Le Monde des Chimères
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Lou
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MessageSujet: Une dernière ligne droite   Une dernière ligne droite Icon_minitimeLun 13 Déc - 16:40

Dora eut un mouvement d’étonnement. Comment ca encore une petite chose à régler ? Toutefois elle faisait confiance à Elendil, et c’est tout naturellement qu’elle repris sa position contre lui et murmura doucement :

« - D’accord. »

La voix de Nicodémus raisonna à leurs oreilles.

« - Chers amis…Bienvenue au pays des Hommes…admirez le calme et la beauté de ces étendues…les prairies...profitez-en…Industrisa Civitas n’a rien de…naturel… »

En effet arrivés au sommet de la colline, ils quittaient la forêt frontalière pour pénétrer enfin…et véritablement dans le Monde des Humains, des Nains…et des fameux Semi-Hommes. Vorondil fit alors d’une voix amusée :

« - Ici nous sommes proche du secteur des Semi-Hommes…avec de la chance nous en verrons, ils sont très particuliers… »

Les Semi-Hommes…des créatures méfiantes mais amicales, pacifiques, qui ne se souciaient que de leurs champs et leurs élevages.

Dora avait déjà entendu parler de ces êtres…Dans le cadre de ces récits qu’on lui avait contés, les Semi-Hommes se caractérisaient par leur petite taille, l'abondante pilosité qui croît sur leurs pieds, leurs oreilles légèrement pointues et leur visage rubicond, à cause de leur penchant pour la nourriture, la boisson et une vie sédentaire. Toutefois elle n’avait jamais eu le plaisir d’en rencontrer.

Roran le Nain reprit alors :

« - Haaa les Semi-Hommes, j’ai déjà été accueillis par certains d’entre eux, ils sont vraiment agréables une fois qu’on a appris à les connaître…Ils font en moyenne six repas par jours et son des amateurs de bières…Ils savent vivres ces braves gens…Je prendrais un jour ma retraite chez eux… »

Voronwë rétorqua avec un petit sourire moqueur :

« - Six repas…et bière…de quoi satisfaire pleinement notre Maître Nain à l’esprit simple.»

Tous rirent de bon cœur, et plus encore en voyant le Nain se renfrogner et bougonner qu’il valait mieux profiter de la vie que de se priver et vivre comme un Elfe qui ne se nourrit que de spiritualité et de belles paroles…et que c’était pas étonnant qu’ils étaient aussi maigres.

Vorondil tira alors quelque chose de sa poche. C’était une pipe en bois. Il saisit un petit sachet d’où il tira une petite quantité de tabac qu’il bourra dans le fourneau de la pipe et l’alluma. Il en tira une longue bouffée et eut un sourire…

« - En tout cas…simplets ou non…Il faut reconnaître que les Semi-Hommes produisent la meilleure herbe à pipe du Monde… »

Disant ces mots il tira de nouveau une longue bouffée et soupira d’aise…Fumer la pipe était chose rare pour lui…mais ca avait le dont de le calmer…et le détendre…Et de ça il en avait grand besoin au fur et à mesure qu’ils se rapprochaient un peu plus…d’Industrias Civitas…et de son redoutable père.

La halte de midi fut courte…et on reprit à nouveau la route. Longue…sinueuse…et monotone. Certes le paysage était beau…et fort agréable à voir…mais il ne se passait rien. Tant mieux direz-vous…Mais la monotonie avait le dont d’être de la partie et d’embrumer les esprits. Dora admirait les fleurs qui s’épanouissaient au milieu de l’écrin de verdure que leur offraient les herbes des prairies.

Enfin la voix de Lou se fit entendre :

« - Nous arrivons au village de Mixtum. »

Il s’agissait plutôt d’un bourg, et de belle taille. Un lieu de passage et de mélange entre les Races qui peuplaient ces Terres Humaines et Naines. La Nuit ne tarderait pas à tomber. Les chambres furent réservées à l’auberge, et Lou autorisa chacun à vaquer à ses occupations. Quartiers libres comme on disait.

Dora se vit entrainer par Sélène qui fit un clin d’œil à Elendil. Dora voulu protester, mais Sélène s’exclama en riant :

« - T’inquiète pas ma belle tu va le revoir ton homme. Mais en attendant tu viens avec moi ! Tu ressemble à une sauvageonne. On va passer un petit temps entre filles…ca va te faire du bien…Laissons les hommes entre eux. »

Inwë se joignit à elles quant à Lou, elle portait son regard sur Elendil…leurs regards se croisèrent…Oui…elle savait qu’il l’avait entendue…mais au lui d’une réaction violente ou pour le moins sévère, elle fit à son égard :

« - Ne vous fiez jamais aux apparences… »

Et dans avec un sourire et s’éloigna pour rejoindre le groupe de filles qui devaient distraire Dora. La main de Vorondil s’abattit sur l’épaule d’Elendil :

« - Sélène m’a touché deux mots sur une surprise que tu veux faire à la princesse…Besoin d’un coup de main ami ? »

Ses grands y’eux gris brillaient dans la semi obscurité qui s’installait doucement. Il avait l’air terriblement fatigué…et pas à l’aise sur ces Terres humaines…Mais un sourire bienveillant et des plus amical illuminait son visage tiré…Il avait l’air plus vieux que d’ordinaire…

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MessageSujet: Re: Une dernière ligne droite   Une dernière ligne droite Icon_minitimeLun 13 Déc - 17:16

Il fallait rester assez mystérieux sur le reste de la soirée. Dora avait peut-être oublié que je lui avais promis de lui faire une dague dont elle aurait une utilité dans la suite. Elle devait apprendre à se défendre, mais pour cela, elle devait disposer d’une arme utile et efficace. Bien entendu, j’aurais pu me contenter de lui acheter une dague, mais étant donné que j’étais forgeron, autant utiliser mes anciens talents pour réaliser une arme plus personnelle qui aurait le mérite de venir de moi et non pas d’un autre artisan, même si ce dernier ne démériterait pas. Mais au moins, en faisant cela, elle porterait toujours quelque chose de moi. C’était une manière d’être toujours prêt d’elle, quoiqu’il arrive. Si elle ne se séparait pas de sa dague, je serai toujours avec elle.

Tandis que je réfléchissais en silence sur la dague de laquelle j’avais une idée très précise, Nicodémus annonça clairement l’arrivée dans les Terres des Hommes, des Nains et des Semi-Hommes. Il nous suggéra également de profiter du paysage de la plaine avant d’arriver à Industrias Civitas. Effectivement, si je devais en croire mes souvenirs, des Hommes venant de la Capitale m’avait parlé de cette ville qui était différente de toutes les autres. Je n’en avais pas plus de souvenirs, mais l’image des plaines était stupéfiante. Je préférai le paysage des plaines à la forêt, inconsciemment peut-être, mais les grandes étendues vertes et éclairées par le Soleil étaient plus accueillantes que la forêt qui peut être parfois sombre et peu hospitalière, contrairement aux plaines qui sont toujours, même sous la pluie, beaucoup plus agréables.

La discussion vira rapidement sur les Semi-Hommes, leur nature un peu particulière, leurs us et coutumes ainsi que leur fameuse herbe à pipe. J’en avais un peu entendu parler, mais pas énormément. Je connaissais leur existence, mais moi-même je n’en avais jamais rencontré. Mais j’avais de vagues souvenirs sur des choses que m’avait dites mon père. Dora semblait s’émerveiller également du paysage tandis que nous approchions d’un bourg que l’Impératrice annonça comme le village de Mixtum. Dès notre arrivée, j’avais déjà repéré la forge et jeté un œil expert dessus. A priori elle serait parfaite pour mon travail. Nous nous arrêtâmes devant l’auberge et les détails de l’intendance furent réglés rapidement. Tandis que je prenais les affaires nécessaires sur Turindo avant qu’il ne soit confié à l’écurie.

C’est à ce moment que Sélène rentra en action et entraina Dora qui m’attendait. Cette dernière protesta et je me contentais de prendre un air surpris pour éviter de trahir mes intentions. Le clin d’œil de la vampire ne m’échappa pas et je me fendis d’un sourire discret tandis que Dora ne me regardait pas. Inwë les rejoignit pour aider Sélène et l’espace d’un instant, je me retrouvais face à l’Impératrice. L’évènement du matin me revint en tête et je m’attendais à ce qu’elle m’en touche quelques mots pas très agréables mais elle se contenta d’une phrase encore plus énigmatique… Que signifiait-elle par cela ? Se fier aux apparences ?... Elle me laissa sceptique avec son sourire tandis qu’elle rejoignit les autres femmes. Vorondil me surprit en abattant sa main sur mon épaule et en me demandant si j’avais besoin d’un coup de main. Il semblait extrêmement fatigué.


« - Je dois trouver de quoi fabriquer une bonne dague, il y aura peut-être ce dont j’aurai besoin à la forge. Tu sembles fatigué et je ne voudrais pas te priver de quelques heures de sommeil mais si tu pouvais passer chez le joaillier et le tanneur de la ville j’aurai besoin de deux ou trois détails. Cela me permettra de me mettre au travail tout de suite. »
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MessageSujet: Re: Une dernière ligne droite   Une dernière ligne droite Icon_minitimeLun 13 Déc - 22:40

Vorondil baissa doucement les yeux…Sélène lui avait déjà dit qu’il n’avait pas l’air en forme…mais il n’y pouvait rien…il redoutait tant…il ne voulait pas y aller…

Sa voix se fit entendre dans un souffle :


« - Ne t’inquiète pas…Je ne dors plus très bien depuis que nous avons mis les pieds sur cette terre de malheur…Je peux t’aider sans aucun soucis, dis-moi juste ce que tu veux et je le ferai. »

Il regardait toujours le sol…sa main avait d’avantage serrée l’épaule d’Elendil puis il reprit :

« - Ici tout le monde me connait…on me salue comme un seigneur…mais pour tous ces gens je suis l’ombre de mon frère…Et lui…ne peut plus revenir ici. On me plaint pour la souffrance que j’ai ressenti de la disparition de mon frère…et on murmure sur mon passage…sais-tu comment on me nomme ? Le prince mal aimé…de son père…tsss… »

Avec douceur, il pressa Elendil d’avancer :

« - Je connais bien le forgeron…Si on lui demande gentiment il te fera de la place dans sa forge… »

Ils arrivèrent au lieu dit précédemment repérer par Elendil. C’est une forge propre et vivante. L’homme qui s’activait auprès du feu était fort jeune…vingt-cinq ans à tout casser. Il suspendit son geste en voyant Vorondil. Il posa ses fers au feu et s’agenouilla devant le Prince « mal aimé » en disant :

« - Monseigneur…c’est un honneur… »

Vorondil eut un soupire las il saisit le forgeron par le collet et le releva :

« - Espèce d’hypocrite…jamais tu ne m’a appelé monseigneur…alors commence pas maintenant… »

Les deux hommes partirent dans un fou rire, et s’embrassèrent d’une étreinte amicale.

« - Ca faisait longtemps mon ami…. »

Vorondil acquiesça :

« - Trop longtemps…pardonne-moi de ne pas venir plus souvent…mais… »

Le forgeron l’interrompit avec un sourire ironique :

« - Je connais le tempérament de tom père…alors ne te justifie pas… »

Ses yeux se posèrent sur Elendil. Il lui décrocha un sourire des plus poli, Vorondil s’écarta et les présenta :

« - Où ai-je la tête…Elendil…voici un ami d’enfance, Godefroi… »

Le nommé Godefroi tendis la main vers Elendil en disant :

« - Les amis de Vorondil sont les miens. Sois le bienvenu dans ma modeste forge. »

Vorondil reprit un air des plus sérieux :

« - Mon ami aurait une requête à te soumettre… »


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MessageSujet: Re: Une dernière ligne droite   Une dernière ligne droite Icon_minitimeMar 14 Déc - 0:29

L’état de Vorondil m’avait préoccupé depuis l’annonce qui avait été faite que nous passerions par la Capitale du Royaume des Hommes, des Nains et des Semi-Hommes. L’absence d’éclat dans son regard ne m’avait pas échappé et son humeur maussade, malgré ce qu’il tentait de faire paraître, n’était pas davantage passée inaperçue non plus. Sans compter que je n’étais pas le seul à l’avoir remarqué. Ses paroles me confirmèrent qu’il n’embrassait guère cette idée, mais il devait se faire une raison. Son dévouement me toucha et je ne pus m’empêcher de poser mon autre main sur son épaule dans un sourire. Il semblait toutefois quelque peu affligé. Et pour cause… Si ce qu’il disait était la cause de son désarroi, je ne pouvais que le comprendre… La scène du départ de la compagnie me revint en mémoire et je me souvins de l’attitude du père de Vorondil, qui n’avait rien de bien commode.

« - Laisse-les parler. Pour aider un ami, il ne faut pas le plaindre, il faut le soutenir. On va se débrouiller pour faire de ton séjour chez toi, un moment plus agréable, je te le promets. »

Sur mes paroles, Vorondil me pressa doucement sur le chemin de la forge, ajoutant qu’il connaissait bien le forgeron. Effectivement, ce serait un sacré avantage pour pouvoir travailler en paix, et surtout, rapidement. Tandis que nous marchions, je re-visualisais la dague que je comptais faire pour Dora. En même temps, je faisais une liste de ce dont j’aurai besoin. A ma surprise, lorsque nous arrivâmes, le forgeron n’était pas bien vieux, peut-être même plutôt jeune. Il était rare de voir de si jeunes forgerons, du moins pas sans un forgeron plus expérimenté plus loin. Il salua Vorondil à genoux en lui donnant du Monseigneur. Ce qui, visiblement, ne semblait pas plaire à mon ami. Enfin… Je devais admettre que je n’en menais pas large, surtout lorsqu’ils commencèrent à rire et se donner une franche accolade amicale. Apparemment, il s’agissait de vieux amis… Enfin… Vieux. Des amis d’enfance peut-être, vu qu’ils n’étaient pas bien vieux.

Vorondil me présenta à son ami, Godefroi. Je le saluais d’un mouvement de la tête, tandis qu’il m’accueillait à bras ouvert dans sa forge. Vorondil me devança concernant ma requête, je la complétais donc, tandis que Godefroi avait à nouveau son regard braqué sur moi :


« - J’aimerais utiliser votre forge pour cette nuit. J’ai besoin de travailler un objet pour une personne. J’aurai également besoin d’un peu de métal, mais j’ai bien entendu de quoi payer ce que j’utiliserai. »

Avant que Vorondil ne puisse dire quoique ce soit, je rajoutais.

« - J’insiste sur ce point. Je n’aime pas abuser des faveurs, même si elles sont données de bonne grâce. Je connais la valeur des choses et elle mérite d’être honorée. Par contre, un coup de main serait le bienvenu, car je n’aurai peut-être pas le temps de terminer en temps et en heure ce que je veux faire avant que nous partions, et il est hors de question de bâcler le travail. »

Je reposai mon regard vers Vorondil.

« - Comme je te l’ai dit, j’aurai besoin d’un beau morceau de cuir, pour recouvrir le pommeau et de quelques pierres du joaillier pour incruster le fourreau. Rien de très gros et voyant, mais de petits saphirs profonds devraient faire l’affaire. »

Je tendis à Vorondil ma bourse, reste de l’argent que j’avais emporté avec moi lors de mon exil hors de chez moi. C’était l’ensemble de la « fortune » que m’avait rapporté mon travail avant que la nouvelle aventure de ma vie commence. Rien de bien royal, mais suffisant, pour ce que j’avais en tête.

« - Il devrait y avoir largement assez pour cela. C’est pour une dague, donc six ou huit devraient suffire. Enfin je te fais confiance. Compte pour environ vingt centimètres de lame. »


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MessageSujet: Re: Une dernière ligne droite   Une dernière ligne droite Icon_minitimeMar 14 Déc - 12:27

Vorondil et Godefroi avaient compris qu’il était inutile de protester face au choix de notre ami lycan au sujet de l’argent. Aussi ils s’y résignèrent. Vorondil les laissa là afin de s’acquiter de la « mission » que lui avait commandé Elendil. Quant à Godefroi, il lui ouvrit sa forge à bras ouvert.

« - Fais comme chez toi ! »

Il ne pouvait pas mieux lui dire. Et pour illustrer ses propos il désigna un établi à l’opposé du sien. Au centre il y avait posé toutes sortes de pièces de métal sur une longue table.

« - Choisis ce qu’il te faut…Et s’il te manque quelque chose dis-le… »

Il était tout heureux de partager sa forge avec un confrère…qui plus est un confrère Elfe. Il aimait partager les connaissances du métier avec d’autres spécialistes, cela permettait toujours de s’améliorer, d’apprendre d’autres choses. Et plus encore avec les Elfes qui avaient acquis l’art de forger avec une dextérité et un art exemplaire ce minerais que les Nain extirpaient de leurs mines…chose que les humains n’avaient pas encore maîtrisé…du moins pas avec l’excellence des « Oreilles pointues ».

