoyait maintenant que nous faisions partie de la Confrérie et rien ne pouvait exclure totalement le risque bien réel de mort qui planait sur nous, autant moi que Dora...

Les paroles de la jeune femme me sortirent de mes sombres pensées. Mon regard croisant le sien, rempli à nouveau de sa gaité habituelle, je ne pus m'empêcher de lui sourire à nouveau. Oui ma tunique était bonne à reprendre, mais au pire il m'en restait d'autres et nous pourrions toujours en acheter une avant de partir... Tout en jetant un œil au bandage et en vérifiant qu'il était bien serré, je répondis:

« - Ce n'est qu'une tunique, il y a des choses bien plus importantes qu'un vêtement. »

Et je lui adressai un clin d'œil lorsque Wilfried vint à notre rencontre. Il ne semblait pas très jovial. Je pensais d'abord qu'il voulait continuer l'entrainement mais ses propos me firent d'abord douter de cette hypothèse. Désolé ? Allons garçon, il n'y a ni mort d'homme, ni blessure grave. Ce sont des choses qui arrivent. Sa sollicitude me toucha autant qu'elle me donna envie de rire. C'était un brave garçon, à ne pas en douter, mais ce n'était pas une telle chose qui allait brouiller deux personnes. Après tout, à manier les armes on accepte tacitement la possibilité d'être blessé. On ne s'y attend peut-être pas au cours d'un entrainement, mais cela reste néanmoins possible.

« - Ne t'inquiète donc pas pour ça. Je suis conscient que tu n'es pas là pour essayer de me tuer. Enfin, si c'est le cas, je te préviens tout de suite, je défends chèrement ma vie. Nous allons reprendre l'entrainement sous peu. »

Sur un sourire, je le regardais s'éloigner. Me retournant vers Dora, je déposais un baiser sur sa joue en lui promettant qu'elle aurait aussi bientôt droit à son entrainement à elle. Puis il fut le moment de reprendre les armes. Dora repartit vers Vorondil, quand à moi je repris Daelandil en mains et je repris position. Il était temps de passer aux choses sérieuses, du moins un peu plus que tout à l'heure. Wilfried avait pu imposer son rythme et ainsi dominer plus ou moins le combat. Généralement c'est ce qu'il fallait faire pour tenter de garder toujours le dessus, mais que valait-il dans la situation inverse ? Parer et contrer était tout aussi fatiguant si l'on ne savait pas le faire correctement, car beaucoup pensaient qu'il fallait se contenter d'opposer une force contraire à la lame ennemie.

C'est donc ainsi que cette seconde partie d'entrainement débuta. Point de garde pour commencer, c'était inutile. Car je comptais bien me lancer à l'assaut dès le début. Il était temps d'imprimer mon rythme, légèrement supérieur encore à l'étape précédente. Cela restait dans les normes, mais les combats n'étaient pas des pas de danse, du moins pas pour tout le monde, et il convenait de savoir maitriser le bon tempo pour pouvoir surprendre et désavantager l'adversaire. Qui plus est, des mouvements rapides avaient pour but de malmener l'adversaire. Pour cela il fallait être plus rapide que le Nordique, l'obliger à se déplacer, à songer sans cesse à placer sa lame habilement lors d'un contre ou d'une parade pour pouvoir continuer le coup suivant. Car c'était bien beau de parer, mais si cela empêchait de pouvoir le faire au coup suivant, autant directement écarter les bras et attendre le tranchant de la lame adverse. Le combat demandait sans cesse de penser au coup suivant, autant du côté de la défense que de l'attaque. Une attaque diagonale de haut en bas nécessitera de poursuivre par une attaque partant d'en-bas car cela prendrait trop de temps de remonter la lame, et à défaut de temps, on s'exposait à une ouverture. Mais si l'assaut était paré dans une autre direction que la direction originelle du coup, il fallait également songer rapidement à une autre suite pour l'assaut.

Voilà pourquoi combattre nécessitait beaucoup de concentration et en dépit de la fatigue liée au port d'une arme et/ou d'une armure, cela fatiguait aussi l'esprit, pas toujours habitué à rester concentré aussi longtemps...

Humains Messages : 66 Date d'inscription : 06/11/2010 Age : 33

Wilfried était soulagé de voir l'entrainement reprendre. Il arrivait parfois qu'un rien suffisait pour briser une entente entre deux personnes. Mais bien heureusement, Elendil ne faisait pas parti de cette catégorie de la population. Certes, prendre les armes, même pour un simple exercice, rimait à s'exposer aux coups et blessures. Néanmoins, cela était toujours regrettable de blesser autrui, alors qu'il y avait aucune animosité dans le duel, surtout si cela aurait pu être éviter. C'était le manque d'expérience du nordique qui lui avait perdre un instant la maitrise de sa lame, et cela eut pour conséquence de blesser l'elfe. Même si Wilfried ne se doutait absolument pas que cette entaille guérirait rapidement du simple fait qu'Elendil était un lycan, c'était l'acte lui-même qui lui avait donné du remord. Mais en voyant que l'autre duelliste ne lui en voulait pas, le jeune homme était bien rassuré.

