Le Monde des Chimères
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 Une dernière ligne droite

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Elendil
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Elendil


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MessageSujet: Re: Une dernière ligne droite   Une dernière ligne droite - Page 2 Icon_minitimeJeu 23 Déc - 14:08

La visite chez le forgeron m’avait intimement troublée. Instinctivement je m’étais revu moi… Avec Ely. Aurions-nous eu une aussi belle fille ? Je ne savais même pas s’il allait s’agir d’un garçon ou non… Qu’importe, j’aurai surement été autant heureux, avec l’un ou l’autre. J’aurai surement vécu comme Godefroi, forgeron de métier, honorant mes commandes et aimant ma famille. Rien de plus, rien de moins… Mais tout cela m’avait été enlevé. Le futur avait changé et peut-être que je ne pourrais probablement jamais vivre cette vie qui m’avait d’abord été tracée. Un petit caillou m’avait fait dévier de ma trajectoire… Désormais j’étais un Lycan… J’avais rejoins une quête qui me dépassait surement de beaucoup… J’avais rencontré des personnes exceptionnelles… Etienne… Lucian… Tous les autres Lycans… Vorondil… L’Impératrice elle-même ! Et bien sûr… Dora. Dora la petite fée dont j’étais tombé amoureux, alors que je pensais ne jamais refaire ma vie… Elle avait sacrifié son existence pour moi, surement la plus belle preuve d’amour qu’elle aurait pu me faire. Alors que j’étais venu la sauver, c’est elle qui avait tout fait… C’était la petite fée qui avait sauvé le grand Lycan… Et tandis que nous marchions dans Mixtum, je me rendais compte à quel point j’avais de la chance… Certes, je ne pourrai jamais oublier Ely… Jamais… Quoique je puisse faire, ou que les autres puissent faire… Mon tatouage me rappellerait toujours mon terrible crime. Mais je sais que si elle avait été à ma place, je n’aurai pas voulu qu’elle porte le deuil toute sa vie, seulement qu’elle ne m’oublie pas. Car il n’y a rien de plus terrible que l’oubli… Même la mort est bien fade devant l’oubli. Je savais, au fond de moi, qu’Ely aurait voulu la même chose, car nous n’aurions pas voulu que l’autre reste atterré pour le reste de sa vie…

Les bruits et les odeurs du marché me réveillèrent. Enfin façon de parler, disons plutôt qu’ils me sortirent de mes pensées. Mon odorat était assailli par un nombre incalculable d’odeurs, pas forcément agréables, et il n’était pas évident de toutes les déchiffrer. Sans compter que j’entendais pratiquement toutes les discussions, et vu le nombre de personnes, cela faisait un sacré boucan… J’avoue que je n’étais pas à l’aise et je me demandais quand allait venir la sacrée migraine, qui ne devait surement pas être très loin. Toutefois, je ne voulais pas priver Dora de ce spectacle – puisqu’il semblait en être un pour elle – aussi pris-je sur moi. Nous traversâmes alors le marché. Passant d’étal en étal, se frayant en chemin parmi le monde. Il y avait de tout, comme dans tous les marchés et à entendre les forains, on avait besoin de tout et tout n’était pas cher ! Il y avait des gens qui marchandaient, d’autres qui flânaient, qui regardaient, qui ne faisaient que passer… Le marché était souvent quelque chose de particulier, comme une seconde vie de quelques minutes au cours d’une vie. Au cœur d’un marché on ne pense plus à rien, on se laisse guider par le flot des gens, bercé par les odeurs… Depuis que j’étais un Lycan c’était un peu moins agréable, mais cela devait être pour Dora une expérience incroyable, à en juger par ses yeux, ouverts tout ronds.

Nous fîmes une halte devant un spectacle de saltimbanques. Les jongleurs et les acrobates n’étaient pas des amateurs et leur spectacle était agréable à regarder. Ils finirent le spectacle par un numéro d’ours dressé. Je n’étais pas spécialement ravi de le voir s’approcher de Dora, mais il s’avéra que j’avais finalement eu tort et l’ours s’était contenté d’un petit coup de langue sur la main de la jeune femme. Tandis que l’on applaudissait les artistes, je sentis la main de Dora serrer plus fort la mienne. J’exerçais à mon tour une petite pression pour lui intimer que tout irait bien et, après avoir fouillé dans ma bourse, je donnais au petit garçon chargé de la quête, quelques pièces d’or qu’il me restait. Il afficha un large sourire que je lui rendis et nous continuâmes notre route. Nous fûmes hélé par un marchand de fruits et de légumes, qui, visiblement, appréciait la beauté de Dora, mais c’était trouvé un autre argument pour pouvoir lui offrir quelque chose. Il n’avait pas l’air bien méchant, aussi n’aurais-je pas pu lui en vouloir… Il était vrai que Dora était magnifique et j’avais bien peur que ce soit mon lot quotidien… Cela aurait été surement pareil avec Ely si nous n’avions pas vécu dans notre petit village, mais peu importe. Je pris la pomme que Dora me tendait avec un sourire et adressai un remerciement au marchand. La jeune femme me donna ensuite ses impressions, mais son sourire fit battre la chamade à mon cœur…


« - J’ai connu quelques marchés, auparavant. Mon père m’y emmenait quelque fois, et… j’y suis allé une ou deux fois avec Ely. J’aimais bien les marchés, mais, maintenant… »

Je parlais un peu plus à voix basse.

« - Être un Lycan a des avantages, mais avoir l’odorat et l’ouïe fine dans un milieu surpeuplé et remplis d’odeurs diverses est relativement rebutant… Enfin, peu importe, si ça te plait. »

Je lui rendis mon sourire spécial Dora. Puis rajoutais :

« - Que dirais-tu d’un endroit juste un peu plus paisible ? »



Dernière édition par Elendil le Jeu 23 Déc - 20:46, édité 1 fois
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Lou
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Lou


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MessageSujet: Re: Une dernière ligne droite   Une dernière ligne droite - Page 2 Icon_minitimeJeu 23 Déc - 18:57

Dora n’avait pas songé un seul instant à Elendil et sa condition de Lycan…et cette gêne que pouvait occasionner ses sens surdéveloppés au milieu d’un tel capharnaüm.

Aussi lorsqu’il proposa de se rendre dans un endroit plus tranquille, pensez bien qu’elle a accepté de suite. Imaginez la petite demoiselle qui se saisit du bras de ce brave Lycan que voila et l’entraine loin de toute ca raffut et de toutes ces senteurs dérangeantes pour lui…Elle marchait presque un peu vite…mais elle voulait abréger ce « supplice ». Ils traversèrent ainsi une partie du village…pour aboutir à un pont. Il menait à une autre partie du village…qui semblait être un genre de faubourg du premier bourg. L’endroit était on ne pouvait plus calme. Tout le monde était au marché.

Dora se posta sur le milieu du pont et se pencha pour observer l’eau si claire…et si tranquille…une rivière qui portait bien son nom… « La limpide »…La jeune femme s’amusait à observer le fond de l’eau…elle était si claire qu’on voyait les pierres qui la tapissait…Les poissons s’en donnaient à cœur joie.