Tout à sa joie, Godefroi activa le feu, laissant Elendil à la recherche de ce dont il avait besoin. Soudain, une petite fille entra dans la forge, appelant « papa » et pleurant à chaudes larmes. Godefroi se retrouva, et avec un sourire amusé saisit l’enfant et demanda :


« - Hé bien ma petite reine que t’arrive-t-il donc ? »

L’enfant au milieu de ses sanglots expliqua qu’elle était tombée et que s’était fait très très très très mal…et que c’était à cause des méchants chevaliers tout en noir qui avaient déboulé d’un coin de rue et qu’elle avait eu très très très très peur…

Godefroi regardait le genou écorché de sa fille…il saignait relativement bien, elle avait dû effectivement se faire très mal. Il saisit de sa poche un mouchoir propre et fit un pansement de premier soin. Il alla dans le fond de la forge et appela :

« - Finrel ! »

Une femme à la longue chevelure rousse entra. Elle avait de la farine plein les mains. Nul doute qu’elle cuisinait quelque chose. C’était une très belle femme, mais il y avait quelque chose d’étrange chez elle…comme un manque de quelque chose. Godefroi lui tendit leur fille :

« - Elle s’est fait mal…Et puis il est tard, il faut qu’elle aille bientôt se coucher… »

Sans un mot la jeune femme décrocha un sourire à son époux et fit un geste pour l’embrasse sur la joue et prenant l’enfant dans ses bras elle se mit à la cajoler…toujours en silence…Elle allait s’en retourner avec son précieux fardeau quand une voix…grave et désagréable se fit entendre à l’entrée de la forge.

« - Ho…quelle jolie petite famille…Alors c’est ta fille qui a déboulé comme une furie devant mon cheval…Je suis désolé pour elle…On ne voulait pas l’effrayer…Mais tu sais ce que c’est les enfants forgerons…Heureusement mon cheval n’a pas avancé d’avantage…un accident est si vite arrivé… »

Ces allusions, ces sous entendus…cette arrogance…Bon sang…si Godefroi ne se retenait pas. Il fit signe à son épouse de rentrer, et dans un geste de protection il ferma la porte et toisa les cavaliers noirs qui étaient face à eux…

« - Qu’est-ce que vous voulez… ? »

L’homme qui avait parlé descendit de cheval et s’approcha de Godefroi. Son visage était à moitié dissimulé par la pénombre tombante…D’un geste il ôta sa capuche…un visage dur et mauvais apparu dans la lueur du feu…des cicatrices barraient son visage…un rictus défigura d’avantage sa bouche :

« - C’est une forge ici…alors fait ton travail…Ma lame est émoussée … »

Il tira de son fourreau une longue épée crantée…et la posa sur une des enclumes :

« - Tu n’aimerais pas que la prochaine fois, mon cheval ne s’arrête pas…n’est-ce pas forgeron…Où qu’il arrive malheur à ta forge…je sais que c’est tout ce que tu possède…héritage de famille j’imagine… »

Godefroi serrait les poings…il ne pouvait rien faire contre ces chevaliers qui terrorisaient la population locale à chacun de leurs passages…Et si quelqu’un se dressaient contre eux…la population en souffrirait cruellement…Ils avaient tout pouvoir en ces lieux…

D’un geste rageur il saisit l’épée et entreprit de la rendre…plus efficace. L’homme en noir fit un signe à ses compagnons de s’éloigner…tandis qu’il observait le travail de Godefroi.

Elendil également pouvait l’observer…Cet homme était le mal incarné avait tant de vilénie dans ses actes, ses propos…c’était à peine croyable…On aurait dit Raphaël ou Markus…mais eux ce sont des vampires…et compte tenu de l’odeur de cet homme il n’était pas un Immortel, mais bien un simple humain si on pouvait s’exprimer ainsi…

Les yeux noirs de l’inconnu se posèrent sur Elendil…il le jaugeait…se demandant qui pouvait bien être cet Elfe…

Enfin, Godefroi tandis l’épée à son propriétaire. Sans un merci ce dernier la saisit…puis s’un geste la pointa vers le forgeron…Il eut un sourire mauvais…Mais avant qu’il pu faire quoique ce soi, son épée se retrouva abaissée par une autre…C’était Vorondil qui était intervenu…Il avait tiré on étrange lame courbe et large…Il fixait d’un regard fatigué mais déterminé cet étrange personnage en noir…Ce dernier fut surpris, que quelqu’un d’ici ose croiser le fer avec lui…Il aurait pu engagr un combat, mais ce jeun homme face à lui n’avait pas l’air d’etre n’importe qui…ce maintien…cette froideur…et ces yeux…Il ressemblait à…


« - Qui es-tu morveux ? »

Vorondil en fut presque étonné…Quoi…enfin quelqu’un qui ne le connaissait pas…Il fit sévèrement :

« - Je suis Vorondil…et le maître de cette Terre que j’ai reçu en apanage de mon père… »

L’inconnu rengaina son arme et fit un signe à ses compagnons qui étaient revenus et prêt à aider leur chef…Ce dernier eut un sourire mauvais…le père et le fils ne s'aimaient pas...mais l'un et l'autre ne pouvaient se renier par leur ressemblance physique...

« - Hoooo je vois…tu es tout ce qu’il reste de la descendance de Terendul… »

Il s’inclina alors dans une fausse révérence respectueuse et fit d’une voix toute aussi faussement polie :

« - Pardonnez donc au misérable serviteur que je suis…je ne m’attendais pas à me trouver face au fameux prince…mal aimé… »

Il parti dans un rire gras et déplaisant, accompagné de ses camarades tandis qu’ils s’éloignaient pour quitter la ville. Godefroi retint Vorondil prêt à leur sauter dessus pour les étriper…

Les hommes en noirs partis, le bourg retrouvait sa joie et son calme. Il y eut un soulagement général. Vorondil déballa devant Elendil et Godefroi les fruits de sa mission. Tout ce qu’avait demandé Elendil y était. Les saphirs braillaient de mille feu dans la main du Lycan…tels les yeux de Dora…

Vorondil avisa un tabouret…Il s’y assit et observait dans le vague…Comme ses compagnons dans la forge, il avait vu que ces déplaisants personnages arboraient un étrange blason de serpents entremêlé…Et le chef avait au poignet un drôle de bracelet d’argent…un ourobos, le serpent qui se mordait la queue…Vorondil avait déjà vu cela quelque part, mais où…

Godefroi se tourna vers Elendil, il avait retrouvé un petit sourire qu’il voulait le plus amical possible après la venu des hommes en noir…l’allusion sur sa famille le faisait encore frissonner…Il était forgeron…il forgeait des armes, mais ne la maniait pas…du moins pas comme un vrai chevalier…


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MessageSujet: Re: Une dernière ligne droite   Une dernière ligne droite Icon_minitimeMar 14 Déc - 13:44

J’étais soulagé de voir que Vorondil et Godefroi ne chercherait pas à discuter sur le fait que je voulais acheter ce que j’utiliserais. Ce n’était pas pour faire l’incongru et encore moins pour me faire remarquer, mais on ne pouvait pas toujours accepter les faveurs de ses amis quand on ne pouvait le leur rendre. J’avais déjà un accès « illimité » à une forge ce qui était déjà beaucoup, je n’allais pas, en plus, demander des métaux sans contrepartie. L’argent était la seule chose que j’avais à offrir pour le moment, qui plus est, je savais également que les temps pouvaient être rudes et même si Vorondil, et surement Godefroi, auraient été du genre à donner le contenu de leur assiette même s’ils mourraient de faim, et quelques pièces en plus seraient toujours utiles le moment venu. Vorondil parti pour récupérer les petits détails qu’il me fallait, Godefroi m’indiqua mon nouveau poste de travail ainsi qu’une longue table sur laquelle reposaient différentes barres de métaux divers et variés.

La lame me prendrait peu de temps. C’était le plus facile, avec le fourreau. Le plus dur serait de former le pommeau et c’est cela qui prendrait surement une grande partie de la nuit, sans compter l’ajout de petits détails essentiels pour rendre la lame et le fourreau plus jolis encore. Je n’étais pas orfèvre mais mon père m’avait donné quelques cours de gravure. Après tout, lorsqu’on forgeait le métal, pourquoi n’aurait-on pas les moyens de réaliser les détails sur nos propres lames ? Il suffisait d’avoir les bons outils et le doigté, le reste n’était qu’affaire d’imagination. Mais nous n’en étions pas encore là… Tranquillement, je me saisis d’une barre d’acier. Elle n’était pas bien grande, mais je désirais en faire une dague pas une épée, ce qui suffisait amplement. Je la déposai sur une enclume et, avisant un endroit loin du foyer qui ferait très bien porte-manteaux, j’y déposai le mien ainsi que ma tunique.

De retour devant l’enclume, je prenais la barre et la posai dans une sorte de petit chaudron. Il allait falloir fondre le métal pour pouvoir lui donner déjà la forme primaire d’une lame. Tandis que je partais à la recherche d’un marteau et d’une pince, une petite fille entra dans la forge tout en pleurs. Surpris, je regardais Godefroi, visiblement le père, s’occuper d’elle. Ne faisant pas plus attention que ça – cela me rappelait de mauvais souvenirs – je rapportais mes outils près de l’enclume avant de vérifier l’avancement de la fonte de l’acier. Il serait bientôt prêt. Godefroi appela sa femme, qui apparut à la porte au fond de la forge et qui devait donner sur la maison. Charmante petite famille… L’acier était prêt, avisant un moule, j’y déversais le métal en fusion pour qu’il prenne une forme plus malléable que la barre dont je disposai au départ. C’est alors que les choses prirent un tournant plutôt dérapant…

Un homme s’était présenté à l’entrée de la forge et y était allé de son commentaire plutôt désagréable, et pas que par sa voix. C’était visiblement le responsable de l’état de la petite fille. Rebaissant les yeux sur mon métal qui refroidissait, je me contentais d’écouter. Ce n’était, du moins pas encore, mon problème. Il demanda au forgeron de réparer son arme de la plus mauvaise des manières, mais venant d’un homme comme lui, on n’imaginait pas d’autres façons de demander quelque chose. Godefroi, sans aucune autre échappatoire, se mit au travail. De mon côté, j’avais récupéré l’ébauche de lame, et dans un rythme qui m’était propre, j’avais entrepris de la travailler, non sans l’avoir chauffée dans le feu au préalable. Tandis que je battais le métal, je sentais le regard de l’homme sur moi. Que pouvait-il bien penser ? Cela m’était égal.

Godefroi lui rendit son épée, comme neuve. Bien entendu, aucun merci lorsqu’il s’en saisit. Sans un mot, il la pointa sur le forgeron. Stoppant mon travail, j’avisais Daelandil reposant contre un montant en bois. L’homme ne l’avait pas vue, mais je ne savais pas si j’arriverais à temps. C’est alors que Vorondil intervint. Son statut avait finalement arrêté l’homme mais apparemment ce n’était pas vraiment par crainte. Une fois les chevaliers partis, Vorondil s’approcha de moi et me tendit le cuir et les saphirs. C’était parfait. Le prince s’installa sur un tabouret tandis que je reprenais mon travail. La nuit serait courte et autant s’y mettre le plus vite possible. Tandis que je continuais la lame, je demandai à Godefroi de préparer un fourreau capable d’y loger la lame que je préparai, en lui spécifiant la façon dont il devait se terminer pour y accueillir la garde que je prévoyais. La forge résonnait de nos coups de marteaux. J’aimais ce bruit… Peut-être par nostalgie, car il reflétait la vie simple que je menais à l’époque… Loin des intrigues, loin de tout… Juste ma forge, ma famille et moi.

Une fois la lame terminée, je la laissais reposer, ce qui permettait également à Godefroi d’ajuster la taille, ce qui ne prendrait plus beaucoup de temps. Il fallait maintenant passer au pommeau ce qui prendrait un temps considérable. Vorondil semblait toujours perdu dans ses pensées mais je ne voyais pas quoi lui dire pour l’aider… Peut-être pensait-il encore à ce chevalier « noir »… Pour ma part, je me lançais dans la conception du pommeau… La nuit était déjà bien avancée et il fallait impérativement que je finisse pour le matin à venir.

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MessageSujet: Re: Une dernière ligne droite   Une dernière ligne droite Icon_minitimeMar 14 Déc - 14:59

Elendil et Godefroi travaillaient d’arrache pied. Il fallait qu’ils aient terminé le tout avant demain…Ils repartiraient dans le lendemain…Enfin c’était ce que voulait la logique naturellement. Après il était dur de prévoir les choses entre l’impératrice et Nicodémus…deux entités fortes.

Vorondil s’était redressé…Il observait les deux forgerons…Godefroi avait vu le tatouage de notre ami lycan, mais n’avait pas cillé. Pour lui les apparences ne signifiaient rien, et si Vorondil avait accordé son amitié à Elendil, alors Godefroi ne douterai nullement de son intégrité, quelque soi la raison pour laquelle il avait reçu ce tatouage…des meurtriers…Ce qui le surprenait c’était qu’il soit un Elfe…et qu’il ait un tel tatouage…enfin…le passé c’est le passé, et ca ne le regardait pas.

Il observait les faits et gestes d’Elendil…décidément il était doué cet Elfe…il n’en attendait pas moins de quelqu’un de cette race. A le voir faire, on aurait dit que rien ne pouvait le perturber…cette arme prenait une forme des plus intéressante…d’une rare élégance, et surtout…le pommeau promettait d’être splendide…à coup sûre…une arme pour une femme.

Vorondil souriait doucement…Les saphirs…excellente idée…une telle arme avait plusieurs messages…une arme était ce qu’elle était…histoire de se défendre au mieux, mais toute cette sueur versée, cette énergie pour la créer…c’était un objet qui allait avoir une valeur tout autre qu’une simple dague. C’était un gage…un message permanent…Et elle le porterait toujours elle…C’était une idée fort belle et qui plaisait beaucoup à Vorondil…En y repensant, son père l’avait souvent battu parce qu’il était trop sensible, il lisait trop, et aimait les histoires de princesses sauvée par un preux chevalier…

Il regardait ses mains…combien d’innocents avait-il tué pour une cause qui n’était pas la sienne ? Combien de vie au nom de son père ? Et là…

Il se redressa brusquement…ces hommes en noir…il savait où il avait vu ce blason…il avait l’air complètement paniqué…oui…c’était ça…


« - Par tous les grands dragons…le culte des Ombres…c’est ça…mais que font-ils ici ? Et leur but n’est pas d’être des tortionnaire mais de protéger le peuple contre les maléfices des sorciers adeptes de la magie noire…alors pourquoi… »

Il fallait qu’il en ait le cœur net…mais ces chevaliers étaient partis…il se rassit …cherchant parmi toutes les lectures qu’il avait pu faire et tout ce qu’il avait entendu sur ce sujet…

Godefroi fixait son ami…il le savait inquiet ur ces cavaliers noirs…il répondit :

« - Parfois les Grands se servent d’une couverture pour arriver à leurs fins…pardonne-moi mais depuis la disparition de Valandil…ton père est encore pire qu’avant…De toute façon mon père disait que depuis la disparition de votre mère…il n’était plus le seigneur d’autrefois…Et ce on raconte partout que ce Nain vient quelque fois le voir…et quand il repart, ton père n’en est que plus accablé… »

Vorondil acquiesça…tout cela il le savait…et ce qu’il savait aussi c’était que leur père avait toujours préféré Valandil…Valandil…ho pourquoi n’était-il plus en mesure de l’aider comme autrefois…Le soutien de son frère lui manquait…

Vorondil chercha à se détendre…il ne fallait pas commencer à paniquer inutilement les choses s’élucideront au fur et à mesure…

« - Comment vont Finrel et Ely ? »

Il avait un petit sourire sur le coin des lèvres. Nul doute qu’il parlait de l’éouse de Godefroi et de leur enfant…Le forgeron répondit alors avec douceur…le seule pensée vers sa femme le tranquilisait…c’est fou le pouvoir qu’elles pouvaient avoir sur les hommes…

« - Hé bien elles se portent bien je te remercie…Ely doit être au lit à cette heure, mais si tu veux voir Finrel…je t’en pris… »

Vorondil secoua la tête négativement :

« - Non… je ne veux pas la déranger...enfin nous verrons plus tard…Est-ce que…enfin…elle ne souffre plus ? »

Une ombre passa sur le visage du forgeron…sa main tremblait de rage durant un court instant…il parvint à articuler :

« - Non…elle…ne souffre plus…ce qu’il reste de sa langue a fini par cicatriser… »

Vorondil observait Elendil, il se vit dans l’obligation d’expliquer à son ami ce qu’il était arrivé à Finrel :

« - Sa femme a été…brutalisée…enfin…je pense que tu comprends ce que je veux dire, par un étranger, et pour l’empêcher de parler, ou pour une volonté de faire souffrir, et peut-être bien pour ces deux raisons, il lui a tranché la langue…Elle qui chantait si bien…elle est à présent muette… »

La colère de Godefroi grondait…sourde…froide…il frappa un grand coup de son marteau sur l’enclume…comme pour l’évacuer…puis…doucement…il se calme…mais l’amertume était toujours là…