Après quelques minutes, l'entrainement allait pouvoir reprendre. Avant l'incident, c'était Wilfried qui donnait le rythme au duel, car Elendil le voulait bien. Il laissait le nordique entrer délibérément dans son périmètre, afin de se mettre davantage de pression, et de s'entrainer dans des conditions plus difficiles que la normale. Mais dans cette nouvelle phase, l'elfe avait lancé lui-même les hostilités, et avait attaqué le premier. Cette fois ci, il était bien plus difficile de résister, car chacun des duellistes tentait d'imposer leur propre rythme, car c'était là la première étape pour arriver à créer une brèche dans la défense de l'adversaire.

Le manque d'expérience de Wilfried se ressentait à chaque parade qu'il effectuait. Certes, il progresserait dans ce domaine, en étant ainsi sur la défensive, et face à un Elendil axé sur l'attaque, il avait bien des difficultés à tenir tête. Bien souvent, il devait reculer un bon coup, pour se remettre en position. Mais même s'il privilégiait la défense pour s'améliorer en parade, il n'en négligeait pas moins l'attaque. Ce n'est pas en faisant qu'esquiver ou bloquer des assauts qu'il allait mettre l'elfe en difficulté. D'autant plus que bloquer une attaque venant d'une lame aussi lourde et aussi bien maniée était plus fatiguant que d'attaquer directement.

Les duellistes se déplaçaient, obligeant l'autre à agir en conséquence. Il fallait toujours penser au coup suivant, à la meilleure manœuvre à effectuer pour déstabiliser l'adversaire, mais dans des échanges rapides, cela n'était pas une chose simple. Wilfried n'était pas aussi expérimenté qu'Elendil, et cela se voyait. Après quelques échanges, Wilfried était bien obligé de se replier pour reprendre sa place, témoignant ainsi son infériorité. Mais face à autant d'adversité, il progressait bien mieux. Il était totalement concentré sur le combat et sur les mouvements de l'elfe. Il n'avait qu'une idée en tête : reprendre le dessus. Mais même en mettant à profit tout ce qu'il avait appris, il manquait encore de techniques. Ses gestes restaient imparfaits, mais au fur et à mesure que le temps passait, les parades de Wilfried étaient meilleurs, plus efficaces, et lui offrant plus de chances de contre-attaquer.

Le nordique faisait des progrès notables, aussi bien sur le plan technique que physique. Il bougeait mieux, son jeu de jambes était nettement différent de celui qu'il avait avant. Ses coups étaient plus précis, plus déroutants et dangereux, ses parades étaient plus efficaces. Néanmoins, il n'arrivait pas à imposer son tempo au duel. Elendil le dominait, cela le frustrait un peu, mais il apprenait bien mieux ainsi. Au départ, il se retenait un peu, ne voulant pas qu'un nouvel incident se produise. Mais au fur et à mesure, il se lâchait davantage. Il osait, il tentait, il échouait, et il apprenait. Il manqua à deux reprises de trébucher sous les coups de l'elfe, comme quoi son jeu de jambes était loin d'être parfait. La fatigue se ressentait bien plus qu'auparavant, car Stig n'avait jamais eu à faire un combat d'une telle intensité. Mais il ne craquait pas, et tenait bon. L'entrainement continuait, et voyant qu'il n'arrivait pas à mettre en place sa stratégie, Wilfried changea d'attitude. Il adopta la garde du bœuf. Il avait pleinement conscience des possibilités qu'elle offrait, et voyait l'occasion de maitriser cette garde à laquelle il n'était pas encore habitué. C'était risqué, mais il fallait un peu provoquer la chance, pour espérer dominer un guerrier aussi talentueux qu'Elendil.

Administrateurs Messages : 195 Date d'inscription : 23/06/2009 Age : 36

Le duel avait repris sous les yeux ébahis de Dora, et attentifs de Vorondil. Les deux combattants s’en donnaient a cœur joie si on peut dire, et notre ami Nordique allait pouvoir progresser. Après leurs échanges de bienséances, l’entrainement repris plus rude…Wilfried cherchait à reproduire les gardes qu’il avait vu faire par Elendil précédemment. Mais le lycan avait noté une faille dans la reproduction des gestes de son compagnon de duel…Le différence d’expérience allait faire la différence, Elendil savait a quel moment il commencerait à ne plus être assez réactif, a quel moment il lui fallait abréger le combat s’il ne voulait pas en pâtir lui-même…l’expérience faisait tout ça…mais plus encore son instinct.

Les yeux du Lycan croisèrent ceux de Vorondil…ils se sourirent furtivement…Wilfried n’eut guère le temps de comprendre ce qui lui arrivait…du moins pas avant qu’il ne se retrouve au sol…le soleil dans les yeux, et la silhouette d’un Elfe au dessus de lui…La puissance du coup qu’il venait de recevoir lui avait presque coupé le souffle…et encore…Elendil s’était retenu…Il n’avait pas totalement saisit le comment…Comment s’était-il retrouvé ainsi ?