Elle rit et descendit le pont pour aboutir sur la berge…décidément quelle curieuse celle la. Elle ramassa un caillou plat…et le laça au loin…il fit quelque ricochets…de quoi faire rire davantage la demoiselle…lui fallait vraiment pas grand-chose à celle-là…

Puis elle s’assit au sol…observant l’eau…Elle avait toujours eu peur de l’eau…Elle ignorait pourquoi…Mais elle ne savait pas nager…elle avait trop peur de toute façon…Elle ramena ses jambes contre elle…observant cet élément qui l’effrayait. Certes c’était très beau…mis y aller…bouh… nan…

Elle eut un instant d’hésitation…puis demande doucement à Elendil :


« - Tu aime l’eau toi ? »

Elle serra plus fortement ses jambes repliées contre elle…puis repris :

« - Moi…je ne sais pas nager…j’ai toujours eut peur de l’eau »

Elle avait dit ces mots comme si c’était un crime de ne pas savoir nager…Mais c’était une réalité à laquelle elle venait de songer…Les fées n’avaient nul besoin de nager…puisqu’elles volaient…C’était assez réducteur comme idée…mais elle n’avait jamais songé à l’importance que cela pouvait avoir un jour…Il faut dire qu’elle n’avait pas prévu de se retrouver un jour privée de ses ailes…Son élément à elle c’était le ciel…pas l’eau…elle aurait bien aimé pouvoir voler à nouveau…mais elle ne pouvait plus…Et les avions ne sont pas d’actualité…hrem… bref…elle poussa un petit soupire.. Ses yeux bleus fixaient toujours cette étendue limpide de la rivière qui évoluait tranquille et imperturbable.

L’eau était toujours si fascinante…puissante et destructrice…mais en même temps si douce et si réparatrice. C’était cette puissance qui effrayait Dora.





Chiana avait regardé Stigand comme s’il s’agissait d’un OVNI…il avait fumé quoi lui pour lui déclarer ça devant tout le monde. Elle semblait aussi gênée que lui…Et ça…elle n’aimait pas…Mais vu la sécheresse dont elle avait fait preuve précédemment, et le regard insistant de Sélène genre « aller soit gentille avec lui »…elle se décida alors à répondre sur un autre ton :

« - Heu…c’est gentil à toi…mais je…je n’ai plus rien à voir avec cette gamine que tu as connu…et je ne compte pas redevenir comme elle. Je suis une femme…pas une enfant. Et je ne veux pas de pitié ou toute autre considération parce que j’ai l’air fragile, ou autre. Tu veux passer du temps avec moi…d’accord…mais cherche pas à me protéger…ce serait plutôt l’inverse à mon avis… »

Et ben dans le genre agréable on fait mieux…Sélène baissa la tête avec un petit sourire. Pour l’apprivoiser celle-là ca va être coton. Elle était vraiment farouche…La jeune femme s’assit à la table ou Stigand s’était assit précédemment, non sans avoir fait un signe au jeune homme de la rejoindre. Sélène avec eux…Elle entama une conversation avec un air des plus sérieux :

« - Stigand…J’aimerai savoir ce que vous comptez faire ? Allez-vous chercher a connaître vos origines et ainsi retourner dans les pays du Nord ? Chiana dois s’entrainer…et nulle autre qu’elle-même ne peut découvrir ses pouvoirs…Ils peuvent être redoutables…puissants…et surtout…ils sont totalement inconnus…car il y a très peu de vampire de son type. C’est regrettable…mais nous autres vampires de sang sommes les plus nombreux… »

Elle fit une pause et grimaça à cette idée…Elle haïssait les vampires de sang tueurs et assassin…mais elle en était un elle-même…ho elle n’a pas un palmarès comme certains, et s’en est surtout pris à des rebus de la société et des mauvaises personnes…mais elle avait tué…mais le sang humain avait tellement meilleur gout que le sang des animaux…

Mais pour elle… une ancienne fée…tuer un animal sans nécessitée était aussi horrible que de tuer un être capable de réflexion…

Elle fixait ses mains…et repris :

« - Je suis sûre que Chiana a la capacité de lire dans les esprits…et bien d’autres choses tout aussi redoutables… »

Chiana s’exclama soudainement :

« - Hein ? S’est vrai ? Tu crois que je peux lire dans les esprits ? »

Sélène acquiesça mais se dépêcha de reprendre :

« - Oui… mais il y a des règles Chiana…il ne faut pas abuser de ses pouvoirs pour jouer…ou se divertir…On ne doit pas violer l’individu… »

Chiana fit la moue…mais elle comprenait bien…

Sélène demanda alors à Stigand :

« - Je ne sais donc pas ce que vous comptez faire…mais…je pense que certains exercices peuvent être utiles à vous…tout comme à Chiana pour recouvrer votre mémoire si vous retournez la bas…en chemin Chiana devra s’exercer dur pour contrôler une infime partie de son pouvoir… »

Ainsi donc si Wilfried décidait de repartir dans le Nord…Chiana le suivrait…



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MessageSujet: Re: Une dernière ligne droite   Une dernière ligne droite - Page 2 Icon_minitimeJeu 23 Déc - 22:15

Et oui… Être Lycan avait de nombreux avantages, après tout qui aurait été contre des sens plus affinés, des réflexes plus rapides et un profond instinct de survie ? Personne surement. Et moi-même, maintenant que Lucian m’avait appris à me maîtriser, à dompter le loup qui était en moi, je n’étais plus tout à fait contre ce que j’étais devenu. Certes la nostalgie du passé était toujours là mais c’était comme ça et maintenant je m’acceptais beaucoup mieux. Dora m’aidait à oublier que j’étais ce que j’étais… Avec elle, je me contentais d’être moi. Ensemble nous étions tous les deux et rien d’autre. Elle n’était pas une ex-fée, je n’étais pas un Lycan. Elle était juste Dora, j’étais juste Elendil. Bien sûr nous avions notre vécu, notre passé, notre bagage. Mais lorsque nous étions ensembles, cela ne comptait pas, cela ne comptait plus. Je savais qu’elle assumait le choix qu’elle avait fait dans la Cité Rouge, et moi-même j’avais accepté ce que j’étais devenu finalement. Aussi il n’y avait pas besoin de revenir sur le passé, c’était inutile.

Dora comprit rapidement que la proximité d’un grand nombre de personnes et d’odeurs m’indisposait un peu à présent. On imagine bien pourquoi, après tout, qui pourrait ne pas avoir une énorme migraine tout en écoutant parler des centaines de personnes avec des voix, des timbres et des sujets de conversation différents ? Un brouhaha pourtant quasiment clair et déchiffrable pour mes oreilles… C’est un peu comme si j’avais suivi une centaine de conversation, sans pour autant vouloir y prendre part. Je me serai bien gardé d’entendre certaines choses, mais on ne pouvait pas vraiment mettre ce pouvoir sur « off ». Il fallait faire avec. Aussi me laissais-je guider tranquillement par Dora qui m’avait prit par le bras et m’entrainait loin de ce raffut. Le marché s’éloignant, j’eus beaucoup moins à souffrir des odeurs et des voix, même si la légère brise m’en charriait quelques unes de temps en temps. Qu’il était désagréable de se savoir indiscret sans le vouloir… Après tout, je ne demandais pas à écouter toutes les conversations… Enfin, fort heureusement cela avait surtout son côté pratique au-delà de l’indiscrétion.