« - Elle ne sort presque plus…Une chance que Finrel était avec moi à ce moment…Si je retrouve le salaud qui a fait ça… »

Il s’essuya le front avec un linge qu’il tendit à Elendil…leurs corps luisaient…Soudain on entendit un rire…des rires…de femmes…Parmi eux…Elendil reconnu celui de Dora…bon sang vallait mieux pas qu’elle arrive ici sans quoi la surprise serait gâchée…Par chance la voix de l’impératrice se fit entendre :

« - Rentrez à l’auberge…j’arrive »

Les rires s’éloignèrent…Et bientôt la tête bien connue de Lou apparue toute souriante :

« - Alors ca avance messieurs les forgerons ? Non…je vous en prie… »

Elle avait fait un geste pour empêcher Godefroi de s’agenouiller à grand coup de votre « Altesse »…Lou rit un bon coup pui s’approcha pour observer le travail des forgerons…Puis elle dit avec malice :

« - Quelle chance elle a dites donc…cela va être remarquable…Je suppose que vous ne souhaitez pas vous restaurer…Je vous ferai mener quelque chose si vous le souhaiter…il faudra manger quelque chose…Vorondil…venez-vous ? »

Le prince se leva…et regarda ses amis :

« - Je vais rester ici avec eux…merci majesté… »

Lou hocha la tête et s’éloigna avec des étoiles plein les yeux…telle une enfant qui avait été mise dans la confidence d’un secret…une surprise et qu’il ne fallait pas divulguer…hihih… comment ca c’est exactement ca ? ^^

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MessageSujet: Re: Une dernière ligne droite   Une dernière ligne droite Icon_minitimeMar 14 Déc - 15:54

Je n’avais même pas fait attention au fait que mon tatouage puisse être visible. Voilà des jours que je ne m’en souciais plus… Depuis que j’étais parti du Palais Impérial pour ainsi dire. Car même s’il était resté imprimé sur ma peau, il ne représentait plus rien d’autre que les erreurs de mon passé. Une marque indélébile que je ne pourrais jamais effacer, mais seulement racheter, jour après jour. C’était une manière de me rappeler mes erreurs, pour me permettre de faire face chaque jour, pour me dire, à chaque fois que je la voyais, « Plus jamais ça ». Dans le silence – tout est relatif – de la forge, je continuais mon travail sur le pommeau. J’avais enfin réussi à lui donner la forme globale que je voulais. Il fallait maintenant commencer le travail le plus lent et le plus précis… Je n’avais pas beaucoup décoré d’armes jusqu’à maintenant mais je savais que ce n’était pas vraiment compliqué. Mon père m’avait appris à tracer quelques runes elfiques, naines ainsi que diverses formes sans aucune signification réelle. Je me rappelle encore lorsqu’il me disait que le plus important était simplement d’écouter son imagination. Ensuite, il suffisait de raconter au client l’histoire que l’on s’était imaginé et que l’on avait tracée et ce dernier serait pleinement satisfait, non content d’avoir une arme détaillée, il aurait une arme unique car fruit d’une imagination de l’instant.

Dans l’arme pour Dora il n’y aurait pas énormément de détails. Je comptais mettre une rune sur le bas de la lame et graver la base du pommeau. Dora était une femme simple et il était inutile de lui offrir quelque chose de trop travaillé. L’arme devait être belle oui, mais aussi utile et efficace. Bien entendu, on pouvait travailler le pommeau autant qu’on le voulait, mais je préférais quelque chose de simple. L’argent et le cuir ferait merveille et les quelques travaux sur les formes et les gravures feraient le reste. Sans compter qu’il fallait encore travailler et sertir le fourreau, ce qui ne serait pas une mince affaire. Bien entendu, comme le reste de l’arme, le fourreau ne serait pas trop gravé, mais il fallait quand même faire un minimum pour ne pas offrir l’acier brut et poli.

Tandis que nous travaillions, Vorondil se redressa soudain s’exclamant qu’il avait reconnu le blason de ces hommes qui venaient d’importuner Godefroi. Pour ma part, ils ne me disaient rien et je n’avais jamais entendu parler de ce Culte des Ombres. La discussion s’engagea alors entre les deux amis, parlant du père de Vorondil et de ces choses dont je ne savais, pour ainsi dire rien. Pour ma part je continuais de travailler, silencieux, puisque la gravure ne nécessitait pas de grands coups de marteaux, mais bel et bien de la précision et du doigté. Je fus néanmoins interpelé lors que Vorondil demanda des nouvelles de Finrel, la femme de Godefroi, et d’Ely, qui devait être sa fille. Mais, instinctivement, j’avais pensé à Elynaëll, que je surnommais souvent Ely… Une vague de nostalgie m’envahit à nouveau… Un moment de bonheur… Tous les deux près d’un lac… Nous venions de nous rencontrer, elle venait de m’embrasser à la forge…

Doucement, je secouais la tête pour oublier cela… Ce n’était pas le moment d’être nostalgique. Alors que je revenais à la « réalité », Vorondil m’expliquait ce qui était arrivé à la femme de son ami, ce qui expliquait son silence mystérieux de tout à l’heure. J’adressai un regard désolé à Godefroi, ne sachant que faire de mieux pour l’ami de Vorondil… Je ne le connaissais pas et je n’avais pas vraiment de paroles de réconfort à l’esprit. Je récupérai le linge qu’il me tendait et m’essuyait également le visage. La chaleur de la forge était réconfortante mais cela n’en restait pas moins une importante source de chaleur.

Soudain des voix de femmes se firent entendre. Bien entendu, je reconnus celle de Dora. Un instant prit de panique, la voix de l’Impératrice me soulagea… Décidément. Elle apparut ensuite à la porte de la forge venant aux nouvelles. Elle jeta un œil puis nous demanda si nous avions besoin de nous restaurer. Pour ma part, je n’avais pas vraiment très faim, mais nul ne pouvait douter que l’Impératrice enverrait surement quelque chose, quoiqu’il arrive… Vorondil préféra rester encore avec nous et elle s’en alla visiblement enjouée. Retournant au travail, je terminais mon travail de gravure sur la lame et procédait à la découpe. J’avais décidé d’évider une partie de la lame pour l’alléger un petit peu et ajouter à sa dynamique. Il fallait maintenant terminer le pommeau, procéder à l’assemblage et finaliser le fourreau. Ce qui prendrait surement encore quelques heures au bas mot… De quoi finir à peine avant l’aube…

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MessageSujet: Re: Une dernière ligne droite   Une dernière ligne droite Icon_minitimeMar 14 Déc - 21:47

Vorondil les observait faire et s’activer pour donner naissance à cette arme pour une femme aimée. Il avait hâte de voir le travail achevé.

Assis sur son tabouret il songeait à ce qu’il allait bien pouvoir dire à son père quand il le reverrait…Il en avait si peur…tellement peur…Pourquoi son frère n’était pas là…pourquoi Lucian n’était pas là non plus…Depuis tout ce temps il affrontait seul le courroux de son père qui regrettait tant la disparition de son aîné plutôt que du benjamin…s’il savait…Que dirait-il ? Il se plaisait à imaginer un cours instant la tête de son père en apprenant que son aîné était vivant…sa joie, sa fierté…et puis soudain la déception d’apprendre sa nouvelle nature…la colère et peut-être la haine…il secoua la tête…non…il ne fallait pas souhaiter la haine de quelqu’un pour une autre…surtout pas pour son cher frère…il n’y était pour rien lui après tout…

La porte du fond s’ouvrit…Finrel paru…elle était lasse…Elle portait un cruchon avec de quoi boire. Godefroi la remercia d’un tendre sourire et lui caressa la joue. Vorondil se leva pour la saluer et lui donna un petit baiser sur la joue, lui murmurant qu’elle était toujours aussi jolie. Oui elle l’était jolie…ho elle n’avait rien d’une beauté parfaite, mes son visage un peut trop fin et ses yeux trop grands lui donnaient un air particulier qui n’ôtait rien à son charme…Elle s’approcha doucement d’Elendil et lui déposa un gobelet remplis d’un liquide oranger…Elle lui fit signe de boire…ses yeux semblaient dire « buvez cela vous fera du bien »…Vorondil et Godefroi avaient bu d’une traite…L’odeur qui émanait du gobelet indiquait à Elendil qu’il s’agissait d’un mélange de jus d’agrumes…excellent pour travailler encore quelque temps.

On frappa à une des poutres…C’était Inwë…elle n’avait pas oser les déranger par la parole…elle était l’envoyée de Lou, qui comme elle l’avait promis avait fait envoyer de quoi nourrir un régiment…Inwë fit d’une voix fluette et timide :


« - Son altesse m’envoie vous apporter ceci…Et que tout ce que vous ne mangerez pas…il faut le laisser au forgeron et sa famille…et…il y a une tarte au pomme pour la petite fille… »

Vorondil la débarrassa et ouvrit les paniers pour découvrir leurs contenus…Il y en avait bien trop pour eux trois juste ce soir…Lou avait prévu le coup, elle voulait remercier le forgeron et sa famille à sa manière…Ce que personne ne su pour le moment, c’est que dans la tarte il y avait une sorte de fève…un anneau d’or que la petite fille découvrira quand elle mangerai sa tarte avec gourmandise…

Vorondil énuméra alors :


« - Poulet froid, rosbif froid, fruit sec, fruit frais, légumes secs, légumes frais…qui veut quoi ? »

Il rit de bon cœur…Mais Inwë s’approcha d’Elendil et lui expliqua toujours de son air timide et presque craintif d’oser le déranger durant son travail :

« - Dora…a remarqué votre absence messire Elendil…et…Elle en est assez étonnée, nous essayons de la distraire…Mais…je vous préviens tout de même qu’il est difficile de lui faire…enfin de lui cacher…bref…votre absence est remarquée… Et ce sera pire quand le repas sera achevé…»

Elle ne trouvait pas vraiment ses mots…Etait-ce le lycan qui l’effrayait ainsi ? Ou alors…une petite pointe de tristesse en les voyant ainsi heureux ensembles…alors qu’elle…celui qu’elle aimait elle ne le connaissait même pas vraiment…Elle n’avait fait que l’apercevoir…et lui…ne devait sans aucun doute pas se soucier d’elle…il ne l’avait peut-être même pas remarqué lors du conseil…Mais elle ne pouvait blâmer les deux amoureux…

La Semi-Elfe s'en retourna à l'auberge...Finrel attendit qu'Elendil ait fini de boire pour remporter ses gobelets...

Dora n’aimait pas se retrouver loin d’Elendil…surtout qu’on se refusait de lui dire où il était…On voulait lui faire avaler le fait que lui et Vorondil avaient décidé de faire cavaliers seuls…non mais genre ca veut dire quoi ça ? Et puis pourquoi faire ? Non décidément ce n’était pas normal…Quand elle voulu partir à la recherche d’Elendil on l’en avait empêché…C’est qu’elle commençait à s’inquiéter…et sérieusement…Il était où son homme bon sang !

Pour l’heure le repas lui changeait les esprits…surtout cette jeune femme étrange qui ressemblait à un chat…mais quand il s’agirait d’aller au lit…




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MessageSujet: Re: Une dernière ligne droite   Une dernière ligne droite Icon_minitimeMar 14 Déc - 22:37

Alors que nous continuions à travailler, sous le regard pensif de Vorondil, la porte du fond de la forge s’ouvrit pour laisser passer la femme de Godefroi. Relevant la tête de ma table de travail, je la vis s’approcher. Elle semblait lasse. A me souvenir de sa terrible histoire, je ne pouvais que la comprendre… Elle qui devait passer ses heures libres à chanter, la voilà qui était réduite au silence. C’était un peu comme si l’on me coupait les bras et que je n’étais plus en mesure de forger. Pauvre femme. Elle apportait de quoi boire. Son mari la remercia d’un baiser sur la joue et Vorondil alla la saluer lui aussi. Elle esquissa un sourire alors que ce dernier lui murmurait quelque chose à l’oreille. Je devais admettre que j’avais tout entendu, mais je faisais comme si ce n’était pas le cas. Même si j’étais totalement d’accord avec le prince sur ce coup-là. Elle s’approcha de moi et me tendis un gobelet qui contenait un liquide orangé dont l’arôme était très exquis. Ses yeux me fixèrent un instant et il me semblait l’entendre parler au travers de son regard. Dans un sourire, je pris le gobelet et le but doucement.

C’est à cet instant qu’Inwë frappa à l’une des poutres de la forge. Elle portait un panier, et comme tout le monde s’en doutait, c’était elle qui portait le repas pour les deux forgerons et le prince. La semi-elfe rajouta que ce qui ne serait pas mangé devait être donné à Godefroi et à sa famille pour son hospitalité. Qui plus est, l’Impératrice avait même pensé à la petite fille qui n’aurait sa « surprise » que le lendemain puisqu’elle devait déjà dormir. Vorondil se saisit du panier pour débarrasser la semi-elfe et énuméra le festin que nous avait fait venir l’Impératrice. Effectivement, il y avait de quoi nourrir un bataillon, il y aurait beaucoup de restes… Moi-même je n’avais pas tellement faim, mais à l’évocation de telles denrées, je ne pus m’empêcher de me dire que manger un petit peu ne me ferait pas de mal. Alors que Godefroi et Vorondil faisaient leurs choix de victuailles, Inwë s’approcha de moi, légèrement craintive.

Elle m’expliqua que Dora commençait à avoir de soupçons. C’était évident, rien ne suffirait à étouffer complètement l’affaire. Pourtant il restait tant de choses à faire… Cela ne serait pas terminé pour la fin du repas… Et pourtant il fallait trouver un moyen. Un moyen quelconque, un mensonge certes, mais quelque chose qui pourrait rassurer Dora et faire en sorte de me donner un peu de répit. Sans réfléchir, je répondis à la semi-elfe :


« - Dites-lui que Lucian est venu me voir, rapport à mon enseignement. Nous en aurons surement pour une partie de la nuit, il ne faut pas qu’elle m’attende. Dites-lui que je pense fort à elle et que je l’aime beaucoup, mais que moi aussi je dois encore m’entraîner. J’essaierai de rentrer le plus tôt possible pour veiller sur elle cette nuit. »

Je n’étais pas fier de mon mensonge, mais il faudrait bien ça pour gagner quelques heures. La dague nécessitait encore des heures de travail et si je ne disais rien, Dora retournerait le village pour me retrouver. Je devais lui donner une raison de ne pas s’en faire, de ne pas m’attendre, de ne pas me chercher. J’espérais seulement que cet argument suffirait.

Je rendis le gobelet vide à Finrel, ainsi qu’un sourire de remerciement. Puis je me remis à la tâche, plus vite nous recommencerions, plus vite nous aurions fini…

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MessageSujet: Re: Une dernière ligne droite   Une dernière ligne droite Icon_minitimeMer 15 Déc - 0:10

Dora s’était éclipsée…Inwë lui avait rapporté les propos d’Elendil, et l’ex fée s’était mise en tête de saluer le chef lycan et les éventuels autres qui seraient là…surtout Etienne…L’air frai venait meurtrir ses petites joues pâles…qui au contact du froid rougirent presque instantanément…

Elle n’avait aucune idée de l’endroit où aller…mais qu’importe…elle avait le temps…Elle remonta le col de fourrure de son long manteau…Elle déambulait dans le rues silencieuses, sans se demander si elle craignait quelque chose…quelle naïve demoiselle…

Elle songeait à tant de choses…Ses invocations…quelle serait la prochaine ? Quand l’impératrice l’autoriserait à reprendre la magie ? Elle se sentait encore si faible…Elle songeait aussi à Elendil…elle souhaiterai qu’ils puissent vivre ensembles…heureux…simplement…mais heureux…Il ne fallait pas grand-chose pour être comblé…mais il fallait accomplir cette stupide quête…Et son frère…hrrooo son frère…ses frères…Qu’est-ce qui la retenait de ne pas retrouver Elendil et s’enfuir loin des soucis, des ennuis, de l’impératrice, des Elfes, des Fées…loin de tout…vivre avec la nature, et son amant…que demander de plus…

Elle poussa un long soupire…Une bouffée d’air fit s’envoler ses longs cheveux blonds…elle frissonna…Le vent jouait dans ses cheveux, soulevant ses mèches…les faisait retomber en pluie dorée sur ses épaules minces…puis descendait le long de son manteau…pour se glisser dessous et la faire trembler de ça…quel farceur…mais quel allié pour Elendil…le vent apportait le bruit du pas…mais aussi l’odeur…Cette odeur chaude et suave…l’odeur de Dora qui s’approchait de la forge…

Vorondil avait entendu le bruit des bottes sur le pavé…Il ne savait pas qui s’approchait, mais il sortit tout de même de la forge pour tomber sur…la jolie tête blonde qui errait seule à la recherche de son amant…

La surprise passé, Vorondil esquissa un sourire géner :


« - Ca alors…Altesse que faites-vous ici ? »

Remise quelque peu de sa surprise, la jeune femme rit de bon cœur et lui dit malicieusement :

« - Si vous continuez à me dire « altesse » je vous jure je me fache »…

Vorondil s’inclina doucement :

« - Hooo loin de moi l’envie de vous mettre en colère miss…Va pour vous nommer par votre nom alors…Mais que faites-vous dans un lieu pareil, seule…sans escorte... »

Elle réalisa alors qu’elle n’avait pas été fort prudente…mais qu’importait :

« - S’il vous plait Vorondil…avez-vous vu Elendil ? Je n’en puis plus je veux le voir… »

Vorondil tâchait de cacher sa gêne…Il la saisit doucement par le bras pour lui faire faire demi tour…

« - Hé bien il n’est pas disponible…Croyez-moi il vaut mieux rentrer…ne vous inquiétez, il va vous rejoindre plus vite que vous ne le pensez…mais voyez-vous Lucian est si sévère sur l’entrainement… »

Elle résista quelque peu :

« - Mais…ne puis-je les saluer ? »

Décidément quelle tête de mule celle là…

« - Allons Dora ce n’est pas le moment…J’en reviens, ils ne sont pas…présentables pour vos yeux de saphir…permettez que je vous raccompagne… »

Elle poussa un petit soupire que le vent ne manqua pas de rapporter aux oreilles d’Elendil…Après tout il n’y avait qu’une simple paroi de planches de bois qui les séparaient l’un de l’autre…

Dora baissa la tête…elle fit d’une voix fatiguée :

« - Ne vous donnez pas cette peine…j’ai pu venir ici seule…je trouverai le chemin… »

Mais Vorondil n’était pas de cet avis…

« - Que nenni…Je regagnais l’auberge, Sélène m’attends je présume…Et puis…je ne puis vous laissez seul, je ne tiens pas à m’attirer les foudres d’Elendil de vous avoir laissé rentrer seule, dans ces rues sombres en pleine nuit…On ne sait pas ce qui se cache dans la pénombre…Venez… »

Elle se laissa convaincre et ils regagnèrent l’auberge…Ouf…encore une fois ils avaient faillis se faire « griller » comme on dit…Godefroi sourit gentiment à Elendil :

« - La dague est pour elle je suppose…Ta compagne je présume...à sa manière de parler de toi...