Il avait juste ressenti un coup terrible à l’abdomen juste après qu’il ait commencé à vacillé par un croc jambe…Elendil était entré dans son triangle d’agression…dans une zone qu’on appelle « la zone intime »…celle à éviter par définition si on ne voulait pas prendre un mauvais coup. Partant sur le côté de son adversaire et maitrisant son arme à la perfection, Elendil avait frappé au ventre avec sa lame côté plat et non avec l’un des deux tranchants. Ainsi déstabilisé à sa base, donc au niveau des jambes, Wilfried s’est vu chancelant, et d’un coup sec et puissant, Elendil l’avait poussé pour l’envoyer au sol, non sans avoir bien placé son pied, histoire d’être sûr que si, dans un excellent réflexe, Wilfried reculait pour reprendre sa stabilité, il trébucherait sur le pied d’Elendil. Chose produite.

Elendil tendit la main vers son compagnon encore hébété, plus que pour l’aider à se relever, c’était une poignée de main amicale…Au moins…ils étaient quittes.

Dora et Vorondil accoururent. Le prince des Hommes envoya une belle accolade aux deux duellistes…

« - Hahahah bravo à tous les deux, excellente tentative Wilfried pour vous raccrocher à une meilleure stabilité…mais…notre Elfe a plus d’un tour dans son sac…Il faut se méfier des forgerons...il en savent souvent bien plus que nous combattants sur les armes et leurs capacités...et ils développent une redoutable musculature...tout en finesse héhéhé »

Il lança un clin d’œil furtif à Elendil. Avec un grand sourire, Dora était resté un peu en arrière, laissant les hommes à leurs félicitations. Elle les observait tout les trois…ils avaient l’air bien partis pour bien s’entendre avec Wilfried. Elle avait pu analyser quelque peu ce brave garçon timide et rougissant…Il était sans aucun doute très perturbé de ne plus retrouver sa mémoire, et ainsi de ne pouvoir être véritablement qui il était…mais…dans un certains sens…peut-être des fois, valait-il mieux laisser le passé derrière soi, et reprendre une nouvelle vie…Se ronger les sangs ne lui servirait à rien…mais chose facile à dire et difficile à réaliser…Il fallait laisser le temps au temps.

Vorondil, enjoué par le spectacle qu’il venait d’observer avait posé une main sur une épaule de chacun des deux combattants et lança d’une voix des plus amicale :

« - Aller je vous invite a boire un verre…vous l’avez bien mérité…Dora…qu’en pensez-vous ? Elendil mérite-t-il un rafraichissement… »

L’ex-Fée fit prise de court d’être ainsi sollicitée par Vorondil, elle ne voulait pas qu’Elendil se sente obligé s’il n’en avait nulle envie, aussi répondit-elle d’une voix cristalline :

« - Ho si l’on considère leurs éclats réciproques, les deux méritent un rafraichissement…après s’être débarbouillés…mais il faut qu’ils soient d’accord.»

Elle n’avait pas bougé d’un pouce, elle restait là à les observer tandis que ses cheveux virevoltaient au gré du vent…va falloir reprendre tout ce qu’Elendil avait fait avant de manger concernant la chevelure de la demoiselle…parce que là des nœuds y’en avait avec tout ce vent.

Lycans Messages : 158 Date d'inscription : 16/08/2009

Le combat avait été des plus passionnants. Wilfried commençait doucement à se perfectionner et cela se ressentait autant dans sa technique que dans son habileté à manier sa lame et à bouger. Mais le Nordique avançait toujours à tâtons dans la découverte de nouvelles façons de manier son épée, aussi, dans la manière qu'il avait de reproduire les gardes que j'avais moi-même appris, il y avait quelques imperfections. Bien entendu, on ne pouvait pas s'attendre que sur la simple base de ce qu'il avait vu il puisse reproduire parfaitement les gestes et les postures. Il faudrait pour cela qu'il pratique assidument et que quelqu'un corrige les maladresses dont pourrait faire preuve n'importe quel apprenti. Mais pour l'heure, il fallait bien admettre que je ne pouvais laisser passer ceci. Oh ce n'était pas une sanction non, simplement mettre en évidence les lacunes, histoire que Wilfried puisse songer à nouveau à tout cela et peut-être corriger de lui-même les erreurs qu'il avait pu commettre. Après tout, on n'apprenait qu'en se relevant de ses propres erreurs.

C'est ainsi que j'avais profité de la faille. Coup après coup, préparant le terrain à ce qui serait « l'ultime assaut ». Dans un vrai combat, il en aurait été de même, mais le final aurait été plus meurtrier. Ici, l'on se contentait de s'entrainer et d'apprendre, autant Wilfried que moi-même. Il m'avait appris à ne pas sous-estimer la personne que j'avais en face de moi, d'une certaine manière, et j'allais lui apprendre à mon tour une petite leçon. La dernière série de mouvement était la plus évidente... Un croc-en-jambe pour déstabiliser l'équilibre, un coup d'épée pour écarter la sienne, enfin un autre coup, suffisamment fort à l'abdomen pour faire tomber. Bien entendu j'avais frappé avec le plat de la lame, le but était juste de renverse, non de trancher en deux. Un véritablement ennemi n'aurait pas eu ce privilège, à moins qu'il ne me soit pas nécessaire de tuer, mais dans ce monde, il fallait comprendre que la pitié ne sauvait pas plus de vie, au contraire. Au moment du choc de ma lame contre son torse, nous étions très proche, peut-être quelques dizaines de centimètres. J'avais réussi à m'approcher en quelques coups, et même si cette distance ne m'était pas favorable, d'ordinaire, je m'étais ouvert le passage en éloignant son épée précédemment, ce qui m'avait laissé toute latitude.