Je ne fis pas trop attention à l’endroit où elle me menait. A vrai dire, je me contentais de la laisser faire. Nous traversâmes quelques rues, de plus en plus désertes alors que nous nous éloignons du marché. Apparemment il s’agissait là de l’animation de la journée où tout le bourg était réuni. Nous finîmes par traverser un pont… Enfin traverser. Dora s’arrêta en plein milieu pour regarder au fond de l’eau. Je m’étais arrêté derrière elle, l’enlaçant doucement d’une main et penchant également ma tête au-dessus du rebord du pont pour voir ce qui attirait tant son regard. La rivière était calme et paisible. L’eau, limpide comme l’eau de roche, laissait voir le fond. Il y avait des poissons qui semblaient jouer comme des enfants. Elle s’élança ensuite, s’échappant de mon étreinte, de l’autre côté du pont pour rejoindre la berge. Elle riait. Etait-ce les poissons ? Je ne savais pas. Je m’étais contenté de la suivre. Alors que j’arrivais sur la berge, je la vis lancer un petit caillou plat qui fit quelques ricochets sur l’eau. Cela sembla l’amuser également. Elle s’installa ensuite près de l’eau, ramenant ses jambes contre elle, comme s’installerait une petite fille pensive.

Je vins m’installer à côté d’elle, en silence, tandis qu’elle me demandait doucement si j’aimais l’eau. Elle sembla se recroqueviller un peu plus tandis qu’elle m’avouait ne pas savoir nager, d’avoir peur de l’eau. Je passais une main autour de ses épaules et lui dit doucement :


« - J’aime beaucoup l’eau. Elle me rappelle beaucoup de choses… C’est l’élément qui m’apaise, c’est l’opposé de mon métier… Je passe ma vie près des flammes, je dompte le feu pour maitriser le fer… L’eau m’apaise… C’est pour cela que j’aime tant tes yeux bleus… Parce qu’ils sont comme l’eau… »

Je m’approchais d’elle pour poser mon regard dans le sien.

« - Tu n’as aucune raison d’avoir peur de l’eau tu sais… »

Je regardais la rivière un instant, puis me dit que… pourquoi pas. Je défis les lacets de ma tunique de cuir puis l’enlevais doucement, puis retirais ma chemise de lin qui se trouvait en-dessous. Je déposai mes affaires sur le côté puis me dirigeais vers la rivière. L’eau était un peu fraîche mais agréable, le courant n’étant pas trop fort. Me tournant vers Dora, avec un sourire, je fis à son attention :

« - Et si tu venais ? Que je te montre que tu n’as pas à avoir peur d’elle ? »
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MessageSujet: Re: Une dernière ligne droite   Une dernière ligne droite - Page 2 Icon_minitimeVen 24 Déc - 1:34

Wilfrid se sentait profondément gêné par ces quelques mots qu'il avait prononcé, même si ce n'était pas une déclaration d'amour. Il lui avait déjà pardonné de l'avoir repousser comme elle l'avait fait. Chiana avait beaucoup d'importances à ses yeux, et quelque soit la personne qu'elle était devenue, il souhaitait sincèrement la découvrir, et à apprendre à l'apprécier. Elle n'avait plus rien de l'enfant innocente qui s'amusait d'un rien, elle était une femme adulte qui allait devoir vivre sans son enfance, que l'on lui avait volé, et sans le soutien de ses proches, qui avaient péris, ainsi que vivre avec sa condition de vampire.

Malgré la sécheresse des paroles de la vampire, le jeune homme fut soulagé de savoir qu'elle l'acceptait. Stig ne savait guère si prendre avec les femmes, Melni la naine ne lui avait pas enseigné ce genre de choses. Il devait apprendre sur le tas que les femmes n'étaient pas toujours aussi douces que leur apparence laissait bien croire. Wilfrid ne voulait pas la materner comme il le faisait auparavant, car la situation était bien différente. Elle était insouciante et ne se préoccupait guère des conséquences de ses actes, elle ne savait même pas ce qu'elle était réellement. Elle ignorait tout d'elle même et des possibilités qui s'offraient à elle, elle avait enfermée une partie d'elle-même dans une boîte, afin de la préserver de la triste réalité de son orphelinat, et de la nouvelle race à laquelle elle appartenait. Mais désormais elle était éclairée, et allait pouvoir vivre sa vie pleinement, avec le passé loin derrière elle. Chiana allait se redécouvrir elle aussi, pouvoir apprécier ses nouveaux talents, et quiconque était loin d'imaginer jusqu'où ses nouveaux pouvoirs la porterait.

« Avant, c'était différent. » rétorqua Wilfrid. « Je devais prendre soin de toi pour que tu évites de semer la pagaille, mais Salahadîn était bien plus compétent que moi dans ce domaine là. Aujourd'hui je peux totalement t'accorder ma confiance sur le choix de tes actes, et pour me sortir des pétrins dans lesquelles je serais fourré. »

N'empêche qu'il devait se méfier d'autre chose, et il l'avait déjà bien remarqué. Les sauts d'humeur des femmes sont bien redoutables. Prenez garde à l'eau qui dort.

Wilfrid s'installa à la table à laquelle il était assis un peu plus tôt, en compagnie des deux charmantes vampires qu'étaient Chiana et Sélène. Cette dernière interrogea l'amnésique sur ce qu'il comptait faire à propos de ses propres problèmes. Un peu plutôt il n'en avait que faire, mais puisque sa perspective de son avenir avait changée en étant accepter par sa belle amie, il commença à réfléchir à ce qu'il pouvait faire. Retourner chez lui était une idée intéressante. Depuis le début de son voyage, il n'a eu aucune bride, aucun flash, ni aucune émotion particulière pouvait témoigner de sa vie d'avant la Chute, si ce n'est ce rêve dans lequel il avait remonté la falaise, et dans lequel il avait découvert qu'on l'avait projeté vers le vide. Mais était-ce la vérité ? Et si ce rêve n'avait été que le fruit de son imagination, qui sait... Son seul espoir de recouvrer la mémoire était d'essayer de la stimuler en étant en présence de senteurs particulières, de vues déjà connues, et cela ne pouvait se réaliser que sur sa terre natale, où il avait passé la plupart de sa vie, les lointaines Terres du Nord.

« Et bien, je crois bien que la seule perspective qui s'offre à moi est effectivement de rejoindre ma terre natale, en espérant que ce retour au pays me fera recouvrir l'intégralité de mes souvenirs. » répondit il à Sélène.

Il ne lui échappa pas que Sélène semblait gênée lorsqu'elle parla des vampires de son type. Chiana et Sélène avaient beau être des vampires, elles étaient foncièrement différentes. Wilfrid avait comprit qu'il avait devant ses yeux les deux types de vampires qui existaient sur Chimeria, celle qui devait se nourrir du sang des êtres vivants, et celle qui se nourrissait des âmes et des émotions. La deuxième catégorie semblait bien redoutable, aux vues des démonstrations qu'avait fait Chiana par le passé. En maitrisant ses merveilleuses capacités, bien peu d'êtres vivants seraient capables de rivaliser avec ses talents. Selon Sélène, Chiana serait également capable de lire dans les pensées des gens, mais les problèmes d'éthique d'un tel pouvoir semblaient ennuyés la jeune vampire, qui sembla faire la moue devant cette obligation morale. Stig grimaça à son tour, après tout, on ne lui avait guère demander son avis pour lire dans son esprit... (Esprit aux yeux azurs qui est parti se reposer à l'étage, si tu l'entends, tape deux fois...)

« Ah... L'éthique voyez-vous, j'aurai deux mots à dire à ce sujet. » dit-il, sur un ton sarcastique.

Wilfrid se demanda à quel moment il devait partir pour les Terres du Nord. Après tout, Chiana venait à peine de redevenir elle-même, et n'avait peut-être pas totalement récupérée. Aussi, au sein de la Confrérie, il y avait des personnes remarques comme Sélène, le vampire encapuchonné qui était comme Chiana, et l'Impératrice Lou elle-même, qui pouvaient prodiguer quelques conseils avisés à la jeune vampire, avant d'entamer un long voyage vers des horizons glacés. Et puis, Stig voulait profiter du calme apparent de Mixtum pour pouvoir explorer la nouvelle personnalité de Chiana. Et il se souvint que Sélène devait également l'aider à réveiller ses souvenirs. Peut-être en brisant quelques entraves dans son esprit, lui permettant ainsi d'augmenter ses chances de recouvrer la mémoire, et par la même occasion de découvrir quel genre de personne il est réellement.