Loin de lui l’envie d’être curieux…mais au moins de papoter quelques instants…

Dora regagna l’auberge en compagnie de Vorondil…Sélène l’attendait en effet. Elle lui sauta au cou en le voyant…Dora gardait la tête baissée…elle les salua rapidement, puis prétextant être exténuée elle monta pour gagner sa chambre…

Elle ne comprenait pas pourquoi Elendil ne lui en avait pas parlé plus tôt de cet entrainement…A moins qu’il soit tombé sur Lucian par hasard ? Tout de même…Enfin…

Elle se dévêtit…et constata…qu’elle n’avait rien à mettre en guise de chemise de nuit…Non pas qu’elle était gêner de dormir nue…mais c’est qu’il faisait froid…Elle farfouilla dans ses affaires…rien…bon sang…rien ne va ce soir…Elle avisa le paquetage d’Elendil…Il n’avait pas grand-chose…mais on ne sait jamais…Elle dénicha une tunique à lui…la seule de rechange sans doute qu’il avait…Adjugé…Elle la passa et constata qu’on aurai pu en mettre deux comme elle dedans…trop grand…bof tant pis…c’était pas pour aller à un concours de beauté, mais pour se coucher…seule…dans un grand lit froid…

Elle se glissa dans les draps…ruminant moult questions sur ce que pouvait bien fabriquer Elendil…impossible de trouver le sommeil…pas sans lui…

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MessageSujet: Re: Une dernière ligne droite   Une dernière ligne droite Icon_minitimeMer 15 Déc - 0:40

Comment aurais-je pu croire que mon mensonge suffirait ? J’aurai du me douter que cela donnerait un autre argument à Dora pour sortir et tenter de venir à ma rencontre. Heureusement, être Lycan apportait quelques avantages, notamment celui de sentir la moindre odeur et le moindre bruit charriés par le vent. Redoutable allié, n’est-ce pas. Stoppant mon travail entre deux coups de marteau de Godefroi, je lui indiquais d’un signe d’arrêter un instant. Il comprit rapidement et nous pûmes entendre des bruits de pas, comme je m’en étais douté, s’approcher de la forge. L’odeur mit un peu plus de temps à arriver, mais, avec surprise, je reconnus celle de Dora. Vorondil s’était levé et était sorti à la rencontre de la jeune femme, même s’il ne savait surement pas que c’était elle. Une initiative louable car il aurait été difficile de tout lui cacher si elle avait posé ne serait-ce qu’un regard dans la forge.

Le temps semblait s’être suspendu. Arrêtant même de respirer, de peur qu’elle ne m’entende, j’écoutais la discussion qui s’était engagée entre Vorondil et Dora. Après un petit détail de convenances réglé, elle demanda au prince s’il savait où me trouver. Le fait qu’elle ne puisse plus se passer de moi me serra le cœur tellement j’étais désolé de lui infliger cela, mais je ne concevais pas autrement de lui faire cette surprise. Vorondil poursuivit mon mensonge, prétextant que Lucian était venu me chercher pour un entraînement. Elle tenta tout de même un dernier argument avant qu’il ne prétexte que nous n’étions pas dans une tenue décente pour cela. Cet argument me fit sourire. Après tout Dora me connaissait plus ou moins totalement, en tout cas physiquement. Bien entendu, ce n’était pas le cas de Lucian. Et je devais admettre être content d’entendre Dora soupirer. Je n’imaginais pas la réaction que j’aurai eue si elle avait poussé son entêtement à n’avoir que faire de nos tenues décentes à Lucian et moi.

Le prince convaincu finalement Dora de rentrer à l’auberge en sa compagnie. Je devais admettre que sur ce coup-là, Vorondil venait encore de me sauver la mise. Décidément. Une fois les bruits de pas éloignés, même pour moi, Godefroi engagea la discussion, me demandant, indirectement, si la dague était pour la jeune femme qu’il avait entendue. Cessant le travail que je venais de reprendre, je levai mon regard vers lui :


« - Oui, la dague est pour elle. Elle veut apprendre à se défendre et je lui avais promis de lui réaliser une dague. Je pense qu’elle a déjà plus ou moins oublié, ce qui en fera une plus grande surprise. »

Je marquais une pause et, tout en reprenant mon travail, je repris :

« - C’est aussi une manière subtile d’être toujours avec elle, même lorsque je ne serai pas là physiquement. »

Nous continuâmes à discuter, le temps et les heures passant. Godefroi avait terminé le fourreau. Quant à moi je venais de terminer le pommeau. Nous nous occupâmes de relier la lame à la garde pour n’en faire qu’une seule et même pièce. Puis, après avoir vérifié que le fourreau convenait bien à la lame, nous terminâmes par la gravure de ce dernier. Avec patience, j’insérais les six saphirs, trois de chaque côté, qui complétais la parure du fourreau constituée principalement de gravures diverses parmi lesquelles on pouvait distinguer un loup et des runes elfiques d’un côté et une femme humaine de l’autre. C’était purement symbolique, des tracés de silhouettes, subtils qui laissaient place à l’interprétation. Certains y verraient ce que j’avais dessiné, d’autres n’y verraient que des courbes s’effleurant presque, mais ne se touchant jamais. Certains trouveraient ça juste beau, d’autres y verraient le message que je laissais gravé.

Le travail terminé. Je remerciai sincèrement Godefroi de son aide et de son hospitalité. Je lui demandai également de remercier Finrel pour moi lui dit « au revoir » avant de sortir de la forge. L’air frais sur mon visage me fit l’effet d’un coup de fouet. Après la chaleur de la forge, c’était revigorant. La dague avec moi, je rentrai dans l’auberge. Avec la nuit avancée, il ne restait plus beaucoup de monde. La plupart des gens étaient allés se coucher. Nicodémus était encore debout. Apparemment il m’attendait, m’indiquant la chambre qui avait été réservée à Dora et moi. Le remerciant et lui souhaitant la bonne nuit, je montais à l’étage et poussait doucement la porte que Dora avait laissé ouverte. Elle semblait somnoler dans le lit. Posant mes affaires en silence, guettant le moindre de ses mouvements, je déposai la dague sur la commode. Une fois débarrassé et en tenue pour la nuit. Je rejoignis Dora dans le lit, non sans m’être un peu lavé auparavant.

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MessageSujet: Re: Une dernière ligne droite   Une dernière ligne droite Icon_minitimeMer 15 Déc - 17:14

Elle l’avait entendu entrer…cela avait mis fin à ses spéculations et extrapolation sur l’absence d’Elendil…elle ne savait pas pourquoi mais on lui cachait quelque chose…et la demoiselle entendait connaître la vérité…Si elle savait…Bref la voilà bougon dans le lit, complètement recroquevillée…pas tout ça mais il fait froid

Enfin il était rentré… (Genre elle l’attend trépignant…ou assise dans un fauteuil en robe de chambre pointant d’un doigt accusateur l’horloge d’un air « t’as vu l’heure ? Ou que c’est-y que t’as été trainé ! »…)

Non la demoiselle se surprit à sourire…il était…là…enfin…Emergeant de son demi sommeil, elle attendit qu’il s’allonge près d’elle…hop ni une ni deux Dora se jette sur lui (bon c’est une image hein allez pas croire je ne sais pas quoi^^) et se blotti contre lui, comme à son habitude…

Elle demanda d’une voix malicieuse :


« - Alors un bon entrainement qui en valait la peine j’imagine. »

Elle eut un petit sourire…ha tu veux pas dire ce que tu avais vraiment fait mon bonhomme…parce que le coup de l’entrainement on me la fait pas à moi…t’vas voir…Dora passait négligemment sa main sur le torse de son compagnon…pour atteindre le tatouage sur son bras…doucement, elle passait son doigt le long du tatouage refaisant de ses doigts légers le dessin symbolique qu’il représentait…

Puis sa voix douce se fit entendre :


« - Il y a des nouveaux arrivants…Ils étaient invités à notre table…Tu as raté un sacré phénomène…mais tu la verra demain…C’est un petit groupe, dirigé par un marchant du nom de Salahadîn, il connaissait ma maman…et mes frères l’ont déjà vu, il ont discuté une bonne partie de la soirée avec Voronwë…on m’a certifié que j’étais trop jeune pour me souvenir de lui…bref…un semi elfe…il y avait un autre marchand…son élève apparemment…fort courtois, du nom de Tsahid…et deux protégés à eux semble-t-il… »

Elle se doutait bien qu’Elendil était épuisé…quoiqu’il ai fait…ca se voyait…et elle le sentait bien…mais tant pis…il devrait subir son babillage sur la soirée encore quelques minutes…ca t’apprendra nooooon mais^^…aussi elle reprit :

« - Il s’agit d’une jeune homme…la vingtaine…issu d’une noblesse du Nord…Il se nomme Wilfried de Wolfangdir…très poli…c’est amusant de le voir au milieu de nous…hihihi le pauvre n’était pas très à l’aise…surtout quand je lui ai dit de m’appeler par mon prénom…et non pas Altesse…Et donc ce Wilfried, qui tient à ce qu’on l’appelle Stigand, est accompagné d’une demoiselle…mais alors…c’est elle le phénomène…Même notre ami nain n’a pas pu ingurgiter autant de nourriture qu’elle…Tu aurait du voir le deul entre eux…et pourtant elle est encore plus chétive que moi…Mais le plus étrange…c’est cette apparence qu’elle a…et ses yeux…On dirait…un chat avec une paire de lune en guise d’yeux…Imagine une jeune fille…vingt an aussi…qui agit comme une petite fille qui imite en permacance un chat…Et qui parle à la troisième personne…Elle semble perturbée…Apparement c’est un vampire comme Wagner…Elle est si rigolote…mais tu le verra demain main…ou plutôt devrais-je dire…tout à l’heure…vu l’heure… »

Elle avait dit ces derniers mots avec une petite pointe malicieuse, comme pour le faire culpabiliser…

Elle se coucha complètement, cessant de faire danser ses doigts sur la peau du Lycan…Elle se contenta de se lover dans ses bras…sa tête au creux de l’épaule d’Elendil…son souffle chaud venait chauffe le coup de son amant…


« - Il faut que tu te repose…tu n’as déjà pas beaucoup dormis la nuit dernière…et là…vraiment…Il faudra que je dise deux mots à Lucian… »

Elle rit de bon cœur…Elle n’avait pas sommeil plus que ça et était d’humeur à le titiller jusqu’à ce qu’il avoue…Mais lui…il ne fallait pas qu’il se fatigue plus…quoi qu’il ait fait…il devait dormir…

Personne ne vint les réveiller…Lou avait donné le quartier libre pour encore une bonne partie de la journée…Dora ne semblait pas s’éveiller quand notre ami lycan émergea de son sommeil…

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MessageSujet: Re: Une dernière ligne droite   Une dernière ligne droite Icon_minitimeMer 15 Déc - 18:45

J’avais refermé la porte derrière moi. Cette chambre n’était pas sensé accueillir davantage de personnes autres que Dora et moi, ainsi nous pourrions dormir en paix, même si je ne doutais pas du fait que mon instinct me réveille au moindre bruit suspect. Le temps de laver le reste des traces de sueur de la nuit, qui pouvaient aussi bien provenir d’un entrainement que d’une fameuse surprise, j’étais ensuite prêt pour me coucher. J’avais essayé de faire le moins de bruit possible, mais le bruissement des draps alors que j’enlevais mes affaires m’avait indiqué qu’elle ne dormait pas profondément. J’en fus d’ailleurs convaincu lorsqu’elle vint se lover contre moi alors que je venais à peine de me glisser sous les couvertures. Je n’allais bien sûr pas m’en plaindre, puisque je me rendais compte à quel point le fait de ne pas avoir passé cette soirée avait testé ma résistance à son absence… Une résistance bien faible, je devais l’admettre. Son regard me manquait, l’odeur de sa peau, le timbre de sa voix, la chaleur de son être…

Tandis que je l’enlaçais tendrement, sa voix se fit entendre… Un murmure malicieux qui venait me demander comment s’était passé mon entraînement. J’eus l’intime conviction qu’elle n’avait pas crue à ce mensonge. Peut-être à cause du ton de sa voix… Mais je devais encore le pousser jusqu’au lendemain. Il n’était plus l’heure pour un présent pareil. Aussi je me contentais de répondre doucement, tandis que sa main glissait sur mon torse pour rejoindre mon tatouage et en parcourir les contours avec son doigt :


« - Un entrainement de routine. Lucian voulait être sûr que le loup n’avait pas repris du poil de la bête. Ensuite, nous avons un peu combattu, pour affuter mes réactions et mes réflexes. »

Ma voix était légèrement embrumée… Je ne m’en étais pas rendu compte tout de suite, mais maintenant, couché dans le lit, bien au chaud avec Dora, Morphée multipliait ses assauts pour me prendre dans ses bras. Après la nuit dernière, je devais admettre que mes heures de sommeil se raréfiaient aussi avait-elle de grandes chances de gagner. Dora continua sur les nouvelles de la soirée. Sur des nouveaux arrivants qui avaient rejoints leur table lors du diner. Visiblement des personnes hautes en couleur si je devais en juger par le récit de Dora. Elle évoqua deux marchands, Salahadin et Tsahid ainsi que deux de leurs protégés.

J’aurai pu sombrer immédiatement dans le sommeil, mais je tenais le coup car Dora, elle, ne semblait pas fatiguée. Une vengeance peut-être ? Surement. Je m’en voulais de l’avoir laissée seule, j’aurai très bien pu faire la dague avec elle à mes côtés, mais j’aurai perdu la dimension de la surprise… Ce qui aurait été dommage. Sans un mot, je l’écoutais parler d’un jeune homme, Stigand, ainsi que d’une jeune fille vampire qui avait plus d’appétit que le maitre nain. Je demandais à voir ! Je dois dire que la moitié des détails traversèrent mon esprit sans le marquer. J’étais trop fatigué pour tout retenir. Je ne retins que sa dernière pique. Elle arrêta ensuite ses caresses et vint se lover davantage contre moi m’enjoignant à me reposer. Sans un mot, je me contentais de jouer doucement avec ses cheveux tout en sombrant dans les bras de Morphée.

La nuit fut courte, mais nous dormîmes surement une bonne partie de la matinée. Cela m’étonna d’ailleurs mais je me rappelais que Nicodémus m’avait prévenu que nous restions une journée de plus dans ce village. Regardant autour de moi, Dora toujours lovée contre moi, j’essayais de deviner l’heure de la journée mais le soleil n’entrait pas dans la chambre, du coup il était difficile d’estimer une heure précise. Dora, justement, semblait encore dormir à poing fermé, à en juger par sa respiration tranquille et régulière. Je ne sais pas combien de temps je suis resté comme cela à regarder le plafond mais j’attendis les premiers mouvements de Dora pour la réveiller doucement, une main caressant ses cheveux. Dans un murmure, je l’appelais doucement pour la soustraire à Morphée.