Ce qui devait arriver arriva. Wilfried chuta et l'affrontement cessa. Je ne pouvais dire combien de minutes avait duré cette joute, mais la sueur qui perlait sur mon front et sur ma peau ainsi que le fait que ma tunique – ou ce qu'il en restait – me collait, indiquaient que si le duel n'avait pas duré longtemps, il avait été éprouvant. Mais les minutes avaient passé aussi, le soleil avait un peu décliné vers l'horizon. Reprenant mon souffle, je tendis une main vers Wilfried pour l'aider à se relever.

« - Nous sommes quittes maintenant, Will'. »

J'avais dit cela dans un sourire, tout en le relevant. Il n'avait jamais été question de revanche, mais simplement que les choses avaient fait que. L'accolade de Vorondil me fit sourire et sa petite remarque aussi.

« - Arrête tes compliments Vorondil, Will' ne démérite pas, et si j'ai gagné cette passe c'est surtout à cause de son manque d'expérience, rien de plus. Il risque d'être bien plus féroce lorsqu'il aura quelques combats derrière lui. »

Le prince nous invita ensuite à boire un verre. L'idée n'était pas mauvaise, même si je préférais me rafraichir un peu avant. Dora parut surprise d'être sollicitée par Vorondil, et je lui rendis un sourire tandis qu'elle répondait. Je rajoutais:

« - Oui, je ne serai pas contre me débarrasser de ma crasse avant que tu m'offres un verre. »

Lui adressant un clin d'oeil, je me dirigeai à nouveau vers l'abreuvoir. L'eau était un peu fraiche mais ce serait parfait pour faire un brin de toilette...

Humains Messages : 66 Date d'inscription : 06/11/2010 Age : 33

Le duel n'avait jamais été aussi intense, aussi rude et éprouvant. Le combat était certes acharné, mais quiconque aurait assisté à la scène aurait vu l'infériorité flagrante de Wilfried. Il ressentait pleinement la fatigue, alors que son adversaire était passé à la vitesse supérieur. Le nordique reproduisait tant bien que mal les gardes qu'on lui avait apprise, mais il ne les maitrisait visiblement pas, du moins pas encore. Il tenait bon sous les coups puissants d'Elendil, et s'améliorait à tâtons. Il lui manquait de l'expérience, et l'elfe n'en manquait pas. Les parades du jeune homme étaient meilleurs, mais insuffisante pour rivaliser. Il sentit sa défaite arrivé, Elendil menait le bal, si on pouvait appeler ainsi l'échange de coups, et il allait donner le coup de grâce. Peu à peu, Stig était dépassé, et il ne pouvait plus faire face à son adversaire. Mais la défaite annoncé ne l'effrayait pas, car elle était logique, et il ne s'agissait que d'un entrainement, qui quelque soit l'issue du duel aura été plus que bénéfique pour l'homme du nord.

Soudainement, Elendil écarta la lame d'argent de Wilfried d'un coup, et il enchaina aussitôt par un coup terrible au ventre, utilisant le plat de sa longue épée. En le poussant, le nordique était déstabilisé, et par un réflexe purement humain, il voulut reculer pour se replacer, mais l'elfe avait vu le jeu de jambes venir, et s'était placé de façon à placer sa jambe derrière celle de Stig, lui fait un croche pied. La chute était inévitable, et cela mettrait fin au duel. Wilfried n'était pas déçu de sa prestation, sans se jeter des fleurs. Il avait vraiment eu le ressenti qu'il avait progressé. Mais cette conclusion l'étonna un peu. En effet, il n'aurait jamais imaginé qu'Elendil puisse autant s'approcher de lui avec une telle arme, et surtout, il avait déployé une force insoupçonné, surtout après un duel aussi intense, malgré sa courte durée.

Wilfried fut quelque peu sonné et hébété après avoir été mis à terre. La puissance dégagée par l'elfe était presque méconnaissable. D'où diable avait-il pu tirer cette énergie ? Wilfried était certes fatigué, mais il avait bien progressé niveau stabilité, et n'était plus du genre à se laisser mettre à terre aussi facilement. C'était sans compter sur un tour de passe-passe intelligemment mis en œuvre par Elendil. Ce dernier lui tendit la main pour l'aider à se relever, un sourire malin aux lèvres. Ils étaient quittes, enfin presque.

« Hélas, je crois bien que je vous dois encore une tunique. » répondit Wilfried.