« Et bien, si cela est possible, j'aimerai sincèrement que l'on puisse rester quelques temps avec la Confrérie, le temps de bien préparer ce voyage et les épreuves qui nous attendent... Et puis, j'ignore toujours pour quelle raison l'Impératrice semblait si surprise à la vue du collier de Chiana, je me demande quel intérêt elle lui trouve, hormis son éclat particulier... J'ajouterai aussi que ma faiblesse atteint mon orgueil, et que je souhaiterai devenir plus fort, ne serait-ce pour être le moins possible dépendant de Chiana en cas de danger, non pas par machisme, mais ne pas la mettre dans une situation embarrassante dans laquelle elle risquerait sa propre vie. » ajouta-t-il.

Il avait voulu peser ces mots. Il ne voulait pas entraver l'entrainement de Chiana, et pour cela, il devait aussi quelque part à apprendre à se passer d'elle. Après tout, qui sait quels dangers le guettait sur la route qu'il allait prendre. Peut-être croiserait-il sur son chemin les meurtriers du culte de Xorax. Wilfrid souhaitait ne pas être un fardeau pour Chiana, c'est le message qu'il avait souhaité faire passer dans ses dernières paroles.

« Et puis, il y a cette histoire de Culte des Ombres que nous devons éclaircir. Enfin... Sahaladîn pourrait très bien le faire seul, mais nous étions avec lui et je ne veux pas qu'il porte ce fardeau seul. »
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Lou
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MessageSujet: Re: Une dernière ligne droite   Une dernière ligne droite - Page 2 Icon_minitimeMar 28 Déc - 22:52

Dora regardait Elendil ôter ses vêtements sans vouloir comprendre ce qu’il voulait faire. Il n’allait quand même pas…ben si…Il entra dans l’eau, et pour combler la chose…l’invita à le rejoindre. Mais il était fou…

Dora eut un geste comme pour l’empêcher d’y aller…mais trop tard…Le suivre…pas question. Pis quoi encore…Déjà ça devait être froid…Et puis elle avait peur de cette eau. L’eau qui pouvait être si douce et si tumultueuse…Cette eau qui se glissait dans tous les orifices qu’elle pouvait dénicher…et si elle n’en trouvait pas…elle usait…creusait…jusqu’à ce qu’elle puise se frayer un chemin.

Nombre de roches et d’éléments de la nature furent sculpté par l’eau, tel des curiosités et des aberrations naturelles…l’eau a réussi à passer.

Dora observait l’eau claire de la Limpide…Elle s’approcha…au plus prêt, et fit glisser sa main au dessus de la surface de l’eau…pour enfin la plonger de l’eau…Elle la retira aussitôt…elle était froide…et mouillée…normal pour de l’eau me direz-vous…Mais ce contact saisissant et froid de l’eau lui était désagréable. Elle ne voyait pas l’eau comme une surface tranquille et douce…e contact de cet élément n’avait rien de caresses à ses yeux de saphirs.

Ses yeux…ils étaient bleus…comme l’eau certes…mais aussi comme le ciel…Elle était une fée…et une fée vole…elle aime le vent…le ciel…pas l’eau…

Elle regardait Elendil de ses yeux suppliants…Elle avait peur et ca se voyait. Mais elle voulait lui faire confiance. Entre dans ce milieu aquatique qui le rebutait quelle idée affreuse…mais sa mère lui avait toujours dit « il faut traiter le mal par le mal »…Quand on a peur de quelque chose, il faut regarder sa peur dans les yeux et la dompter ainsi.

Plus facile à dire qu’à faire ça. Bon sang où est-ce qu’il avait été pêché une telle idée le lycan qui pataugeait comme un gosse là…

La jeune femme se leva…se dressant de toute sa stature. Un coup de vent souleva ses blonds cheveux qu’elle détacha…Ils s’envolèrent tout autour d’elle dans un halo de lumière dorée. Elle ferma doucement les yeux…et soupira…Mais qu’est-ce qu’elle faisait bon sans de bonsoir.

Elle se saisit de la longue écharpe noire qui recouvrait ses épaules et l’ôta…Puis elle défit la ceinture de cuir où tombait élégamment sa dague flambant neuve...Elle posait le tout par terre…à côté des affaires d’Elendil. D’un geste ample, elle se débarrassa de sa longue tunique violette et dorée. Elle portait une autre en lin blanc en dessous…celle-ci en revanche…elle la garda. Elle l’avait rentrée dans son pantalon de cuir. Elle s’assit au sol et entreprit d’ôter ses bottes de cuir noir.

Elle resta assise ainsi au bord de l’eau…ses jambes ramenée vers elle…Elle tendit finalement une jambe…son pied toucha l’eau…elle frissonna…mais tendis l’autre jambe. Finalement ses deux jambes étaient dans l’eau à présent…Mais elle était incapable d’aller plus loin. Elle avait peur que l’eau l’emporte…qu’elle l’étreigne et la serre…l’étouffe…

Elle regardait Elendil…ses grands yeux bleus dans le feu de ceux de son compagnon…non elle ne pouvait pas…Ses mains s’agrippaient à l’herbe de la berge…à telle point que ses doigts fins s’incrustèrent dans la terre…comme si cela la rassurait.

Elle n’y arriverait pas…du moins…pas seule…



Les mots de Wilfried firent sourire Sélène. Il y avait beaucoup de bonne volonté chez ce jeune homme du Nord, son attachement à Chiana était aussi très visible. Toutefois, il avait des préoccupations qui se recoupaient avec celles de la Confrérie.

Ce fut Nicodémus qui prit la parole suites aux derniers propos de Stigand :


« - Mon jeune ami, pour apprendre à vous battre, il faut s’entrainer il n’y a pas de secret…Nous allons voir ce que vous valez…Quant à cette Secte…nous allons la surveiller en effet…Il est tant de comprendre ce qui se manigance. Ils savent que l’Impératrice est…plus faible que d’ordinaire…et ils comptent en profiter… »

Le mage avait eu un air quelque peu soucieux…Il avait tourné la tête vers le haut de l’escalier, là où Lou avait disparu pour se reposer…Il murmura doucement :

« - Puisse la Bonne Fortune faire en sorte qu’elle tienne jusqu’à ce qu’on ait réuni toutes les amulettes… »

Il soupira quand Vorondil se leva à son tour :

« - Puis-je Seigneur ? »

Nicodémus acquiesça. Il posa un sourire bienveillant sur Stigand et tandis que Vorondil monta à sa chambre, le mage fit doucement :

« - L’impératrice vous expliquera peut-être elle-même le pourquoi du comment elle s’intéresse tant à ce collier que votre amie portait il y a encore quelques temps.