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MessageSujet: Re: Une dernière ligne droite   Une dernière ligne droite Icon_minitimeMer 15 Déc - 20:09

Dora s’éveilla doucement…Elle s’étira doucement tel un petit chat…et bailla doucement. Elle aurait bien dormis davantage de temps, mais la voix d’Elendil acheva de la réveiller complètement. Il ne fallait pas non plus abuser du sommeil, sans quoi elle se sentirait encore plus mal…

La jeune femme tourna les yux vers son amant…et entrepris de démêler sa tignasse blonde tout en demandant à Elendil s’il avait bien dormi…Sans aucun doute…oui…mais pure politesse…


Elle pesta sur ces maudits cheveux trop longs et e fait qu’ils refusent de coopérer…Elle se pencha vers Elendil, vola un baiser, et se leva prestement pour chercher sa brosse à cheveux. La pièce était bien sombre, malgré le soleil qui filtrait à travers les volets de bois. Et notre ex fée était dans un état comateux…elle cherchait donc en tâtonnant le manche de sa brosse…mais à la place…ce fut un autre type de manche que ses doigts rencontrèrent…Elle se pencha alors, plissant les yeux pour mieux voir dans cette semi obscurité…Qu’est-ce que c’était ? On aurait dit…la garde d’une arme…et ca scintillait de mille feux…Elle pris à pleine main l’arme…et du bout de ses doigts caressa le pommeau…la garde…le fourreau…incroyable…c’était une dague…Mais…d’où sortait-elle ? La jeune femme reposa l’arme et avisa la fênetre…faire le jour sur cette étrangeté…

Elle ouvrit d’un coup sec la fenête puis les volet…le soleil fusa alors dans toute la pièce…l’inondant de ses rayons doré…illuminant la longue chevelure de Dora…l’embellissant…pendant u cours instant on aurait cru que des paillettes virevoltaient autour d’elle…comme lorsqu’elle était une fée…un être de lumière…

Elle revint vers la commode devant le miroir, il y avait effectivement une dague…elle la tira du fourreau et en admira la conception…elle examina alors les symboles sur la lame…puis son visage s’illumina, elle tourna la tête vers Elendil…

« - Mais…alors…ce…c’est toi qui… ? Lucian n’est jamais venu hier n’est-ce pas ? »

Le cœur de la jeune femme battait à tout rompre…Pour une surprise s’en était une belle …Elle remit la lame dans le fourreau pour mieux examiner le pommeau…Les saphirs qui l’ornait, ainsi que le reste de la garde scintillaient et faisait effet avec le bleu des yeux de la jeune femme…

« - Alors…c’est…pour moi ? »

Evidemment patate ca va pas être pour le pape…hein ? Ha oui y’en a pas à Chiméria…

Le ravissement, la surprise, la joie bref tout le bonheur de la jeune femme se lisait sur son jolis minois...

Bon..c’est pas tout ça…mais…on entend des hurlements en bas…accessoirement hein…quelqu’un qui cri fort dans l’auberge…Dora, instinctivement avait pressée l’arme contre elle…pas question qu’on la lui reprenne…c’était quoi ces cris ? On aurait dit qu’on égorgeait un cochon…

Vite…une tenue descente…

« - Tu…as entendu ça ? C’était quoi ? Par les Dragons ce que ces cris sont terrifiants ! »

Elle semblait avoir vraiment peur effectivement…

La confrérie n’en menait pas large…Lou, Sélène, Stigand et cette…jeune fille vampire étaient enfermés dans cette maudite pièce et on n’avait le droit d’y entrer sous aucune prétexte…Nicodémus faisait barrage…Et il utiliserait la force si quiconque tenterai d’y entrer…

...
Les propos de Stigand eurent pour effet de faire éclater de rire Lou…Elle n’avait pas l’air perturbé le moins du monde…Elle eut une moue de déception devant le tableau qui s’offrait à elle…Tandis que Chiana s’excitait comme une forcenée contre ses liens invisibles qui l’enchainaient, l’impératrice se vit donc dans la nécessitée d’expliquer le déroulement de choses, non sans avoir ranger le précieux collier de Chiana dans une poche.

« - Voyez-vous Stigand…une belle démonstration d’un déploiement d’énergie inutile…et complètement inefficace…par les Grands Dragons, elle ne parvient même pas à se défaire des chaines qui l’entravent…alors que croyez-vous que je risque… »

Elle observait la scène…s’étant rassise…Elle fit un geste…Chiana se leva alors brusquement…les liens avaient disparus…Elle fondit sur Lou…Cette dernière tira alors une de ses épées…Il y eut un clash…un coup de tonnerre assourdissant et un éclair aveuglants…Ce qui s’en suivit dépassait l’imaginantion…Chiana avait chercher à porter un coup mortel à l’impératrice, qui avait paré le coup de son épée…ce qui aurait du trancher le bras de son adversaire…mais la peau de Chiana était dure comme le métal…Lou éclata de nouveau de rire :

« - Alors…c’est tout ? Vraiment Chiana…tu me déçois…Où sont passé ta haine et ta colère…Ta pauvre mère doit être déçue de toi…et on père…il te reniera si tu ne réagis pas…et ta sœur sera morte en vain…ta sœur que tu as laissé mourir sans rien faire… »

Si elle cherchait à énerver Chiana c’était réussi…la rage de la jeune femme était sa borne…Elle s’éloigna alors, flottant dans les airs…elle reprit la position qu’elle avait eut dans les mines…pour aspirer les âmes des gens qui l’entourait…

Lou fit un geste de la main traçant un signe dans les airs et murmurant une incantation…elle eut un petit sourire et murmura :

« - Tu n’es pas digne d’apercevoir mon âme…mais moi…je peux voir la tienne…Et elle n’est pas ce que tu pense…Pense à ta mère ! Pense à elle ! Elle qui s’est sacrifiée pour toi ! »

Chiana rageait…soudain elle se tourna vers les deux autres personnes présentes, Sélène et Stigand…Sélène avait posé une main rassurante sur l’épaule de l’amnésique :

« - Les pouvoirs de l’impératrice sont beaucoup plus grands que vous ne pouvez l’imaginer…Il ne faut pas se fier aux apparences… »

Stigand vit à ce moment Lou qui s’approchait de Chiana…elle déployait autant d’énergie que la femme vampire…le monstre qui se dressait devant elle…Soudain elle murmura quelque chose…dans une langue aujourd’hui perdue…elle tendait la main…et pendant un court instant Stigand cru voir le profile d’un gigantesque dragon se dessiner derrière Lou…sa main devint transparente…tandis qu’elle murmurait…elle plongea literralament cette main dans la tête de Chiana et…en extirpa quelque chose…

Chiana se tenait la tête en criant de toutes ses forces…La main de Lou reprenait son apparence normal tandis que ce qui était sorti de la tête de la vampire prenait forme…Une femme d’une beauté simple, aux longs cheveux noirs et aux yeux bleux se dressait devant eux…Elle portait une robe blanche…Chiana tomba à genoux devant elle…

« - Maman… »

La femme prit un air sévère :

« - Chiana…maman est très déçue…tu es vilaine ! »

Chiana voulu toucher sa mère, mais l’apparition se décomposa pour retomber en cendre…à sa place apparu le visage déchiqueté de sa grande sœur…

« - Chiana… c’est ta faute…si tu m’avais aidé à monter dans l’arbre…si tu ne m’avais pas abandonnée…moi aussi j’aurai pu survivre… »

Chiana criait que s’en était assez…elle gesticulait dans tous les sens…

L’image de sa sœur disparue…et à sa place…son père pris forme…sa peau portait les stigmates du feu qui l’avait dévoré quand les vampires étaient partis.

Il n’eut pas besoin de parler…tant ses yeux témoignait de sa colère de voir sa fille dans un tel état. Lou fit un geste et tout parti en fumée. Le calme entier était revenu…Chiana était au sol…Ses cheveux étaient toujours longs…ses griffes avaient disparues…mais elle n’était pas redevenue la demoiselle que Stigand connaissait d’apparence…Elle…était restée changée…Lou s’approcha d’elle, s’agenouilla et la tourna…Son visage était grave…il n’avait plus rien avec celui du monstre qui leur faisait face quelques instants plus tôt, mais ce n’était pas non plus celui de la jeune femme innocente…C’était le visage incroyablement pâle d’une jeune femme qui avait dans la vingtaine, mais marqué par la douleur et la peine…

Avec une incroyable douceur, Lou passa une main sur le visage de la jeune femme…puis fit à l’encontre de Stigand et Sélène :


« - C’est fini…Ses démons sont sortis…Elle a pu les regarder en face…et…elle est…telle qu’elle aurait dû être si elle ne s’était pas refermée…Toutefois…ce ne n’est pas sans risque…Il est probable que sa personnalité ai changée…Je ne puis rien faire contre cela…Je suis navré…A présent…il va falloir qu’elle apprenne à contrôler le pouvoir dont elle vient de prendre conscience… »

Elle se releva, et laissa Wilfried s’occuper de son amie…Elle restait inanimée…inconsciente…L’impératrice lui expliqua qu’elle se réveillerait quand son esprit se sera remis du choc qu’il venait de subir…

Il fallait s’attendre à une nouvelle Chiana…comment serait-elle ?

A moins qu’elle n’ait pas changé…

Lou rouvrit la porte et apparue aux autres. Salahadîn et Tsahid se précipitèrent. Lou s’installa une des tables, se saisit d’une pomme et mordis dedans…Elle se sentait las…cette petite expérience avait puisé dans ses capacités déjà fortement affaiblies dès le départ. Nicodémus vint aux nouvelles. Comme tous les autres...

Vorondil se rua aux nouvelles de Sélène...

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MessageSujet: Re: Une dernière ligne droite   Une dernière ligne droite Icon_minitimeMer 15 Déc - 21:04

Dora avait prit le temps de se réveiller. J’étais conscient de la brusquer un petit peu, mais nous n’allions pas passer toute la journée au lit, n’est-ce pas ? Elle était amusante dans cette tunique trop grande pour elle qui m’appartenait. Je me levai à sa suite, la laissant s’installer devant la commode pour prendre soin de ses longs cheveux… Elle me demanda si j’avais passé une nuit. Je lui répondis par un long baiser, surement la réponse la plus explicite mais aussi la plus tendre. Je ne l’avais pas embrassé depuis plusieurs heures et la douceur de ses lèvres me manquaient. Sur la commode, trônait la dague. Elle ne l’avait visiblement pas encore vue. Avec la pénombre, c’était logique, même si elle resplendissait déjà grâce aux saphirs incrustés dans le fourreau. Peu importait. J’allais m’occuper de mettre mes vêtements – après tout on ne sortait pas presque nu en pleine ville non ? – tout en gardant un œil sur Dora.

Je la vis chercher à tâtons quelque chose sur la commode, surement la brosse à cheveux. Amusé, je vis ses doigts rencontrer le manche de la dague. Elle sembla s’arrêter, interdite. Elle sembla se rendre compte, malgré la semi-obscurité, de ce dont il s’agissait. Pas tout à fait convaincue toutefois, elle se leva, laissant l’objet reposer à nouveau sur la commode, pour se diriger vers la fenêtre. Voulait-elle faire la lumière sur tout ceci ? Surement. Lorsque le soleil put inonder la chambre de ses rayons, Dora resplendit tel un ange. Elle était magnifique. Ses longs cheveux ressemblaient à une cascade d’or qui dévalait le long de son dos, sur des courbes douces à peine sauvages. Maintenant qu’il faisait suffisamment jour pour y voir clair, elle revint vers la commode. Je terminais pour ma part d’enfiler un pantalon. Elle reprit la dague en main en tira la lame du fourreau puis reporta son attention sur le fourreau sur lequel étaient dessinés les symboles. Visiblement, il ne lui fallu pas beaucoup de temps pour comprendre que ce que j’avais fait hier n’avait rien à voir avec l’entrainement de Lucian. Le mensonge était éventé mais j’en gardais toujours un sentiment de honte.


« - Oui… Je devais trouver un mensonge pour te garder la surprise, je suis désolé. »

Elle semblait encore douter du fait que la dague était pour elle, et elle seule. Amusé, je répondis à sa timide question.

« - Oui, c’est pour toi. Comme je te l’avais promis. »

Elle était heureuse et c’était tout ce qui comptait à mes yeux. La voir ainsi sourire et joyeuse était une récompense au-delà de toute espérance. Le bonheur de Dora était inestimable pour moi. Toutefois, des hurlements provenant d’en bas interrompirent ce moment. Dora ne semblait pas tout à fait rassurée et je devais admettre que moi-même je ne parvenais pas à rester tout à fait tranquille. Tandis que Dora cherchait de quoi s’habiller rapidement, je finissais d’enfiler ma tunique et nous descendîmes tous les deux.

Les cris provenaient de derrière une porte que Nicodémus gardait jalousement. Visiblement l’Impératrice et Sélène étaient derrière cette porte, si je devais en juger par le regard inquiet que portait Vorondil sur la pièce derrière. Il y avait également deux voix que je ne reconnaissais pas… Celle qui criait et celle, plus calme, d’un homme. Surement le nouveau-venu dont m’avait parlé Dora… Slirand ? Oh je ne savais plus. J’étais bien trop fatigué pour me souvenir de cela la veille. Derrière la porte, l’Impératrice semblait faire une démonstration de force face à celle qui rugissait telle une lionne. Je ne saurai dire combien de temps cela dura, mais cela se calma d’un coup. Après quelques minutes silencieuses, l’Impératrice sortit de la pièce affichant un calme olympien, mais elle semblait lasse. Elle s’installa à une table, rejoint par Nicodémus qui venait aux nouvelles. Vorondil, lui, s’était rué dans la pièce.

Moi-même, un peu perdu entre tout cela, et n’ayant ni vraiment à faire à la table de l’Impératrice, ni dans la pièce, je décidais de m’installer à la table à côté de celle de Lou et attendre la suite des évènements…

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MessageSujet: Re: Une dernière ligne droite   Une dernière ligne droite Icon_minitimeMer 15 Déc - 23:04

La situation était de plus en plus inquiétante aux yeux de Wilfrid. Lou s'était mise à rire aux éclats. Comment pouvait-elle s'amuser d'avoir à faire avec une vampire ? Avait-elle perdue la raison ? Chiana de son côté se battait contre les forces invisibles qui la retenait, mais elle n'arrivait pas à se déplacer d'un iota. Elle était bien impuissante face à la puissance de soumission de Lou. L'Impératrice s'adressa à nouveau au spectateur, elle semblait déçue du spectacle, comme si elle aurait souhaitée que son adversaire soit bien plus puissante. Pourtant elle ne manquait pas de pouvoirs. Elle pouvait léviter et aspirer les âmes en un clin d'œil, et les malheureux qui n'avaient pas assez d'esprit pour résister mourraient instantanément. D'un geste, elle fit disparaître les liens qui retenaient Chiana, et sans hésitation, elle se jeta sur l'Impératrice, qui para son coup sa lame avec une facilité déconcertante. Une attaque pareille aurait pu éventrer un buffle, mais l'épée de l'Impératrice avait tenu le choc, sans pour autant taillader la peau de Chiana, comme si la peau était aussi solide que de l'acier trempé. Un combat pour le moins impressionnant. Wilfrid se sentait comme une fourmi devant un combat de lions.

Lou s'adressa et nargua son adversaire. Elle recherchait à la mettre à bout, à réveiller les souvenir par la force. Avec du recul, et devant le spectacle qui se déroulait sous ses yeux, Wilfrid comprit que l'Impératrice avait pris la meilleure méthode possible, car elle était la seule qui aurait été efficace. Chiana était têtue comme une mule, et ne souhaitait pas à faire face à son passé. La seule façon de lui rendre sa véritable conscience était de la confronter à ses souvenirs, et cela impliquait forcément le réveil du vampire qui somnolait en elle. La rage de Chiana avait atteint son paroxysme, elle avait des envies de meurtres, et très faim. Elle prit la pose d'aspiration des âmes, la même qu'elle avait prise dans cette mine, à Saxum Civitas. De quoi raviver bien des mauvais souvenirs au jeune homme. Mais cette fois, pas de Tsahid pour le mettre à l'écart, il verrait le combat de bout en bout. Lou était si puissante qu'elle pouvait empêcher Chiana de s'en prendre à elle, mais aussi à Wilfrid et à Sélène, cette dernière rassura le jeune garçon...

« L'Impératrice... Elle est... quoi... exactement ? » murmura Wilfrid, la voix troublée par la stupéfaction.