Ces quelques paroles furent suivis d'un éclat de rire du jeune homme. Il se releva à l'aide de son adversaire et ami. C'était une poignée de main amicale et chaleureuse, pleine de respect et de reconnaissance. L'entrainement était fructueux, et désormais, avec un peu d'expérience engrangée, il aurait tout le loisir de repenser au combat, afin de prendre le temps de la réflexion et d'analyser ses points faibles, et les points sur lequel il avait encore des lacunes flagrantes, notamment son jeu de jambes, et sa technique imparfaite. Elendil était devenu une source d'inspiration pour lui. Il prendrait exemple sur lui, et même s'il n'envisagerait jamais d'atteindre son niveau. Le nordique rougissait un peu devant les compliments qu'on lui adressait.

Vorondil se joignit au duo et les félicita. Son sarcasme sur les forgerons fit rire de plus belle Wilfried. Une amitié franche commençait à s'installer entre le nordique et quelques membres de la Confrérie. Il les admirait beaucoup, car c'était des hautes gens, mais il apprenait petit à petit que malgré leur statut sociale, il était bien plus humble que certaines personnes hautaines. Wilfried se sentait accepté, et pourtant, il était sans doute différent de l'homme qu'il était avant. Il commençait à se forger une identité, au fil des rencontres, et petit à petit, ses problèmes d'amnésie se minimisaient. Même s'il sentait le besoin de découvrir qu'il était avant, cela avait de moins en moins d'importance. Il devenait quelqu'un d'autre, et s'acceptait comme tel. Mais il fallait se méfier de cela, car sa pourrait avoir un effet pervers s'il recouvrait la mémoire, il y aurait sans doute conflit entre Stig et Wilfried, mais cela n'était pas à l'ordre du jour.

« Je vous remercierai jamais assez tous les deux de m'avoir accorder de votre temps pour cet entrainement. Mais j'ai encore beaucoup à apprendre, et sa sera avec un grand plaisir que j'accepterai de reproduire ce genre d'expérience avec vous dans le futur. »

Le prince invita ses amis à se désaltérer un peu autour d'un verre, mais comme Dora le fit remarquer, après avoir littéralement mordu la poussière, les duellistes avaient besoin d'une bonne toilette. Le nordique accepta la proposition de Vorondil, et se suivit Elendil vers l'abreuvoir. L'eau était propre et serait bien suffisante pour une petite toilette, malgré sa fraicheur. Wilfried s'adressa alors à l'elfe.

« Vous cachez bien votre jeu au combat, sous votre carrure vous cachez une sacrée force physique, j'avoue que je suis impressionné. Je ne m'attendais pas à être pousser ainsi... »

Il marqua une pause, fixant le bras blessé d'Elendil.

« Est-ce que votre plaie vous fait encore mal ? Malgré le duel, elle ne s'est pas réouverte, je ne vois pas de sang sur votre bandage. Elle a l'air d'avoir bien cicatrisée. »

Administrateurs Messages : 195 Date d'inscription : 23/06/2009 Age : 36

Dora souriait de les voir tout deux à l’abreuvoir pour se débarrasser au mieux de poussières et sueurs mélangées. Pas question de s’attabler, même autour d’un simple verre sans s’être débarbouillé. Ce n’était pas…comment dire…convenable…surtout en présence d’une dame… enfin vla la dame…une miss qui a un caractère des plus forts et des plus têtus…et qui n’en a cure des convenances. Mais sur certaines choses, elle demeurait intransigeante…et puis pour eux ce sera tout autant bénéfique qu’ils se sentiront mieux après s’être lavé quelque peu.

Ils semblaient échanger quelques mots, avant de revenir…Vorondil ouvrit la voie, direction l’auberge. En chemin ils croisèrent notre ami Nain, Roran. Ce dernier revenait de chez le forgeron, pour une « révision » de ses armes. Le forgeron lui avait indiqué de repasser dans la soirée pour récupérer ses biens. Ravi notre Nain s’en retournait, en quête d’une chose à faire…quand il tomba nez à nez avec nos quatre amis.

« - Hola camarades ! Entrainement terminé ? »

Dora avec un sourire rayonnant lui répondit :

« - Si fait maître nain…et nous nous en retournions pour prendre un rafraichissement bien mérité… »

Vorondil avec une pointe de malice demanda alors :

« - Vous joindriez-vous à nous messire Nain ? »

Contre toute attente…(ou pas!) le Nain s’esclaffa :

« - Ha ça ! C’est pas refus j’ai le gosier à sec. Notre aubergiste m’a confié posséder une bière qu’il se faisait livrer tout droit de La ville des Nains…vous m’en direz des nouvelles…je vais lui demander de nous en faire gouter…vous verrez, cela n’a rien à voir avec cette eau à vaisselle dont vous autres humains vous vous contentez… »

De quoi faire rire tout le monde, Roran se joignit donc à eux pour atteindre l’auberge. Une fois arrivé, ils entrèrent pour constater qu’il y avait quelques clients…mais personne de la confrérie…chacun vacant à ses occupassions, profitant du quartier libre accordé. Roran glissa deux mots à l’aubergiste qui leur désigna une table avec un clin d’œil pour le nain qui lui tendit discrètement un joli pourboire. Il demanda ensuite ce que chacun voulait boire…et s’en fut préparer la commande.