Chiana pointa un doigt accusateur :

« - Eh ! Elle me l’a volé…et elle a intérêt à me le rendre, sinon impératrice ou pas, malade, ou pas je vais le rechercher ! »

Nicodémus fit un geste sec, fronçant les sourcils :

« - Vous n’avez pas idée jeune enfant inconsciente ! Ce collier représente bien plus que le poids de votre vie, ou encore la mienne sur la balance du destin ! Ce collier représente toute la vie de l’Impératrice…tout ce pourquoi elle vit…tout ce en quoi elle croit…comme nous tous ici présent…Nous sommes ici pour retrouver tous les colliers de ce genre…pour sauver le Monde des Chimères… »

Finalement il avait répondu lui-même aux interrogations de Stigand concernant le pendentif de Chiana…Il s’agissait donc d’un genre d’amulette…Chiana en faut d’ailleurs complètement surprise. Elle entrouvrit la bouche comme si le ciel venait de lui tomber sur la tête…

« - Le…le Monde va…mourir ? »

Elle ignorait ce détail…après tout comment l’aurait-elle su ? Elle avait passé les trois quart de sa jeune vie emprisonné dans l’esprit d’une enfant qui se refusait de voir le Monde tel qu’il était…

Nicodémus reprit alors la mine grave :

« - Oui mon enfant…si nous ne faisons rien…le monde va mourir…détruit…à feu et à sang…Mais ce que je ne comprends pas encore, c’est en quoi ceci peut servir le Culte des Ombres qui manifestement fait tout pour que nous échouions dans notre entreprise…C’est fort curieux…Et le massacre dont nous a parlé Salahadîn n’annonce rien de bon…ils mijotent quelque chose…et cela m’inquiète grandement, je dis l’avouer… »

Le bruit de pas dans l’escalier fit tourner la tête de tout le monde, Vorondil était revenu. Il avait ceint sa ceinture qui retenait sa longue épée courbe…Il arborait un sourire taquin à Stigand, il tapota l’épaule du jeune homme et lui fit signe de le suivre au dehors :

« - Viens avec moi Wilfried…On va voir si tu te souviens comment on manie cette épée en argent…et suivant ton niveau…on passera au stade supérieur de l’entrainement. »

Chiana avait baisa la tête…apparemment affligée de tant de mauvaises nouvelles…Elle qui voulait vivre pour elle…elle se rendit compte que c’était impossible…Elle donna un violent coup de poing sur la table…ce qui faillis la briser, si Sélène n’avait pas retenu le geste de la jeune vampire…Les yeux plein de larmes, Chiana se leva et se précipita au dehors…Sélène fit signe qu’elle s’occupait de la jeune vampire et qu’il ne fallait pas s’inquiéter…puis sortis à sa suite…

Vorondil attendait Stigand…il fallait passer aux choses sérieuses…

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MessageSujet: Re: Une dernière ligne droite   Une dernière ligne droite - Page 2 Icon_minitimeMar 28 Déc - 23:14

Il n’y avait pas trente-six façons d’aider quelqu’un à ne plus avoir peur de l’eau. Dora semblait apeurée par cet élément, pourtant il n’était pas plus méchant qu’un autre. Etait-ce sa nature de fée qui l’avait poussée à ne pas aimer cet élément ? Après tout une fée volait, le ciel était son terrain de jeu. Avait-elle était comme les papillons ? Vulnérable à l’eau ? Après tout ces derniers perdaient la possibilité de voler une fois mouillé ? Je comprenais, quelque fut la raison de son aversion pour l’eau, que Dora puisse redouter de s’en approcher, et, pire encore, de s’y plonger. Pourtant elle n’était plus une fée. Si l’eau avait été son ennemie mortelle de par le passé, et même si, techniquement, elle le restait encore aujourd’hui, même pour moi, mais la Limpide n’avait rien d’un torrent tumultueux et mortel, aussi pourquoi se priver ? Dora n’avait pas à craindre l’eau outre mesure, certes je ne voulais pas lui donner envie de braver les courants, mais simplement d’apprécier l’eau à sa juste valeur, ou tout simplement de ne plus avoir peur d’elle, pas dans son état le plus calme, pas dans son état le plus appréciable. L’eau délassait, l’eau apaisait.

Visiblement, la convaincre serait difficile. J’avais vu son geste pour me retenir, mais j’avais déjà rejoint la rivière l’instant d’après. L’eau était un peu fraiche, mais c’était plus rafraichissant que froid. Cela faisait du bien de faire « trempette ». Certes mon pantalon n’apprécierait surement pas, mais je ne pouvais pas décemment me baigner nu comme un ver. Il y avait quelques règles de décence à tenir, nous n’étions pas en pleine nature, éloignés de toute civilisation. L’espace d’un instant je regrettais d’ailleurs que nous ne soyons pas seuls, près d’un lac au cœur d’une immense forêt… Nous aurions pu nous baigner à l’abri des regards indiscrets… Après lui avoir appris à ne pas craindre l’eau, bien au contraire. Pourtant cela ne semblait pas gagné… Le regard que me rendait Dora était suppliant. Elle semblait vraiment terrifiée par l’idée de venir me rejoindre dans l’eau. Je ne voulais pas lui infliger une torture, seulement lui faire tordre le cou à une idée reçue, à une ancienne crainte qu’elle ne devait plus avoir. Pourtant, je n’aurai pas tenu longtemps face à ce regard, aussi lorsqu’elle esquissa le premier mouvement, je fus soulagé intérieurement.

Elle s’était levée, si belle alors que le soleil déposait doucement ses rayons sur sa peau. Elle défit ses cheveux qui volèrent au grès de la légère brise qui soufflait sur le petit bourg. Elle ne semblait pas convaincue du bien fondé de ce qu’elle allait faire, mais je n’avais pas de doutes sur le fait qu’elle allait tenter de me rejoindre. C’était un premier pas. Silencieux, je me contentai de l’admirer, d’observer le moindre de ses gestes, la moindre de ses courbes. Elle était si belle, si merveilleuse. A chaque fois que je posais mes yeux sur elle, elle semblait encore plus belle. Je la vis se défaire de son écharpe, de sa ceinture et de sa tunique, déposant le tout près de mes propres affaires. Elle s’installa au bord de l’eau, enlevant également ses bottes. Il était bientôt temps de se jeter à l’eau, comme le dit l’expression. Pourtant Dora semblait hésiter. C’était le plus difficile. Immobile, mon regard posé sur elle, bienveillant, je l’encourageais silencieusement. Nul besoin de voix, nos regards savaient déchiffrer celui de l’autre. Elle posa, non sans frissonner son premier pied dans l’eau, puis le suivant. Mais, assise au bord de l’eau, elle ne semblait pouvoir aller plus loin. Je ne manquais pas de voir avec quelle façon elle agrippait le sol, labourant la terre de ses doigts…

Avec un sourire aux lèvres, doucement, je me rapprochais du bord. L’eau était assez profonde au milieu de la rivière, mais on y avait encore pied. Aussi, lorsque je m’approchais de Dora, l’eau ruisselait le long de mon torse et du reste de mon corps. Il ne restait plus que mes pieds dans l’eau. La main tendue vers Dora, j’attendais qu’elle me saisisse la main. Mon regard plongé dans le sien, bien décidé à y vaincre l’inquiétude qui pointait.