Lou invoqua un étrange pouvoir. Stig crut que son regard le trompait, mais non, il avait réellement vu la silhouette d'une dragonne majestueuse derrière Lou. C'était là la véritable nature de son pouvoir, et cela expliquait tous ses talents. D'une façon ou d'une autre, elle avait le pouvoir d'un dieu dragon. De quoi en faire pâlir n'importe quel mortel. Tout s'expliquait, ses aptitudes, sa force, ses pouvoirs, son savoir... Elle était comme une demi-dieu, au corps frêle et fragile, mais en réalité d'une puissance démesurée. La main de l'Impératrice disparut un instant, et pénétra dans la tête de la vampire, sans aucune effusion de sang, c'était de la pure magie. Elle extirpa quelque chose du corps de la jeune fille, qui prit l'apparence d'une femme. Il s'agissait de l'image de la défunte mère de Chiana. Elle réprimanda sa fille comme une mère punirait son enfant après qu'il ai fait une grosse bêtise... Le fantôme se transforma à deux reprises, prenant l'allure de la sœur, puis du père de la vampire. Et comme la mère, ils se fâchèrent contre Chiana à leur façon. La pauvre fille était devant le fait accompli... Elle avait fuit, elle n'était pas assez forte... Elle n'avait rien pu faire pour sa sœur... Était-ce là les véritables pensées des défunts ? Non, surement pas, Wilfrid vit dans ces apparitions les remords qui torturaient Chiana depuis tant d'années. Elles n'osaient plus les regardés en face, elle avait tirée un trait sur le passé d'une façon qu'elle pensait indélébile. C'était bien sous-estimer Dame Remord et Miss Loulou... Cette dernière effaça d'un revers les fantômes, qui avaient accomplis leur tache.

Le calme revint tout d'un coup. Le temps sembla se figer un instant. C'était fini. Chiana s'écroula sur le sol, inconsciente, mais d'une apparence que Wilfrid ne connaissait pas... La vraie Chiana... Lou expliqua qu'elle ignorait ce qu'il était advenu de l'identité de Chiana, c'était au delà de ses capacités d'anticiper cela. Elle se réveillerait quand le choc du combat serait passé dans son âme. L'Impératrice quitta la pièce, et la Confrérie entra dans la pièce, pour prendre des nouvelles. Wilfrid était muet comme une tombe, et il ne se préoccupait que de sa jeune amie, il ne fit même pas attention à toutes ces personnes qui l'avaient rejoints. Il se tenait là, prêt de la jeune fille inconsciente. Elle était méconnaissable... C'était vraiment Chiana ? La petite vampire ? Le petit rayon de soleil qui l'amusait tant ? Non, c'était pas elle...Une larme perla le long de la joue du jeune homme, qu'il s'empressa d'essayer d'un revers de la main. Il prit sa princesse dans ses bras, et quitta la pièce à son tour... Il ne regarda pas l'Impératrice, qui s'était assise dans la pièce d'à côté, il se dirigea directement vers l'escalier, le regard vague et la tête baissée (une fois de plus). Il monta dans la chambre de la jeune fille, et la déposa sur son lit... Elle était d'une pâleur cadavérique, mais elle respirait encore. Ses cheveux étaient devenues si longs... Les traits de son joli minois avaient changés... Rien avoir avec la fille qu'il avait connu.

Wilfrid prit un fauteuil, le tourna vers la fenêtre et s'installa dedans. Il avait envie de pleurer toutes les larmes de son corps, mais rien ne sortait... Il était incapable de soulager sa peine. C'est comme si un serpent avait serré son étreinte sur son cœur. Il avait toujours redouter ce moment au fond de lui. Il aimait beaucoup Chiana, elle était devenue sa seule famille. Même si l'Impératrice avait agit pour le bien de tous, elle lui avait enlevée sa dernière famille... Dès que Wilfrid s'approchait d'une forme quelconque d'amour, le destin frappait un grand coup... Il avait du quitter Melni pour se retrouver lui-même... Salahadîn était devenu si froid après que le Culte des Ombres lui ai retiré le village des semi-hommes... Lou venait de lui prendre Chiana... Ces maudits lycans avaient assassinés sa véritable famille. A croire que les dragons s'étaient mis en tête de lui pourrir la vie jour après jour... Il était en colère contre Lou, mais savait qu'elle avait fait ce qu'il fallait. Il voulut maudire le ciel de s'être abattu sur lui une fois de plus... L'heure était à l'isolation et à l'attente... Il resterait au chevet de Chiana, jusqu'à son réveil... Il voulait être le premier à savoir si elle avait changée ou non... Il voulait voir la nouvelle identité de la jeune fille en face. Il affronterait la triste vérité... Ou la bonne nouvelle... Il ne savait guère.. Il n'y avait aucun calcul de probabilité à faire. Il était détruit de l'intérieur, une fois de plus... Il attendrait, c'était aussi simple que cela.
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MessageSujet: Re: Une dernière ligne droite   Une dernière ligne droite Icon_minitimeJeu 16 Déc - 0:46

Lou était certes fatiguée…Mais c’était pour une bonne cause…et Stigand le comprendrait…Tous regardaient le regardait porter son précieux fardeau et gravir les marches…l’une après l’autre…avec toute la misère du monde sur ses épaules…il avait été sérieusement secoué par ce qu’il venait de voir…et ce qui l’attendait n’était peut être pas ce qu’il éspérait tant…

Qui serait la personne qui allait se réveiller…Dora qui avait accompagné Elendil voulu aller vers Stigand, mais elle se ravisa…Elle irait voir Chiana et le jeune homme plus tard…quand la « crise » serait passée…

Dora s’assit près d’Elendil, prenant sa main…elle posa ses yeux de saphir sur Elendil et se pencha vers lui elle murmura :

« - C’est lui…Stigand…et elle c’est Chiana…mais j’ignore ce qu’il s’est passé…. »

Lou se tourna vers eux, tandis que Vorondil revenait avec Sélène…il la tenait amoureusement par la taille…d’un air de dire « le premier qui y touche l’est mort »…Il s’était tellement inquiété pour elle…Plus jamais…ha nan plus jamais elle lui refait un truc du genre…pis quoi encore… La voix de l’impératrice retentie…épuisée…plus le temps passait…plus elle semblait fatiguée…

« - Il fallait extraire une double personnalité…Suite à un choc émotionnelles, cette jeune femme a grandit telle une humaine normale…mais son esprit était resté celui d’un enfant…Et en elle sommeillait la femme endurcie qu’est son vampire…endurcie et désireuse de vengeance…j’ai…fait en sorte de fusionner les deux personnalités…mais…Qui a supplanté l’autre…je l’ignore…à moins qu’un mélange équitable se soit fait…ce serait l’idéal… »

Soudain, elle porta une main à sa tête…la fatigue la gagnait…
Nicodémus s’approcha…

« - Altesse…ce malaise vous reprend…C’est quand vous utilisez trop d’énergie…Il faut que vous vous ménagiez…sinon…vous risquez gros… »

Lou repoussa l’aide que voulu lui donner son ami…Elle se leva en chancelant..mais se rattrappa…

« - Je vais bien…je suis lasse…cette petite m’a donné du fil à retrodre…cette puissance que j’ai du canaliser…Ce fut trop d’un coup…je suis trop vieille pour ce genre de conne**** »

Puis elle se dirigea à son tour vers les escaliers…elle gravit quelques marche avant de reprendre la parole :

« - Nous resterons encore un peu ici…Je dois me reposer…nous ne repartirons pas avant demain…alors…faites ce que bon vous semble… »

Puis elle disparu dans sa chambre. Inwë monta à son tour pour s’assurer qu’elle allait bien…Salahadîn et Tsahid voulaient voir Chiana…mais n’osaient pas…monter voir Stigand…

Dora était quelque peu troublée par tout ce qui s’était passée…Elle tourna les yeux vers Elendil…songeuse…mais un sourire illumina son visage quand elle eut une idée qui taversa son esprit :

« - Dis-moi…tu étais donc dans cette forge hier soir…Le forgeron a accepté de te laisser travailler à sa place ? J’aimerai le remercier lui aussi… »

Ses grands yeux de saphirs se firent suppliants, comme une enfant…Elle serrait plus fort la main d’Elendil…et inclina doucement la tête…

« - Ce…c’est un merveilleux cadeau…et…je constate tout l’art que tu possèdes encore une fois…comme pour ton épée…Mais…je…je n’ai aucune idée de nom pour ma dague… »

Elle s’était rapprochée d’Elendil…et déposa un baiser sur sa joue…puis se leva et couru chercher son précieux cadeau…Elle revint, arborant un sourire radieu et la dague qu’elle examina de nouveau sous toutes ses coutures…Elle était adorable cette demoiselle avec son cadeau…


Stigand attendait…rongé par sa solitude, sa mélancolie…et sa tristesse…Il avait peur de constater un changement dans la personnalité de Chian…Soudain…elle remua…Bon sang…elle s’éveillait…

Doucement elle se redressa…Ses yeux lunaires s’ouvrirent en clignant à cause de la lumière…Ses longs cheveux noirs retombaient en cascade sur ses épaules…Elle s’étira de tout son long…tel un chat…ouf elle avait au moins conserver ça…

Elle regardait tout autour d’elle…soudain elle baissa les yeux et vit ses vêtements déchirés…Elle fit une moue en s’observant…Elle renvoya les draps au pied du lit et se leva….chancelante…Elle fit quelques pas…semblant satisfaite, elle se décida à lever les yeux vers Stigand…Elle fronça les sourcils…le visage de ce type lui rappelait quelque chose…

Elle ouvrit la bouche…et articula :

« - Sti…Stigand… »

Elle se souvenait de lui…Elle s’approcha de lui…

« - Qu’est-ce qui m’es arrivée ? »

Elle parlait normalement…Sa voix n’avait rien à voire avec cette voix fluette d’une petite fille…C’était une voix mature…un peu grave pour une femme…mais une voix douce tout de même…Son visage pâle reprenait de la couleur…Ses joues étaient moins creusées…mais elle paraissait faible…
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MessageSujet: Re: Une dernière ligne droite   Une dernière ligne droite Icon_minitimeJeu 16 Déc - 3:01

Dora me rejoignit à la table et me prit la main. Je lui rendis un sourire tandis qu’une atmosphère lourde régnait dans la grande salle de la taverne. La jeune femme se pencha vers moi et me rappela qu’il s’agissait des deux personnes dont elle m’avait parlé la nuit précédente : Stigand et Chiana. Oui, la fameuse personne qui mangeait plus que notre Maitre Nain… Apparemment elle venait de passer un mauvais quart d’heure, surtout à en juger par l’état de l’Impératrice. Fatiguée, cette dernière expliqua qu’elle venait d’aider la dénommée Chiana à « vaincre » un dédoublement de personnalité mais qu’elle ne pouvait garantir laquelle avait gagné ce conflit. Resterait-il l’enfant ou l’adulte ? Difficile à dire et moi-même je ne m’autorisais pas un quelconque avis… En matière de magie je n’y connaissais rien du tout aussi préférais-je garder mes distances. Nicodémus tenta lui de raisonner un peu l’Impératrice pour lui apporter de l’aide ainsi qu’un petit sermon. Elle se garda bien des deux et se releva, non sans un peu de difficulté, pour ensuite regagner sa chambre pour se reposer. Ainsi nous avions quartier libre ? Après tout pourquoi pas. Il y avait surement fort à faire dans un petit bourg comme celui-ci et ce serait l’occasion de passer un peu de temps avec Dora.

Celle-ci semblait d’ailleurs encore troublée par les évènements récents. Elle se tourna néanmoins vers moi visiblement animée par une nouvelle idée dans son esprit. Elle me demanda si nous pouvions aller voir le forgeron qui m’avait permis de réaliser sa dague, car elle voulait le remercier. Je devais admettre que voir ses yeux suppliants me firent rapidement craquer. Hochant d’un léger mouvement la tête avec un sourire, je lui répondis que oui. Après tout, une petite balade dans le bourg ne pourrait pas nous faire de mal, aussi nous passerions forcément devant la forge. Elle me fit quelques compliments que j’accueillis dans un sourire lorsqu’elle m’avoua qu’elle n’avait pas d’idée pour nommer sa dague.


« - Tu as le temps de lui trouver un nom. Prend le temps de parler avec elle, de lui dire pourquoi elle sera faite et tu voudras l’utiliser. Alors tu verras que son nom te viendra. L’important c’est simplement de le faire avant de commencer à l’utiliser. »

Un baiser sur la joue et quelques instants plus tard, elle était revenu à table avec son cadeau qu’elle observait sous toutes les coutures. Amusé, je vis arriver un petit encas préparé par l’aubergiste. Nous mangeâmes alors un petit morceau avant de prendre congé de nos compagnons et de partir en ville faire un tour, en commençant, bien entendu par la forge. Je la pris par la main avant de sortir de l’auberge puis nous prîmes la direction de la forge de Godefroi. Au vu du bruit de marteau qui s’en dégageait, le forgeron devait avoir repris du travail. Je passais la porte, suivit de Dora. Godefroi travaillait sur son enclume. J’attendis qu’il nous remarque avant de le déranger. Il nous fit un sourire avant de mettre de côté la pièce sur laquelle il travaillait. Il vint ensuite à notre rencontre.

« - Godefroi, je te présente Dora. Dora, voici Godefroi, le forgeron qui m’a permis de me servir de sa forge pour préparer ta dague. Il m’a aussi aidé à la réaliser plus rapidement. Godefroi, voici Dora, la jeune femme pour laquelle la dague était destinée. »
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MessageSujet: Re: Une dernière ligne droite   Une dernière ligne droite Icon_minitimeJeu 16 Déc - 14:54

Wilfrid était resté là, assis dans le fauteuil, à regarder par la fenêtre, comme un vieil homme à la retraite qui attendait la mort. Il ne saurait dire depuis combien de temps il était resté planter là, et il s'en moquait... Il était dans la solitude la plus totale, celle du cœur. Sans famille, et sans l'amour qu'elle apportait. Sans passé, et sans présent. Comment espérer bâtir un avenir sans avoir le passé comme fondation ? Wilfrid sombra dans une profonde mélancolie. Il touchait le fond, et un océan lugubre se dressait au dessus de lui. Qu'était devenu la personnalité de sa chère amie ? Même les dieux dragons ne pouvaient le prédire. L'Impératrice avait fait de son mieux, et pour résoudre les problèmes de Chiana, elle n'avait pas eu d'autres choix que de la forcer à sortir sa rage, et la mettre face aux fantômes de son passé. Comment lui en vouloir ? L'amnésique, même s'il savait qu'elle avait fait de son mieux, était profondément affecté par ce qu'il avait vécu. L'Impératrice n'était pas humaine, mais presque une déesse. Ses pouvoirs dépassaient l'imagination, mais malgré cela, cette épreuve semblait l'avoir fatiguée... Elle n'y était pas allée de main morte, c'est le moins qu'on puisse dire... Wilfrid se moquait éperdument de se souvenir de son passé dans sa totalité. Seul la santé de Chiana comptait à présent. Il voulait qu'elle reste comme avant, sa petite morfale adorée, son petit chat acrobate, cette farceuse aux yeux de lune...

Soudain, Chiana se mit à bouger, elle se réveillait, enfin... Le moment de vérité était venu. Il avait entendu cet instant, et pourtant, il avait si peur. Peur de lui être étranger, peur qu'elle le haïsse pour le pas être intervenu, peur que sa personnalité soit vraiment différente de celle d'antan... Elle avait l'air fragile comme une poupée, mais elle cachait toujours une force colossale. Elle avait gardée ses magnifiques yeux gris et le regard qui allait avec. Elle s'étira comme un chat au réveil. Ce détail fut un premier soulagement pour Wilfrid, au moins elle resterait aussi féline qu'avant. Elle avait récupérée des couleurs, mais semblait encore bien fatiguée par ce qu'elle avait vécue. Ses vêtements, que sa métamorphose avait en partie déchirée, continuait de lui cacher ses parties les plus féminines, qui étaient bien généreuses, peut-être même plus qu'avant, Wilfrid en savait trop rien, c'est pas pour le corps de la jeune fille qu'il avait de la sympathie. Ses longs cheveux noirs lui donnaient un air étrange, car ils avaient poussés aléatoirement, et étaient trop longs pour qu'ils aillent parfaitement avec le visage de la jeune femme. Sa coupe aurait besoin d'être rafraichie pour faire ressortir sa beauté cachée. En effet, son petit minois chaton avait disparue, pour laisser place à des traits de femme mature. L'innocence qu'elle dégageait s'en était allé avec son dédoublement de la personnalité. Elle était elle-même, mais quel genre de personne ? Avait-elle gardée sa mémoire au moins ? Stig eut la réponse rapidement, elle le reconnue. Elle articula assez mal, comme si elle venait de renaître... Une résurrection, oui, ce terme était le mieux adapté à sa situation. Sa voix fluette d'enfant avait disparue et était remplacée par une voix de femme, douce et sensuelle. Elle était encore bien affaiblie... Elle lui demanda ce qu'il lui était arrivé. Wilfrid crut la voir chancelé. Mais peu importe. Il se leva et posa chacune de ses mains sur les épaules de Chiana.

« Chiana... Tu devrais rester coucher. Tu es encore faible. Il faut que tu te reposes... » dit-il, la voix troublée...

Il l'aida à s'asseoir sur le lit, et s'installa à côté d'elle. Il la fixa ardemment, les yeux dans les yeux, comme s'il voulait voir son âme... Il voulait savoir à qu'il avait réellement affaire. Il prit une main de Chiana dans les siennes. Même si ses gestes pouvaient paraître bien entreprenants pour sa conscience, il voulait la toucher, voir si c'était bien la même peau, la même douceur, la même personne...