Un des aides de l’aubergiste arrivé vite avec un plateau chargé…il déposa le tout eu centre de la table et s’en fut…

Roran se saisit d »une des pintes qui se trouvait là…Vorondil une autre…Dora elle avait demandé quelque chose d’assez étranger, une boisson de femme comme on disait…c’était de l’eau très fraiche, avec une rondelle de citron et des feuilles de menthe…une boisson des plus agréable pour l’ex-fée. Elle huma le délicat parfum des composants de son verre…et un sourire illumina son visage…elle se revoyait s’amusant avec ses amis pour ensuite se ruer sur la gouvernante qui leur apportait ces boissons justement…l’une des préférée des fées…avec le commerce, cette boisson s’était rependue à d’autres contrées. De par sa délicatesse, on l’avait nommée la « potion des Fées »…une boisson très affectionnée par les femmes.

Le Nain avait déjà, en une seul fois, avalé la moitié de sa pinte…quand il demanda alors en désignant Wilfried :

« - Hé bien…comment se débrouille notre jeune ami que voilà ? »

Vorondil lui répondit dans un sourire :

« - A merveille ! Et nous avons pu apprécier les connaissances d’Elendil… »

Roran éclata de rire :

« - Ca ca ne m’étonne pas vu l’entrainement qu’il a reçu…avec un tel maître c’est normal ! »

Il y eut un grand moment de solitude…pourvu que le Nain de gaffe pas…Roran reprit alors, les yeux emplis de surprise devant le bandage au bras d’Elendil :

« - Ca par exemple…mais…il t’aurait touché ? Comme un Humain inexpérimenté peut-il toucher un… »

Le coup de pied de Vorondil sous la table indiqua au Nain qu’il ne fallait pas dire n’importe quoi…Un instant hagard…Roran, face au regard soutenu de Vorondil compris…Dora posa une main sur le bras du Nain et répondit avec délicatesse à tout ses compagnons attablés :

« - Comme quoi maître Nain…même un Elfe peut se faire toucher par un Humain inexpérimenté… »

Le Nain, esquissa un sourire gêné puis se reprit :

« - Hahaha oui qui l’eut cru ! Je lève donc mon verre…à nos deux duellistes ici présents… »

L’ambiance était à la bonne humeur…et le Nain avait frôlé la catastrophe…mais qu’importait…il avait été retenu à temps par Vorondil et Dora. Dora se tourna alors vers Wilfried :

« - Pourquoi tant d’acharnement développer pour apprendre à vous battre Wil ? Quels sont vos buts proches, hormis, bien entendus, recouvrer votre mémoire perdue… Est-ce si important d'exceller dans l'art de l'épée pour vous?? »

Son sourire éclairait son joli visage.

Humains Messages : 66 Date d'inscription : 06/11/2010 Age : 33

Après une toilette légère, Wilfried fut bien plus présentable. Même si ce n'était que pour boire un verre, il se devait d'être un minimum propre, après tout, il était en présence de membres de la Confrérie, et d'une dame qui plus est. Et ce n'est pas avec la poussière du corral sur sa peau qu'il aurait le meilleur effet. Une fois dépatouillé de toutes ces saletés, il se dirigea en compagnie d'Elendil vers Vorondil et Dora, qui attendaient sagement, et le groupe se mit en marche, silencieusement, vers l'auberge. Sur leur route, ils croisèrent Ronan, qui après une réplique comique, se joignit aux quatre jeunes gens, sans grande surprise. Un nain refuserait jamais un verre, ils sont d'incorrigibles buveurs, et ont le palet fin en matière d'alcool en tout genre. Le nain informa ses amis que l'aubergiste avait en réserve une de ces bières dont seuls les nains ont le secret, et qu'il serait ravi de le faire partager aux autres. Stig appréciait au mieux les bonnes tranches de rigolade avec Ronan. Habitué à l'humour des nains, après avoir été élevé par Melni après son amnésie, il n'avait pas eu autant de fous rires que depuis ce passage au village des nains.

En rentrant à l'auberge, le groupe put constater l'absence des membres de la Confrérie dans le bâtiment, excepté l'Impératrice et une personne chargée d'en prendre soin. Visiblement l'annonce du quartier libre pour l'ensemble de la Confrérie n'était pas passer inaperçu, et chacun avait trouvé une activité à son goût, et chacun pourrait sans doute partager le fruit de cette journée lors du dîner qui viendrait bien assez tôt. Ils s'installèrent à une table, et une des aides de l'aubergiste vint apporter les boissons. Comme le firent Ronan et Vorondil, Wilfried saisit une pinte qui semblait l'appeler et en but une bonne gorgée. Comme l'avait indiqué le nain, la bière était excellente, pétillante. Une boisson d'homme terriblement rafraichissante. Dora avait prit une drôle de boisson que le nordique ne connaissait guère, mais à la lueur lisible sur le visage de la jeune femme, elle devait être elle aussi très bonne.