« - Viens avec moi Dora, je te promet qu’il ne t’arrivera rien. J’ai juré de te protéger, de ma vie s’il le fallait. Laisse-moi te montrer que tu n’as pas à craindre l’eau calme et limpide. »

J’avais parlé d’une voix calme et douce, je ne voulais pas la brusquer, si elle refusait, je n’insisterai pas davantage. Une autre fois surement, mais il faudrait bien commencer un jour…
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MessageSujet: Re: Une dernière ligne droite   Une dernière ligne droite - Page 2 Icon_minitimeMer 29 Déc - 0:00

Wilfrid avait témoigné de sa bonne volonté et de ses préoccupations devant tout le monde présent à l'auberge. Il s'avéra que certains de ses problèmes étaient liés à ceux de la Confrérie. En effet, Nicodémus intervint juste après la prise de parole de Stig pour expliquer que le Culte des Ombres en avait après l'Impératrice, et qu'ils contaient contrecarrer son projet. Nico dit également au jeune homme que pour devenir fort, il fallait s'entrainer. Il le savait que trop bien, mais Wilfrid avait (re)appris le maniement de l'épée auprès d'un nain, et ce petit être, que le temps avait agressé, était certes un bon épéiste, mais il était davantage un professeur bien affaibli. Mais il avait garanti au jeune homme que ce dernier apprenait vite et bien, et qu'il avait déjà les bons réflexes. Mais Wilfrid n'en était pas pour autant un maître dans l'art de manier une arme. Et qui plus est, il devait apprendre à se battre contre les féroces créatures que sont les lycans. Sur les quelques mots de Nicodémus, Vorondil s'éclipsa à l'étage. C'est le moment que prit Chiana pour prendre la parole, réclamant qu'on lui rende le cadeau de sa défunte mère immédiatement, mais ce collier se révéla être un artefact qui permettrait à l'Impératrice de littéralement sauver le monde.

Melni avait vaguement appris à Wilfrid l'existence d'une prophétie, qui racontait que le monde était amené à disparaître, mais elle ne souvenait plus de l'unique moyen cité pour sauver Chiméria. Il existait, selon les dires du mage, des colliers semblables à travers le monde, et que l'Impératrice était en quête de ses bijoux. La nouvelle choqua Chiana et Stigand. La prophétie n'était donc pas un mensonge, mais bel et bien la vision d'un avenir pas si lointain. Chiana semblait quant à elle n'avoir jamais entendu parler de ladite prophétie, ce qui paraissait normal, vu qu'elle avait passée de nombreuses années de sa vie enfermée dans le subconscient d'une enfant aux attitudes plus étranges. Le Culte des Ombres était là pour entraver la quête de Lou, alors qu'il avait été crée dans le but de protéger le monde des ténèbres, comme quoi les têtes pensantes de cette secte devaient eux-mêmes avoir succomber aux ombres.

Vorondil revint auprès de Wilfrid avec un sourire aux lèvres, et lui demanda de se joindre à lui, afin d'évaluer son niveau de maîtrise de l'épée. Ce n'était pas un sourire hautain, ni ironique, mais taquin. Le fils de Terendul semblait curieux de voir de ses yeux le niveau du dernier des Wolfgandir. Wilfrid appréhendait le futur entrainement. Il savait qu'il ne tiendrait pas bien longtemps face à un prince, et n'aimait guère être humilié. Heureusement pour lui, il serait isolé avec son adversaire, bien à l'abri de commentaires vexants. Chiana était bouleversée, et cela se voyait à son joli minois. Elle voulut briser la table qui se tenait devant elle, mais Sélène para son geste. Les mauvaises nouvelles que la jeune vampire venait d'entendre semblait l'avoir profondément affectée. Après tout, comment réagirait un personne parfaitement conscient et sain d'esprit, venant à peine de « naître », que le monde allait peut-être disparaître très prochainement ? La vie est déjà bien courte à l'échelle de l'Histoire, et quant on y réfléchit, personne n'est capable de réaliser l'intégralité de possibilités qui s'offrent à lui. Il est impossible de tout savoir, tout essayer, tout observer et tout découvrir. Et la vie d'un immortel doit être bien triste, car elle est vouée à être marquée de façon indélébile par la mort des êtres mortels qui sont chers à la personne.

Des larmes perlèrent alors aux yeux de Chiana, et cette dernière se dirigea aussitôt vers la sortie. Wilfrid avait à peine eu le temps de la retenir, il l'avait juste effleuré au moment où elle s'était levée. Sélène fit un signe à Stig, pour lui dire qu'elle s'occupait de la jeune femme, et l'amnésique la remercia aussitôt, tandis qu'elle sortait rattraper Chiana. Stigand aurait aimé pouvoir lui-même s'occuper de son amie, mais son entrainement allait commencé sur le champ. Le jeune homme se tourna alors vers Vorondil et accepta sa proposition et lui demanda d'attendre à l'extérieur, le temps qu'il aille chercher sa lame d'argent, qui était resté à l'étage dans la chambre de Stig. Il se leva et gagna sa chambre, après avoir monté les escaliers de l'auberge. Il dégaina sa lame devant sa fenêtre et examina cette arme qui l'accompagnait depuis le début de sa « nouvelle vie ». Elle n'était que peu émoussée, et encore très tranchante. Avec du recul, Wilfrid remarqua que son arme lui avait bien peu servis. Il n'avait pas eu à chasser longtemps au cours de son voyage, suite à la rencontre avec Chiana. Il usait très rarement de sa lame, et cela n'était pas plus mal finalement, car elle servirait pour les grandes occasions, dirait-on. Le jeune garçon se surprit lui-même à faire tournoyer sa lame autour de son poignée avant de la rengainer, d'un geste rapide et technique. Il n'avait pas perdu semble-t-il pas perdu de son apprentissage avec les nains.

Après avoir glissé ce qui restait du blason des Wolfgandir dans une de ses poches, Wilfrid gagna l'extérieur de l'auberge. Vorondil avait toujours ce sourire presque provocateur imprimé sur le visage. Les choses sérieuses allaient pouvoir commencer. L'amnésique dégaina gentiment son arme, et observait son propre reflet sur la lame. Il n'avait même pas remarqué à quel point sa barbe avait poussé de façon anarchique, et avisa d'aller couper un peu le tout pour être un peu plus présentable. Il se tourna vers son futur adversaire.

« Je ne voudrais pas paraître prétentieux à vos yeux Vorondil, mais je vous demanderai bien de ne pas me sous-estimer. J'apprends vite et je m'adapte, et je suis déjà convaincu que vous serez un excellent professeur. Devons-nous retirer vers un endroit plus tranquille ? »

Nul doute que Wilfrid aurait fort à faire avec le jeune prince, mais il n'avait pas peur. Au contraire, il s'étonna d'être si excité à la vue d'un affrontement amical avec le fils de Terendul. Il allait pouvoir prouver sa valeur, et à terme, redorer le blason des Wolfgandir, et même plus. Stig commença à se vouloir comme le plus grand des Wolfgandir de l'Histoire. Un brin d'ambition ne fait jamais de mal.
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MessageSujet: Re: Une dernière ligne droite   Une dernière ligne droite - Page 2 Icon_minitimeMer 29 Déc - 12:10

Dora regardait la main du jeune homme avec hésitation…Elle n’avait rien à craindre ? Mais l’eau…ca tue…En même temps…beaucoup de choses apportent la mort si on réfléchie bien. Mais effectivement, les fées sont tels les papillons. L’eau leur est fatale.

Elle regardait son compagnon droit dans les yeux…l’eau et le feu. Le feu faisait s’évaporer l’eau…mais l’eau pouvait aussi éteindre le feu. Doucement, hésitante, elle tendit la main pour saisir celle qu’Elendil lui proposait tendrement. Elle sourit faiblement, concentrée sur ce qu’elle faisait. Elle serra fermement la main de l’être tant aimé.

Elle savait pertinemment qu’il avait juré de la protéger au péril de sa vie, bien qu’elle ne souhaite absolument pas qu’il donne sa vie pour elle. Mais ca c’était le lot des gens qui s’aiment chacun cherchant à protéger l’autre au détriment de sa propre vie…sans accepter que l’autre puisse se sacrifier pour soi.