« L'Impératrice t'a forcée à te transformer. » dit-il, en serrant un peu plus la main de Chiana. « Elle a fait ce qu'il fallait pour que tu prennes conscience de ce que tu étais réellement, je pense que tu vois de quoi je parle maintenant... »

Elle devait sans doute savoir, maintenant que ses souvenirs les plus horribles lui était accessibles, qu'elle était devenue une vampire, suite à la morsure d'un des meurtriers de sa famille... Allait-elle se relever après toutes les révélations qui devaient avoir eu lieu dans son âme ? Pouvait-elle supporter le poids du deuil, celui de sa nature vampirique, et de tout ce qui s'en suivait ?

« J'étais vraiment inquiet, tu sais... » ajouta-t-il, en baissant les yeux, la voix à la limite du sanglot. « J'ai honte... Même si je ne devais pas, j'aurai vraiment aimé intervenir. J'ai fait confiance à Lou, mais j'aurai vraiment souhaité que cette épreuve se passe autrement, que tu n'es pas eu à souffrir autant... »

Il soupira, et releva les yeux vers Chiana.

« Comment te sens-tu ? Tu as l'air si fatiguer... Tu veux peut-être manger quelque chose ? »

L'esprit du jeune garçon se rongeait lui-même en spéculations, en hypothèses, et en craintes... Il allait savoir si Chiana avait gardée ses plus belles qualités ou non... C'était comme s'il ne l'avait pas vu depuis des années, comme s'il l'avait perdu de vue, et avait attendu désespérément son retour. Aussi effrayé soit-il, il allait avoir ses réponses dans l'instant qui suivait.
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MessageSujet: Re: Une dernière ligne droite   Une dernière ligne droite Icon_minitimeVen 17 Déc - 12:52

Dora et Elendil s’en étaient allé flâner les rues, mais surtout…saluer le forgeron qui avait aidé Elendil. Les présentations faîtes, Godefroi avait essuyé ses mains, et s’approchant de Dora, il saisit la main de la jeune femme et y déposa un baiser avec tout le respect qu’il se devait envers une femme.

Elle lui décrocha un franc sourire amusé alors fit doucement :

« - Heureux de faire votre connaissance mademoiselle…Après avoir entendu le son de votre voix hier au soir, je vois à présent à qui était destinée cette lame. »

Il lâcha doucement la main de la jeune femme et tendis la sienne vers Elendil avec un sourire malicieux du genre « ben ça va tu t’embête pas toi ».

Dora regardait tout autour d’elle. Depuis qu’elle avait vu Elendil forger son épée…elle aimait ces endroits, elle reposa ses yeux de saphirs sur Godefroi :

« - C’est très gentil à vous d’avoir laissé Elendil occuper votre forge…C’était un coup monté hihihihi…mais j’en suis bien contente…La dague est splendide…Je ne vous remercierai jamais assez tout les deux… »

Elle s’avança doucement dans la forge…elle regardait les enclumes…les marteaux, les tenailles…tout…le foyer…Il faisait si chaud…mais ce n’était pas désagréable…au contraire…Elle le revoyait…Elle se tourna vers Elendil, avec un délicat mouvement de tête qui fit voler ses cheveux blonds :

« - Tu te souviens…pour Daelandil… »

Elle était restée tout le temps à le regarder forger son épée…elle était encore une fée…mais elle l’aimait déjà…De toute façon…dès le premier regarde sur lui elle avait craqué pour ce lycans aux yeux de feu…Elle s’était endormie ce soir là…et il l’avait ramenée dans sa chambre…elle dormait sur l’oreiller…Et puis elle s’était réveillée à cause d’un cauchemar…et ce fut peu après qu’ils s’étaient embrassé la première fois…Un grand moment d’ailleurs, où elle avait faillis se casser les côtes a force de rire avec la tête qu’il avait faite tout honteux d’avoir osé…

Elle souriait en se souvenant de tout ceci…A présent il avait forgé pour elle…et c’était une arme simple…mais d’une beauté incroyable…Elle en était toute heureuse…Jamais…elle se séparerait de cette arme. (En même temps c’est pas le but miss^^)

La voir ainsi heureuse et rayonnant de cette arme et de tout ce qui avait été déployé pour la réaliser était amusant…Un vraie gosse à qui on venait de faire un beau cadeau. Avec malice elle regarda de nouveau Elendil :

« - Maintenant va falloir que j’apprenne à l’utiliser.. »

Elle rit de bon cœur…et se tourna vers la porte qui venait de s’ouvrir…laissant passer une fillette qui fonça droit dans les jambes de Dora…Sa mère la suivait, la mine sévère…elle tenait un torchon humide…

La surprise passée, Dora observait la fillette qui venait de se réfugier vers elle…L’enfant fuyait sa mère manifestement. Elle la saisit dans ses bras, la mine songeuse…

Godefroi éclata de rire en voyant la mine de son épouse qui désigna le torchon pour se faire comprendre de son mari :


« - Je vois…elle ne veut pas laver les oreilles… »

Finrel acquiesça en souriant…La mine boudeuse de la petite fille confirmait la déduction de son père. Dora posa un doit sur le petit nez renfrogné :

« - Tu sais quoi…moi non plus je n’aimais pas…mais quand tu seras plus grande, tu comprendras que c’est très important de nettoyer aussi les oreilles… »

L’enfant lui expliqua alors qu’elle n’aimait pas…que ca chatouillais trop…Puis…elle réalisa qu’elle ne connaissait pas la « dame » qui la tenait dans ses bras…Et c’est parti pour une série de questions « t’es qui madame, t’as des beaux cheveux, mais ceux de ma maman y sont plus beaux…d’où tu viens madame… »

Elle fut interrompue par Godefroi…Il s’approcha pour la prendre à son tour. Dora lui tendis sa fille…Il la saisit fermement :


« - Allons ca suffit…arrête d’importuner cette demoiselle…tu va retourner avec maman et être bien sage sinon je me fâche ! »

L’autorité paternelle…L’enfant retourna donc à sa toilette avec sa mère…Finrel avait fait un signe de la main à l’attention d’Elendil et Dora puis avait refermé la porte. L'ex fée resta un moment interdite...jamais elle ne s'était posée la question, même quand elle était une fée, de savoir si elle volait un enfant elle aussi...Elle fixait la porte qui venait de se refermer sur la mère et la fille...un court instant elle repensa à sa mère...Non...il était inutile de se traumatisé avec ce genre choses...

Elle revint vers Elendil...Il ne fallait pas déranger leur ami forgeron plus longtemps...Il devait avoir beaucoup de travail...




Pendant tout ce temps, Chiana s’était réveillée. Elle avait reconnu Stigand…ce dernier redoutait tant qu’elle ait changé…Il l’avait prise par les épaules…puis l’avait aidée à se rassoir sur le lit. Il l’avait prise par la main…contact qui la fit sursauter…Elle retira sa main…elle tremblait de toute part…Brusquement elle se leva et se rattrapa à la commode…elle observait son visage dans le miroir…Par tous les dragons…C’était quoi ce maquillage stupide…et ces cheveux…ils ne ressemblaient à rien…

La jeune femme était saisit par une crise de découverte d’elle-même…Elle pestait contre tout ce qu’elle découvrait…Ses vêtements…son visage...ses cheveux…qu’elle ressemblait à rien du tout…et que c’était terrible !

Elle se saisit d’un linge et le passa sur son visage…cherchant à ôter tout le maquillage blanc et noir de la jeune femme quand elle avait encore son esprit d’enfant…

Mais elle n’était pas encore satisfaite…Elle voulu envoyer gicler le chiffon qu’elle tenait mais elle chancela…et faillis s’écrouler si Stig ne l’avait pas rattrappée…Elle fixait le jeune homme…et répondit à sa question précédentes…comment elle se sentait…sa voix était cassante :


« - Comment je me sens…à ton avis…je viens de perdre dix ans de ma vie enfermée dans mon corps dominée par l’esprit d’une sale gamine qui refusait de voir la vérité en fasse…Dix ans de perdu…enfance perdue…adolescence perdue…famille perdue…Deuil pas fait…Et tu me demande comment je me sens… »

Elle le repoussa brutalement…sa force déployée fut telle que Stig recula sous la pression qu’elle avait exercée…et encore…elle s’était retenue…Au moins…à défaut d’être aimable…elle semblait contrôler ses pouvoirs…

Elle se remis sur le lit…seule…lui faisait signe qu’elle ne voulait pas de son aide…Elle resta un long moment ainsi à regarder ses mains…ses jambes…ou à regarder ailleurs…dans le vide…puis…elle releva ses yeux gris vers Stigand…elle se rendait bien compte qu’il avait voulu être gentil avec elle…et qu’il s’était profondément inquiété…et plus que tout…elle savait très bien qu’il souffrait autant qu’elle et pour les même raisons…lui aussi on lui avait volé sa vie…

Aussi elle se radoucie…

« - Excuse-moi…mais tout se chamboule…Je voudrais rattraper tant de choses que j’ai raté…Je veux…tout…mais avant…je veux…retrouver une apparence convenable…Ca suffit les débilités enfantines…Et puis les jongleries…mais c’est n’importe quoi…pourquoi pas jouer à la poupée tant qu’on y est… »

Oui…elle avait changé…il était trop tôt pour déterminer sa personnalité…mais…elle semblait être d’une nature dominante celle-là…a coup sûre une tête brulée…

On frappa à la porte…Tsahid passa la tête pour vérifier s’il pouvait entrer :


« - Chiana…tu te sens bien… ? »

Ben v’la que ca recommence…Ses yeux lunaires eurent une curieuse expression…elle fronça les sourcils…et fit sévèrement :

« - Hé vous allez pas tous me la faire hein ! Oui techniquement ça va…sauf que je ressemble à rien et que j’ai la tête qui bourdonne, je suis fatiguée…et on me demande comment ca va… »

Bon…ça c’est fait…suivant...

Si les deux hommes avaient risqué de lui rétorquer que malgré le fait qu’elle ai les cheveux en bataille et un visage las, encore à moitié maquillé…et des vêtements déchirés…elle demeurait charmante, à cous sur elle aurait saisit tout ce qui lui tombait sous la main pour le leur balancer à la figure…

Il allait falloir faire en sorte de pallier à sa demande…sur son apparence. Après tout c’était une fille…Tsahid s’éclipsa non sans préciser qu’il allait voir ce qu’il pouvait faire…



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MessageSujet: Re: Une dernière ligne droite   Une dernière ligne droite Icon_minitimeVen 17 Déc - 13:26

Godefroy avait commencé par s’essuyer les mains avant de saluer Dora d’une manière extrêmement élégante et courtoise. Amusé, car je savais qu’il n’y avait aucune tentative cachée de la séduire – après tout il était marié et avait une petite fille. Je devais bien admettre que le même comportement par quelqu’un comme Fenrir, par exemple, m’aurait plutôt mis en rogne – enfin en sourdine de toute façon, mais en rogne quand même. Mais là, il se contentait d’être poli et galant, sans compter le sourire qu’il m’adressa lorsque nous nous serrions la main. Je lui rendis exactement le même puisqu’il devait admettre qu’avec Finrel le forgeron était très bien loti aussi, même suite au terrible évènement dont elle avait été victime. Elle restait une femme charmante et belle. Qui plus est, Godefroy devait être aux petits soins avec elle. Un charmant petit couple tous les deux, sans compter leur petite fille… Ils me rappelèrent un peu mon passé… Ely, moi… Et le petit qui aurait du naître… Peut-être aurais-je eu le même bonheur qu’eux. Maintenant j’étais avec Dora et j’étais tout aussi heureux, mais je ne pouvais m’empêcher à l’enfant que j’avais tué lorsque je voyais une famille ainsi heureuse, c’était ainsi… Un crime que je ne parviendrais jamais à expier.

Dora remercia Godefroy pour son implication dans le « coup-monté » visant à lui faire cette dague. Moi-même je ne pouvais qu’acquiescer puisqu’il avait été d’une aide inestimable, autant par le prêt de sa forge que par son aide. Sans lui, cela m’aurait prit beaucoup plus de temps et sans le jour de repos surprise que nous avions eu, je doutais de finir avant ce qui aurait du être notre départ ce matin. Dora commença ensuite à se balader dans la forge, observant tout ce qui pouvait l’être. S’imprégnait-elle des lieux ? Essayait-elle de s’imaginer comment nous avions travaillé la veille ? Elle se tourna vers mois, ses cheveux blonds virevoltant dans le mouvement. Elle me demanda si je me souvenais pour Daelandil… J’eus alors un sourire à son intention… Oui… Je me souvenais parfaitement de cette nuit-là… La petite fée qu’elle était m’avait observé toute la nuit et s’était endormie. C’était cette nuit-là que je l’avais ramené dans ma chambre. C’était la veille de notre premier baiser… Oh la tête que j’avais eu ce jour-là quand j’avais osé… Tandis qu’elle semblait un peu songeuse en regardant sa dague, j’expliquais à Godefroy que Daelandil était le nom de mon épée. Puis Dora m’avisa qu’il ne lui restait plus qu’à apprendre à l’utiliser, non sans une certaine malice.


« - Nous ferons le nécessaire pour. »

J’avais répondu avec le sourire. Puis tous les regards se tournèrent vers la porte du fond qui venait de s’ouvrir… Une petite fille en était sortie et avait foncé dans les jambes de Dora, fuyant visiblement sa mère qui semblait contrariée. Nous apprîmes finalement que la petite ne voulait pas se laver les oreilles. Amusé, je vis Dora, qui avait prit la petite fille dans ses bras, lui expliquer qu’il fallait quand même le faire, même si ce n’était pas très agréable. La foule de question qui s’ensuivit fut assez amusante aussi. Des questions qui restèrent sans réponse pour Ely qui se fit rappeler à l’ordre par son père. Elle fila donc rejoindre sa mère pour le fameux lavement d’oreille. Je répondis au petit signe de Finrel puis je pris Dora par la main, elle avait l’air songeur. Avant de sortir, je tendais mon autre main vers Godefroy.

« - Merci encore. Je te dois beaucoup, j’espère pouvoir un jour te rendre la pareille. A bientôt Godefroy. »

J’attendis que Dora fasse ses au-revoir aussi puis je l’entrainais à ma suite pour continuer notre promenade… Je ne savais pas où aller aussi je prenais des directions au hasard, laissant la surprise de la découverte…
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MessageSujet: Re: Une dernière ligne droite   Une dernière ligne droite Icon_minitimeVen 17 Déc - 14:52

Stigand se voulait être gentil avec Chiana, il voulait en prendre soin comme il l'avait toujours fait, car dans son cœur, elle n'était encore qu'une enfant qu'une rien amusait, un papillon ou une allusion aux feux d'artifices. Mais cette illusion se brisa lorsque Chiana le repoussa. Il ne comprit pas sur le coup. Il voulait juste prendre soin d'elle, car elle sortait d'une terrible épreuve. Elle s'était dirigée vers la commode et essayait de se débarbouiller de ce maudit maquillage si laid à ses yeux... Pourtant cela lui allait parfaitement, avant qu'elle redevienne une adulte dans son âme, elle restait charmante malgré l'étrangeté du maquillage. Elle semblait haïr ce corps qu'on lui avait donné pour son réveil tant attendu. Il fallait tout refaire. Le maquillage, les vêtements, la coupe de cheveux, tout... Elle semblait vouloir effacer toutes les traces de la Chiana d'antan. Par son énervement soudain et sa fatigue, elle chancela, et Wilfrid se précipita alors pour la rattraper. Elle répondit alors à sa question. Ses paroles furent incisives et éclatèrent alors sur l'image de Chiana qui résidait dans le cœur de Wilfrid. Elle était devenue... différente.

Elle pestait contre sa jeunesse perdue, et voulut envoyer valser Stig mais se contenta le repousser, ce qui confirma qu'elle maitrisait beaucoup mieux sa force, car si elle l'avait souhaitée, elle aurait pu littéralement le broyer contre le mur, et peut être même il aurait pu traverser ledit mur... Il voulut s'asseoir à côté d'elle, mais elle le repoussa d'un simple geste. Elle ne voulait pas de son aide, elle n'était plus une enfant. Wilfrid se sentait si impuissant, tellement inutile... Sa seule famille, ou plutôt ce qu'il en restait, ne voulait même plus avoir affaire à lui. Il voulut hurler et pleurer, mais rien ne sortait. Il était brisé, déchiré. Cette douleur qui enveloppait son cœur était insupportable et le rongeait inexorablement. Qu'avait-il donc fait pour mériter qu'on le traite ainsi ? Il était inquiet, il voulait s'occuper d'elle pour qu'elle se rétablisse rapidement. Il voulait la voir rire, gambader dans les plaines comme avant, et la voir jongler, la voir engloutir un repas d'un régiment entier. L'innocence de la jeune fille s'était envolé avec sa deuxième personnalité. Elle maudissait sa vie et cette enfant qui lui avait volé la jeunesse qu'elle aurait voulu avoir. Les excuses de Chiana ne firent que peu d'effet au jeune homme, le mal était fait, elle n'était pas la jeune fille qu'il avait connu. Cette fille l'a était morte. Chiana était froide, forte et incisive, comme une vampire. Elle n'avait gardée que quelques traits physiques et comportementaux, mais ca s'arrêtait là.