C'est Ronan qui brisa le silence, demandant comment s'était débrouillé le jeune nordique. Ce dernier fut gêner d'être ainsi complimenter, car il était encore bien loin du niveau de maitrise d'Elendil. Mais un silence pesant s'installa après une éclat de rire du nain suivit de peu d'une réplique faisant allusion au maître de l'elfe, qui était semble-t-il quelqu'un de remarquable dans son domaine, au vue de la tournure de la phrase. Wilfried interrogea un à un du regard les personnes présentes à table, durant ce laps de temps où ils semblaient tous gênés. Il fut surpris de voir la réaction de chacun. Il y avait eu un sous-entendu profond à propos du maître d'Elendil, et Wilfried, qui ne connaissait presque rien des histoires personnelles de chacun, en particulier celle de celui qu'il a affronté quelques minutes plus tôt. Il sentit qu'on lui omettait un détail, et ce sentiment se confirma à la réplique suivante du nain, interrompu par un coup de pied certes discret du fils de Terendul, mais qui n'échappa pas aux oreilles du nordique. De plus, Vorondil avait un regard très insistant, que le nordique remarqua également. On lui cachait quelque chose, un drôle de secret qui était semble-t-il inavouable au jeune homme. Cette omission concernait Elendil, mais l'intervention de Dora sema le doute dans l'esprit de Stig.

En se contentant des paroles du nain, Wilfried pensait qu'on lui cachait quelque chose à propos de la race même d'Elendil, pourtant ils avaient tous les attributs des elfes. Et même si la force qu'il avait déployé lors du duel était étonnante, c'était qu'un détail aux yeux du nordique. Mais malgré les quelques mots de Dora, un doute demeurait dans l'esprit de Stig. Mais ne pouvant avoir de réponse, il se contenta de l'explication fourni par l'ex-fée. L'ambiance redevint bonne, suite à un verre levé pour les deux duellistes. Du moins, un sujet fâcheux avait été évité par Vorondil et Dora, et Stig n'aurait pas la réponse à cette interrogation, à moins qu'il le demande directement à l'intéressé. Le nordique se sentait honoré, même si intimement, il ne se sentait pas à la hauteur des compliments qu'on lui accordait. La seule femme présente à cette table demanda à Wilfried le but de tout cela.

« Et bien, pour être tout à fait franc, j'ai besoin d'être plus fort pour plusieurs raisons. Je vais retourner sur les terres qui m'ont vu naître, et ce voyage ne sera pas de tout repos. Chiana m'accompagnera, et malgré cela, au vue des dangers qui nous attendent, avec ce Culte des Ombres qui trainent dans la région, je n'aimerai pas être un fardeau pour Chiana, où qu'elle ai à se sacrifier pour me sauver. Je ne veux pas que cela arrive. »

Le nordique reprit une gorgée, ne se doutant pas des effets qu'auraient ses paroles sur les autres personnes présentes.

« Aussi, je suis un Wolfgandir. Ma famille a été tuée, et je ne peux pas laisser cet acte impuni. Je dois être en mesure de tuer des lycans, il en va de l'honneur de ma famille. Même si je n'aime pas spécialement me battre, je me dois de savoir comment me défendre, c'est un de mes devoirs. »

Il marqua une pause, observant l'attitude qu'avait prise les autres à table.

« J'ignore ce qui m'attend sur ma route, ni ce que je trouverai une fois arrivé chez moi. Mais je dois être près à toute éventualité. Donc oui, apprendre à maitriser mon épée est quelque chose de primordial. Une fois sur place, j'aviserai sur ce que je ferai ensuite. »

Lycans Messages : 158 Date d'inscription : 16/08/2009

J'avais commencé à me rincer le visage lorsque Will' me demanda si la blessure me faisait encore mal, remarquant que la plaie ne semblait pas s'être réouverte, vu qu'il n'y avait pas de sang. Le visage ruisselant, je répondis:

« - Ce n'est qu'une estafilade Will'. Bien serrée dans un épais bandage, elle ne risque rien et ne montre rien. Quant à la douleur, j'ai connu bien pire, alors je n'y fais même plus attention. »

Je continuais à me rincer puis rajoutais:

« - Quant à la force, avec de l'entrainement tu verras qu'elle vient rapidement. Et puis dans ce coup, l'élan a presque tout fait. »

Je donnais une légère tape dans le dos à Willfried tout en souriant. J'entrepris ensuite de terminer ma toilette. Mieux valait être ruisselant d'eau que de sueur, n'est-il pas ? Si ça n'avait tenu qu'à moi, je crois que je me serai simplement plongé dans le bac sans autre formalité, mais bon, un peu de retenue n'était pas plus mal, non ? Il fut ensuite temps de prendre la route de la taverne pour le fameux verre proposé par Vorondil. Encore légèrement humide, je remis la tunique. La légère humidité aurait le temps de sécher au grand air avant que nous arrivions à l'auberge. Il ne faisait pas spécialement chaud, mais je n'étais pas non plus trempé jusqu'aux os.

Une fois Dora et le Prince rejoints, je pris la main de ma petite fée et nous nous mîmes en route. Nous fûmes surpris de rencontrer Ronan, le maître Nain. Il avoua avoir laissé ses armes au forgeron. Je ne pus m'empêcher de repenser à Godefroy et à la vie qu'il menait... Une vie qui aurait pu être mienne si tout cela n'était pas arrivé. Vorondil lui proposa de venir boire avec nous et s'enjoua même à l'idée de pouvoir faire goûter la fameuse bière naine à ses amis. L'idée était plaisante et même si je ne portais pas l'alcool dans le top des boissons que appréciais boire, je ne doutais pas que Vorondil, lui, était déjà plus que partant à cette idée.