Autre argument de poids…elle n’était plus une fée…enfin techniquement son corps n’avait plus rien à craindre de l’eau…plus de la même façon…Elle n’avait plus ces ailes fragiles…Elle ne pouvait donc plus redouter le sort réservé aux papillons trop téméraires ou aux fées trop curieuses…

Fière de ces idées, elle inspira un grand coup d’air frais…emplissant ses poumons. Enfin, s’appuyant sur la main forte d’Elendil elle se leva dans l’eau…et se rua contre lui et s’agrippa à son cou genre « si tu me lâche je hurle ».

Ainsi il pouvait l’entrainer avec lui dans l’eau…ce qu’il fit. Retourna vers le milieu de la Limpide…tout doucement, guettant les moindres gestes et expression de ce petit visage craintif…

Au fur et mesure qu’ils évoluaient, l’eau gagnait du terrain, et atteignait différentes parties du corps de la jeune femme, qui s’immergeait de plus en plus…

Ses jambes…puis son fessier…ses reins…quand l’eau atteignit son ventre elle laissa s’échapper un petit cri à cause de la fraicheur qui l’envahit. Instinctivement elle se colla contre Elendil. L’eau continuait son chemin, tandis qu’Elendil entrainait encore Dora qui ne disait rien…confiante. Il faut dire qu’une fois qu’on était habitué à cette fraicheur, l’eau devenait…plus douce…moins mordante…A dire vrai…on pouvait parler de tendresse de l’eau sur la peau de la jeune femme.

Dora était bien plus petite qu’Elendil…l’eau lui arriva bientôt jusqu’à la poitrine…elle se cramponnait toujours au cou d’Elendil…elle voulait bien avancer dans l’eau, mais pas question qu’il la lâche…

Les cheveux blonds de la jeune femme se répartissaient à la surface de l’eau tel une fleur dorée…Ils restaient ainsi…tranquillement l’un contre l’autre…Dora relâcha doucement son emprise…Elle se rassurait, elle avait pied, l’eau clapotait doucement contre elle, avec le léger courant qui caractérisait les eaux calmes de la Limpide.

Il n’y avait vraiment rien à craindre. Elle tâchait de s’en convaincre…aussi…elle se décida à détacher un de ses bras du cou de son amant… Elle faisait monter et descendre son bras dans l’eau, s’amusant de voir l’eau ruisseler le long de sa main quand elle la sortait à la surface… Un sourire d’enfant qui avait trouvé un nouveau jeu vint éclairer le visage de la jeune femme. Ses yeux de saphir brillaient d’un éclat malicieux. Toutefois la peur était toujours là…cela se voyait, derrière cet amusement il y avait des choses qu’elle pouvait dissimuler, surtout pas à Elendil qui ressentait tout…ses frissons parfois quand le courant se faisait un tout petit peu plus fort et faisait monter le niveau jusqu’au haut de son buste. Dans les moments comme celui-ci, son bras passé autour du cou d’Elendil se serrait d’avantage, et la petite main s’agrippait un peu plus au jeune homme…

Mais au moins…elle commençait à réaliser que l’eau n’était pas si « mauvaise que cela »…Alors qu’elle regardait encore sa main sortie de l’eau et ruisselante elle murmura doucement :


« - C’est agréable…on a l’impression…d’une certaine façon…de voler… »

Hé oui…cette sensation de légèreté que l’eau était capable de prodiguer…cette sensation que Dora avait toujours aimé lorsqu’elle était une fée…

Elle souriait face à cette découverte qui manifestement l’enchantait…



Vorondil observait le jeune homme face à lui. Il observait la lame de l’amnésique…Une lame d’argent, faite pour tuer les lycans. Le sourire du prince des humains s’agrandit. Il fit signe à Stigand une fois que ce dernier eut fini de parler, de le suivre, dans un endroit effectivement plus tranquille.

Derrière les écuries du bourg, il y avait un genre de corral et un petit pré qui permettait aux chevaux en convalescence de reprendre du « poil de la bête » comme on disait. Le corral servait naturellement à l’entrainement des cavaliers sur leurs montures. Le dressage était une chose importante, et il faut dire que les Hommes n’avaient pas la subtilité des Elfes pour se faire entendre et comprendre des animaux.

Le corral ferait un terrain de jeux des plus adapté pour nos deux duellistes improvisés. Vorondil observait toujours son jeune ami…Il leva soudainement les yeux au ciel…un cri perçant venait d’être pousser au dessus d’eux. Vorondil tendit alors sa main gantée pour accueillir le faucon qui venait de s’y poser. Il lui sourit doucement et caressa la femelle faucon avec tendresse…Puis il la posa sur un des poteaux qui délimitait le corral. Il tournait le dos à Stigand qui pu constater l’étrange épée que le prince portait.

Vorondil saisit la poignée légèrement courbée et tira l’épée. C’était en fait plus un sabre…avec le bout légèrement plus large…donnant à la lame une forme quelque peu arquée. Le sabre était assez épais, mais Stigand n’aurait sans aucun doute mis en doute l’efficacité de son unique tranchant.

Vorondil se tourna enfin…dans une attaque surprise. Il assena quelques coups rapides que Stigand para sans aucun souci. Ce n’était qu’un petit échauffement après tout. Le cours allait pouvoir bientôt commencer…

Le prince lança à nouveau une ou deux attaques…et s’écarta dans un jeu de jambes habillement placé. Il souriait avec bienveillance :


« - C’est très bien Wilfried…Je vois que vous avez de bonnes bases. Mais nous allons passer au stade supérieur…Quel est le style que vous avez appris ? Nous allons tâcher de nous adapter en fonction. Car pour tuer des lycans, la technique ne fait pas tout. Il faut avant tout de la rapidité. »

Il tournait autour de son compagnon, son sabre abaissé…et sa garde avec…Il ne jugeait pas son jeune ami, mais il voulait simplement lui inculquer deux ou trois petites techniques…car après tout…Vorondil avait appris à se battre…avec un Lycan…et pas des moindres…Lucian en personne…celui qu’il avait toujours perçu comme son père…qu’il avait aimé comme tel…

« - Je ne veux pas vous sous-estimer…mais je ne veux pas non plus que vous commettiez l’erreur de sous estimer vous-même votre adversaire. Vous portez une épée…vous devez ne jamais oublier les qualités de votre lame. Elle est en argent certes…c’est un atout fort...mais cela ne fait pas tout. L’épée est l’arme brute à l‘état pur. Suivant les protections de votre adversaire, vous brisez des os, vous faites des hématomes, vous fracturez…du moins pour un adversaire…normal si j’ose dire…Mais face à un lycan…il est armé lui aussi s’il est sous forme humaine…Et grâce à son instinct il peut deviner ce que vous allez faire…Vous devez toujours avoir un coup…une parade…ou une botte secrète de réserve. Car il y va de votre vie. Certes l’argent vous aidera beaucoup…Mais gardez en tête que tant que votre épée ne lui sera pas passée au travers du corps… et surtout au cœur…votre lycan tiendra encore debout et sera mortel. Je me permets de vous rappeler ceci…non parce que je vous sous-estime…mais parce qu’on a toujours besoin de conseils...moi-même j’apprends encore. Dites-vous qu’un lycan en sait toujours plus que vous sur l’art de tuer…»

Vorondil n’avait pas cessé de tourner autour de son adversaire…l’obligeant lui aussi a tourner…aux aguets…au cas où il attaquerait. Leur technique de combat allait être différentes…Vorondil avec son sabre…et Wilfried avec son épée d’argent…L’un se servant d’un tranchant et de la rapidité de sa lame courbe…l’autre de la force brute et redoutable d’une épée à double tranchant.