Tsahid vint à son tour prendre des nouvelles, et fut accueilli aussi chaleureusement que Wilfrid tout à l'heure. Chiana était de très mauvais poil et très irritable, aimable comme une porte de prison. Ils veulent juste t'aider idiote... Tsahid s'en alla, en précisant qu'il allait voir ce qu'il pouvait faire. Wilfrid le suivit, en disant juste à Chiana qu'il était désolé, et que désormais il l'a laisserait tranquille. Il vint dans la pièce principale de l'auberge, dans laquelle se tenait le reste de la Confrérie. Il ne se préoccupait pas des regards qu'on pouvait poser sur lui, ni des éventuels questions qu'on lui adressait. Son visage en disait long sur ce qui s'était passé là haut. Wilfrid s'isola dans un coin de la pièce. Il était assis, avait posé les pieds sur la table devant lui, croisait les bras et fermait les yeux. La parfaite position du « venez pas m'emmerder ».

Son âme n'était désormais qu'une ruine. Il n'avait ni objectif, ni envie quelconque. Ses problèmes de mémoire ? Il n'en avait plus rien à foutre. Son envie de retourner chez lui, dans le Nord ? Que cette contrée brûle, il ne bougerait pas un sourcil. Le monde pouvait plonger dans le chaos, cela ne l'attristerait pas, ni le rendrait gai. Même la mort semblait une bien pâle consolation. Non. Il était inatteignable, intouchable, pour ne pas dire inconsolable. Son âme était comme une maison en ruine, brisée en milliers de briques, de poutres et de morceaux de bois. Après des mois d'efforts avec les nains, il avait pu faire une petite maisonnette tranquille. En rencontrant Chiana, Tsahid et Salahadîn, il avait érigé une petite statue. Mais la vampire était comme une tempête qui avait tout balayé. Il était revenu à la case départ, au point mort.

Que pouvait-il faire pour elle ? Que ferait-il lorsqu'elle reviendrait le voir ? Il ne s'en préoccuperait même pas. Elle voulait pas de son aide, de sa gentillesse, de son amour. Et bien elle ne l'aurait plus jamais. Ainsi soit-il. Il continuerait à vivre, avec ou sans elle, peu importe, il se trouverait une nouvelle raison de vivre. Elle était morte dans son esprit, et lui, il était dans des ténèbres bien plus obscures que tout ce qu'il avait pu s'imaginer. C'était bien plus sombre que la solitude, plus triste que la mélancolie, bien plus effrayant que la mort. Les personnes présentes dans cette pièce pouvaient maintenir ressentir, si elles ne l'avaient pas déjà vécues, toute la peine que cela apportait, quand l'être le plus cher à nos yeux disparaissait ou nous repoussait...
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Lou
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MessageSujet: Re: Une dernière ligne droite   Une dernière ligne droite Icon_minitimeDim 19 Déc - 12:04

Après avoir quitté le forgeron et sa famille, Dora et Elendil flânèrent dans les rues de Mixtum. Des rires et des cris retentissaient non loin…il y avait une fête ? Ils débouchèrent sur la grande place du village…C’était jour de marché…Tous les marchands, et paysans du coin venaient vendre leurs produits, et venter leurs mérites. Dora…n’avait jamais vu de marché de sa vie…Le sourire qui illumina son visage à l’idée de découvrir un véritable marché faisait plaisir à voir. Elle entraina Elendil au cœur même de toute la foule.

Les odeurs et les parfums divers et variés étaient si agréables. Les étalages croulaient de moult choses, allant de l’alimentaire, à l’outillage, en passant par la décoration, les bijoux etc. Il y avait aussi des forains comme on les appelait…ceux qui allaient de villages en villages, de ville en ville, pour vendre leurs produits.

Des jongleurs et des acrobates faisaient un numéro sensationnel…le clou du spectacle était un ours dressé…Dora le trouva charmant…Quand l’ours s’approcha d’elle, elle ne bougea pas…le dresseur indiqua qu’il ne fallait pas avoir peur et qu’il ne lui ferait aucun mal…Mais Dora le savait déjà…Elle tendit la main…que l’ours lécha délicatement…Elle rit alors et passa une main sur la tête de l’animal qui poussa un petit grognement de plaisir pour revenir vers son maître…Les gens applaudissaient aussi bien l’ours que Dora. La jeune femme serrait plus fort la main d’Elendil…elle n’avait eut aucune envie qu’on la remarque ainsi…tout ce qu’elle avait voulu…c’était caresser l’ours…comme les Elfes, les Lutins et les Fées vivaient en symbiose avec la nature…et toutes les bêtes qui la peuplaient étaient leurs amis…Tel en avait décidé les dragons...quand ils punirent les belligérants…et que les animaux perdirent le don de la parole…

Ce qui avait été surprenant aux yeux de Dora et Elendil, s’était que l’ours n’avait rien fait contre Elendil…pourtant les animaux avaient peur des lycans…Pour Dora…c’était parce qu’Elendil avait réussi à dominer ses instincts primitifs pour les mettre à son service…Les animaux savent sentir quand on leur veut du mal ou non…

Alors qu’il passait devant un étalage de fruit et légume, le marchand les héla et leur tendit à chacun une pomme…en disant qu’ils formaient un couple superbe et que la demoiselle avait eut beaucoup de courage avec l’ours tout à l’heure…et que ces pommes étaient cadeaux…
Nul doute pour Elendil que la demoiselle avait tapé dans les yeux du marchand et qu’il n’allait pas le dire…mais bon…il avait l’air d’un honnête homme…Dora pris les deux fruits et gratifia le marchand d’un sourire poli…Elle tendit une des pomme à Elendil…


« - C’est superbe….je n’avais jamais vu de marché auparavant…Toutes ces couleurs, ces senteurs…ces gens…bon…il y a un peu trop de monde…mais…ca vaut le détour… »

Elle tourna la tête vers Elendil…et lui décrocha un sourire radieux…De quoi faire chavirer bien des cœurs…



Chiana se retrouva seule dans la chambre. Elle était d’humeur morose. Pour elle personne ne pouvait la comprendre de toute manière. Elle se sentait si seule…les images de ce massacre de sa famille par les vampires, et le lycan qui les accompagnait la hantait. Soudain on frappa à la porte…C’était Tsahid qui revenait avec Sélène. La vampire remercia le marchant et le pria de la laisser seule avec Chiana.

Tsahid redescendit l’escalier…il observait Stigand…Il comprenait bien ce qu’il ressentait. Il se sentait mal…Chiana les avait tous repoussé…mais pouvait-on comprendre ce qu’elle-même ressentait ? Elle était redevenue elle-même…certes elle n’avait plus rien à voir avec la petite créature amusante et drôle qu’elle était…à présent, c’était une femme d’une vingtaine d’année qui avait toute la vie devant elle…mais aux pouvoirs surdéveloppés…et dont elle n’avait nullement envie.

Tsahid n’était pas le seul à observer Stigand. Tous ceux présents étaient mal à l’aise…et l’atmosphère pesante était presque terrifiante. On comprenait Stigand…mais on comprenait Chiana…

Nicodémus se leva, et s’assit en face de Stigand…Salahadîn discutait avec Tsahid, et Voronwë. Vorondil fumait sa pie dans un coin avec notre maître Nain…Inwë n’était pas redescendue…elle était toujours au chevet de Lou.

Une autre personne s’était approché de Stigand…ou plutôt une personne et un oiseau…Jo’…et Jérémy. Jo était assit sur le dos de son frère. Il observait Stigand. Il descendit de son perchoir et se posta face à l’amnésique…La mine grave. Il se décida à parler :

« - Tu sais…ne crois pas être le seul à te sentir ainsi…La transformation d’un être cher…c’est douloureux…mais…c’est de l’égoïsme pur et simple de se mettre dans un état de mutisme et de décadence comme tu le fait…Elle a changé…oui…et alors ? Tu aurait préféré qu’elle reste toute sa vie…fort longue…pour ton seul et bon plaisir ? Etre ce autre chose que ce que l’on est vraiment…crois-moi…c’est terrible…Demande à mon frère….ou à ma sœur…. »

Jérémy baissa la tête…il observait les plumes qui recouvraient son corps…ses pattes d’oiseau…oui…être différent de ce que l’on est…c’est affreusement douloureux…Il en savait quelque chose. Quant à Dora…elle avait trouvé une belle compensation à ne plus être une fée…Au moins…elle pouvait pleinement aimer celui que son cœur avait choisit…et être aimée tout autant en retour…

Jo’ repris d’une voix qui tremblait presque :

« - Ce qu’il faut se dire…ce n’est pas…ce n’est pas regretter l’autre être qu’elle était…car en fin de compte…ce n’était pas elle vraiment…ce n’était qu’un masque dont elle s’était affublé. Il faut…il faut que tu cherches ce que tu peux aimer à présent en cette personne qu’elle est vraiment…Il y a forcement des choses positives…Au lieu de rester là…à pleurer sur ton sort… »

Puis le lutin s’éloigna sur ces paroles dures…Il était très mal placé pour donner ce genre de conseil…lui-même n’acceptant pas le changement de sa sœur…mais…si son expérience pouvait changer quelque chose…et aider une personne dans le besoin…

Vorondil avait sourit en écoutant les propos du roi des lutins…finalement…il n’était pas contre sa sœur et Elendil…il cachait un jeu…Le prince des humains se décida alors d’élucider un jour où l’autre le mystère qui entourait l’esprit du roi Farfadet et de son frère…

Soudain…un grincement en haut indiqua qu’une porte s’ouvrait…Sélène tenait Chiana par la main…mais…une Chiana métamorphosée…Si Stigand se décidait à lever les yeux vers les deux femmes qui descendaient les marches de l’escalier…il en aurait sans doute, comme tous les autres, le souffle coupé…Chiana…était…splendide…Ses longs cheveux noirs avaient été arrangés, et coupé par endroit…dans un dégradés ravissant. Sa tenue, que Sélène lui avait donnée, mettait on ne pout plus en valeur ses formes féminines…avec toute l’audace et la sensualité qui caractérisait les femmes vampires…Elle était si raffinée…de son ancien personnage, seul subsistait ses grands yeux pierre de lune, et son coté félin…mais on ne pouvait guère parler de chat…si Stigand aurait du choisir un félin pour la désigner à présent…il aurait plus opté pour une panthère…redoutable…mais suave…douce…mais dotée de griffe et de crocs…

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MessageSujet: Re: Une dernière ligne droite   Une dernière ligne droite Icon_minitimeDim 19 Déc - 13:50

Wilfrid n'avait pas bougé d'un iota... Toujours assis dans un coin de l'auberge, renfermé sur lui-même. Pour une fois, il ne se posait pas mille et unes questions, non. Il ne faisait que de pester sur la tournure des évènements, sur ce que Chiana était devenue, mais surtout sur le fait qu'elle l'est repoussée ainsi. Elle était certes dans une période bien difficile, et c'est dans ces moments là qu'on a réellement besoin des êtres qui nous sont chers. Mais elle avait refusée son soutien, et il l'avait très mal pris. Il se sentait désormais comme un étranger pour elle, sa dernière « famille ». Et maintenant, il s'était recroquevillé sur lui-même. Il sentait bien malgré lui les regards de la Confrérie. Il rendait l'atmosphère bien plus pesante qu'elle ne l'était réellement. Même si Sitg ne se préoccupait guère de ce que les autres personnes ici présentes pouvaient bien dire ou penser, il vit Tsahid monter avec Sélène, et il revint seul dans la pièce principale. Nul doute que Sélène était la personne la plus à même d'aider Chiana. Elles étaient toutes deux des vampires, et Sélène saurait sans aucun doute comment embellir la jeune vampire, elle qui était si sensuelle. Wilfrid ne s'occupa pas de Nicodémus, qui s'installa en face de lui... Pouvait-il sonder l'esprit des autres lui aussi ? L'amnésique commençait à en avoir plus qu'assez d'être épier ainsi... Il aurait sur le moment vendu son âme au diable, pour apprendre un sort d'entrave, pour qu'on le laisse tranquille, dans sa mélancolie. Il se sentait nu, comme un livre ouvert, et cela l'embarrassait grandement.

Jo', le roi des farfadets, et Jérémy, son frère corbeau vinrent près de Wilfrid. Et le roi en personne vint faire la morale au jeune homme. Au vue de la drôle de famille que Jo' avait, Wilfrid comprenait que le roi des farfadets était affecté par les transformations qu'avaient subis ses proches, mais le problème n'était pas là. Stig ne se sentait pas égoïste, enfin il n'interprétait pas son comportement ainsi. Certes, il avait été choqué de voir une Chiana bien différente de d'ordinaire, le changement de son timbre de voix et de ses goûts en matière d'amusement et de maquillage avait touché le jeune homme, mais il aurait pu nettement mieux accepter ses changements, si elle ne l'avait pas repoussée comme elle l'avait fait. Il voulait être là pour elle, mais elle l'avait écartée, et c'était la nœud du problème dans l'âme de Stigand. Mais il comprit où le roi voulait en venir dans ses propos. Son recroquevillement était inutile. Il allait regretter quelques aspects de la personnalité de Chiana, mais la personne qu'il avait connu jusqu'à présent n'était pas la véritable Chiana, mais le bouclier qu'elle s'était faites inconsciemment pour se protéger des tourments de la réalité et du passé. Il fallait redécouvrir la personne, voir comment elle avait évoluée dans ses moindres détails. Elle restait Chiana après tout, et il fallait apprendre à apprécier la personne pour ce qu'elle était, et non pas comparer bêtement avec ce qu'elle était auparavant.

Être autre chose que ce que l'on était... Wilfrid était terriblement effrayé à cette idée là, d'être aux antipodes de ce qu'il était avant son amnésie... S'il recouvrait la mémoire avec ce fait, qui sait quelle bataille intérieure il aurait à endurer... Arriverait-il à s'accepter lui même ? Quel question... Il verrait cela en temps et en heure. Le message du roi était passé et avait bien été entendu. Wilfrid murmura un remerciement, sa voix était encore étouffé par la mélancolie qu'il l'habitait. Il regardait ses mains... Finalement, il avait été faible, autant physiquement que mentalement. Il tenait pas face aux épreuves qu'il endurait, et il fallait encore et toujours qu'on vienne l'avertir, qu'on lui fasse la morale, ou qu'on l'empêche d'intervenir, car il n'aurait fait qu'empirer la situation. Il ne voulait plus faire d'erreur, il voulait devenir plus fort, pour Chiana. Il souhaitait qu'elle puisse à nouveau compter sur lui dans les moments les plus obscures. Il ferait des efforts, il arrêterait de se poser trop de questions, il se focaliserait sur l'essentiel. Il aiderait son amie à rattraper les années qu'elle avait perdue...

Cette dernière fit son entrée dans la pièce, il ne l'avait pas vu venir... Elle était transformée, non pas en créature ignoble, mais en magnifique jeune femme, suave et sensuelle. Habillée dans le même style vestimentaire que Sélène, mais avec cette petite chose en plus, le fameux je-ne-sais-quoi. Malgré la tenue sombre qu'elle portait, sa longue chevelure brune et ses yeux de lunes, elle rayonnait, elle scintillait. Un diamant tout juste taillé. Sa tenue ne faisait que ressortir ses courbes parfaites. Le maquillage était fin et avait fait disparaître les stigmates des douleurs et des peines qu'elle avait endurée auparavant. Le tout était accompagné de quelques bijoux noirs, mais quelques détails faisait toute la différence. Le chaton noire, presque inoffensif et terriblement mignon, avait laissé place à la panthère, redoutable et magnifique. Qui croirait, en voyant une si douce jeune femme, qu'elle puisse être si forte... Cela pouvait être trompeur, comme quoi, les apparences sont bien souvent des illusions. Wilfrid était soufflé par la beauté de Chiana, elle semblait nettement mieux dans sa peau, après être passer entre les douces mains de Sélène. Quelque chose retint Wilfrid, il voulait parler à son amie... Il était gêné par le nombre de personnes présentes, malgré ce qu'il avait à dire... Allez, t'es un homme ou quoi ? Il se décida, se leva d'un bloc, et se plaça en face de sa chère Chiana. Il mâchouilla ses mots, ils ne voulaient pas sortir.

« Chiana... tu es... Enfin... je.... »

Le morceau voulait pas sortir. Il était très gêné, par ce qu'il avait à dire, et par le fait qu'il y avait une dizaine de personnes dans la pièce. Il inspira profondément, il allait tout débiter, d'un seul coup, en apnée...

« Je ne m'attends pas à ce que tu t'excuses pour tout à l'heure car je comprends et maintenant ca n'a plus d'importance, car la seule chose qui compte pour moi c'est d'apprendre à connaître la véritable Chiana même si elle est bien différente de celle que j'ai connu avant, cela n'a aucune importance je veux juste passer du temps avec toi et apprendre à aimer ce qui a changé chez toi. »

Il expira bruyamment. Il était rouge comme une pivoine. Allez savoir si c'était à cause de sa déclaration ou à cause de son épreuve d'apnée...
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