Arrivés à l'intérieur, nous fûmes installés à une table et il fut demandé à chacun ce qu'il désirait boire. L'aide de l'aubergiste revint avec les boissons commandées, trois pintes de la bière naine pour Vorondil, Willfried et Ronan, une « potion des fées » pour Dora, et, pour moi-même, un jus de fruit, tout ce qu'il y avait de plus simple. Après tout ses efforts, j'avais bien besoin de quelques vitamines... La discussion s'engageait doucement, mais Ronan faillit faire un impair de taille. Le mot n'était pas sorti, mais ce qui avait suivi pouvait paraître étonnamment louche, même si Dora avait tenté de rattraper le situation assez agilement. Pour ma part, je m'étais contenté d'observer la scène, évitant de laisser quoique ce soit planer. Finalement Dora s'était contentée de relancer la discussion et de demander à Will ce qui le poussait à exceller dans le maniement des armes. Sa réponse ne me surprit pas davantage, hormis peut-être le fait d'apprendre que sa famille passait le temps à tuer des Lycans... Cela me poussait davantage à ne pas vouloir ébruiter le fait notoire que je sois un lycan. Mais, curieux, je posais tout de même la question.

« - Tu veux tuer des Lycans car c'est la vocation de ta famille et c'est ce qu'elle a toujours fait ou pour la venger ? »

Humains Messages : 66 Date d'inscription : 06/11/2010 Age : 33

Wilfried resta un instant à réfléchir à la réponse qu'il allait fournir. Ses motivations étaient justifiés sur le sujet du l'art du combat, mais celles sur les lycans étaient beaucoup plus flous. Il voulait venger des monstres qui avaient assassiner sa famille certes. Mais il ne souhaitait pas s'abaisser à leur niveau, et les tuer froidement. Non, il avait plutôt envie de leur faire faire amèrement regretter leurs actes, sans avoir à les amener dans l'au-delà. Les vaincre, leur passer la lame d'argent sous la gorge, leur infliger une peur sans nom. Cela pouvait paraître comme du sadisme, mais ce n'était qu'une punition méritée. Ils avaient osés ôtés la vie à sa famille, et il fallait faire en sorte qu'ils aient les remords qui allaient avec. Le fait qu'il ai été un chasseur de lycans ne comptait que peu, mais par principe, et parce que son nom attirerait sans doute des loup-garous hostiles lorsqu'ils sauraient qu'un Wolfgandir était encore en vie, faisait qu'il se devait de savoir combattre les lycans. Il se tourna vers Elendil et lui répondit.

« Je dois apprendre à faire face aux lycans, à la fois pour l'honneur de ma famille, mais aussi parce que certains viendront m'affronter, par le simple fait que je suis un Wolfgandir. Mais c'est plus par obligation qu'autre chose. Comme je vous l'ai dis à l'instant, je n'aime pas vraiment me battre, mais je me dois d'être fort. Je ne peux pas faire la paix avec les lycans, car ils ont tués mes proches, et parce que je dois supporter le poids de la réputation de ma famille. »

Il marqua une pause, en buvant une nouvelle gorgée de la bière naine. Décidément, elle était vraiment succulente. Une belle couleur, bien pétillante. Un goût unique, une bière naine, avec toute la noblesse que cela apporte.

« Mais je ne veux pas tuer de lycans, juste les corriger. Je ne serai pas mieux qu'eux si je m'abaissais à les tuer. La peur de la mort sera suffisant, du moins je l'espère... Tuer un lycan appellera les autres à venir le venger. Je prendrai un risque en épargnant un loup-garou, car il pourrait revenir avec des renforts, mais l'achever aurait le même effet. Autant tenter de stopper ce cercle vicieux, même si c'est une bien belle utopie. Ce n'est pas vraiment la vengeance qui m'anime, plutôt la recherche d'une certaine justice, je pense... »

Il se souvint des propos de Salahadîn sur les lycans. Il racontait que certains d'entre eux avaient pu maîtriser la bête en eux, et que la plupart en profitaient pour essayer de revivre comme un être ordinaire. A défaut d'avoir croiser aucune personne comme cela (du moins, il ignorait qu'il en avait un sous le nez), il doutait de leur existence.

« Salahadîn m'a parlé de personnes ayant maîtriser leur loup. Je souhaiterai sincèrement rencontrer de telles personnes. Je ne suis même pas sur qu'ils existent, mais s'il y en a, j'aimerai apprendre à les connaître. Même s'ils sont bien plus redoutables que les autres lycans, et que certains doivent profiter de cet avantage pour assouvir tous leurs désirs, j'imagine que d'autres doivent s'efforcer de vivre normalement, et de faire oublier à leurs proches leur condition. Les lycans normaux, ceux qui sont assoiffés de sang, qui ne peuvent redevenir normal, sont une menace pour autrui. Je n'irai pas les chasser, je ne veux pas d'une vie comme cela, j'aspire à une vie bien plus paisible. Je ne reprendrai pas le flambeau des Wolfgandir, je choisirai une autre voie. »