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MessageSujet: Re: Une dernière ligne droite   Une dernière ligne droite - Page 2 Icon_minitimeMer 29 Déc - 12:51

Je sentais son hésitation dans son regard. Je pouvais la comprendre. Si elle avait passé sa vie, car son existence humaine ne représentait que peu face à son existence de fée, à avoir la hantise de l’eau, il serait difficile de la départir d’une telle phobie. Pourtant il fallait bien essayer. Je ne sais pas combien de temps nous nous regardâmes. Quelques secondes, plusieurs minutes ? Le temps semblait s’être arrêté. Plongé dans ses iris couleur saphir, j’en oubliais presque les enjeux de la suite des évènements. Je m’étais perdu dans son regard, comme je m’y perdais à chaque fois. Non, je n’y coulais pas, mais j’y perdais, simplement. Je savais que dans ses yeux je ne risquerais rien, rien du tout… Le saphir de son regard ne me ferait aucun mal, jamais. Il y avait seulement son amour, son amour et son âme… Mais quoique je fasse je ne pouvais pas m’empêcher de me perdre dans son amour. C’était comme si elle m’hypnotisait, involontairement, c’était évident, mais j’étais envouté par elle, par son regard, ses lèvres, son visage, ses courbes, son corps. Tout en elle respirait la beauté, l’harmonie. Elle était un ange… Il ne pouvait en être autrement. Et voilà, que moi, un Elfe-Lycan, voulait apprendre à un ange à ne pas avoir peur de l’eau… Décidément…

Mes pensées revinrent au présent lorsque sa main se saisit de la mienne. Doucement d’abord, puis plus fermement. Elle semblait encore hésiter. Elle franchissait les étapes, petit à petit. Mais je ne comptais pas la brusquer. C’était à elle de venir vers moi, et non à moi de l’amener à moi. Nous affronterions cette « épreuve » que si elle s’estimait prête, ce n’était pas mon « combat », mais le sien. Elle s’appuya enfin sur ma main pour se relever entièrement et se rua à mon cou où elle s’agrippa de ses deux bras. Nos corps étaient proches… Aussi proches que cette nuit dans la clairière… Notre nuit… L’enlaçant tendrement, je lui adressai un petit sourire tandis qu’elle me regardait avec des yeux qui ne pouvaient signifier qu’une chose : si j’osais la lâcher, j’en prendrais pour mon grade. Mais ce n’était pas mon intention. Au contraire, un mot d’elle et je la ramènerai sur la terre ferme. Mais pour l’heure elle ne semblait pas vouloir y retourner. C’est pourquoi je commençais à approcher progressivement du centre de la Limpide. Petit à petit, centimètres par centimètres, je reculais doucement. L’eau montait petit à petit et, comme Dora était un peu frileuse (n’est-ce pas ?), je prenais le temps d’avancer doucement. Qui plus est, je ne voulais pas la brusquer, ralentissant volontairement le contact avec l’eau, pour ne pas qu’elle prenne peur.

Pas très rassurée, elle se tenait toujours à mon cou. Un bras autour de sa taille, l’autre pour m’assurer un peu l’équilibre, je reculais encore et encore. Je m’arrêtais alors que l’eau atteignait le haut de son buste. Ses cheveux s’étaient étalés autour de nous, légèrement déviés par le faible courant de l’eau. Nous avions tous les deux pieds, c’est sans doute ce qui la mis un peu plus en confiance. Tout en silence, je sentais son étreinte qui se déliait progressivement. Moi-même, j’essayais de diminuer petit à petit celle que j’exerçais doucement autour de sa taille. Lorsqu’elle enleva un bras du tour de mon cou, s’amusant un peu dans l’eau, je savais qu’une petite étape avait été franchie. Certes, elle redoutait toujours quelque chose, même un aveugle l’aurait su, après tout je dois surement avoir quelques marques de ses doigts qui s’accrochaient à moi tandis que le courant se faisait un petit peu plus fort et que l’eau arrivait à son cou. Dans ces moments-là, je me contentai de resserrer mon étreinte, pour qu’elle soit sûre que je ne la lâcherai pas.

Son murmure me fit sourire et me fit même penser qu’effectivement, nager sous l’eau, c’était un peu comme voler, avec un petit peu de résistance en plus. On ne pouvait pas respirer sous l’eau non plus, mais l’eau, c’était surtout la vie.


« - Oui, nager, quelque part c’est un peu comme voler. A un ou deux détails près. »

J’avais murmuré cela aussi… Nous étions tellement proches… Malgré la fraicheur de l’eau, je sentais la chaleur de son corps. La voir ainsi alors qu’elle tremblait de peur quelques minutes avant me fit sourire davantage. Sans réfléchir, je déposais un baiser sur sa joue, puis, fit, malicieux :

« - Tu voudrais apprendre à nager, ou tu veux que je reste là, près de toi ? Sachant que l’un n’empêche pas l’autre… »
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MessageSujet: Re: Une dernière ligne droite   Une dernière ligne droite - Page 2 Icon_minitimeMer 29 Déc - 13:35

Vorondil et Wilfrid s'étaient isolés derrière les écuries de Mixtum, sur un corral. L'endroit était déjà fréquemment utilisés par les chevaliers lorsqu'ils s'entrainaient à sa battre sur le monture. Le lieu était donc propice à ce petit duel improvisé. Wilfrid avait déjà sa lame de dégainer, et attendait patiemment le signal du début de l'affrontement. Le Prince appela un faucon du ciel et le caressa, avant de le poser sur un poteau. Stig trouva cela remarquable, car le dressage d'un animal est toujours une question de patience, et le rapace semblait avoir été totalement apprivoisé. Vorondil tira alors sa lame de son fourreau, et la forme de l'arme intrigua Wilfrid. En effet, la lame était large et légèrement arquée, avec un seul tranchant. L'arme s'apparentait au sabre, et quiconque verrait une telle arme serrait convaincu de l'efficacité de son tranchant. Le cœur du jeune homme palpitait et se mit en position de défense. Il trépignait d'impatience de commencer son entrainement. Il se sentit bouillonnant, l'adrénaline s'accumulait en lui, et même si l'excitation du combat l'avait envahi, il gardait la tête froide et l'esprit serein. Même s'il était loin d'être un maître dans le maniement de l'épée, il avait une grande confiance dans ses réflexes. Il était à présent totalement concentré sur le prince, et guettait le moindre petit geste de sa part.

Vorondil lança aussitôt une série d'attaques par surprise, après avoir fait face à son adversaire. Mais l'amnésique, qui se tenait aux aguets, vit les coups arrivés et les para sans grande difficulté. Il avait appris le maniement de l'épée auprès d'un nain, mais cette race n'était pas réputé dans ce domaine. Il maitrisait les bases, mais le reste n'était qu'instinct et réflexes. Vorondil complimenta le jeune homme sur sa maîtrise des fondamentaux de l'art du combat à l'épée, après avoir enchainé quelques attaques puis s'être écarté. Wilfrid avait observé non seulement la technique à l'épée du prince, mais aussi son habile jeu de jambes. Le déséquilibrer ne serait pas une chose aisée, le prince maitrisait bien le sujet. Ce dernier lui demanda quel style de combat utilisait.

« A vrai dire, je ne maitrise pas de style particulier... » répondit Wilfrid, tournant les yeux, un peu honteux de ce qu'il allait révéler. « J'ai appris le maniement de l'épée auprès des nains, mais vous connaissez mieux que moi leur réputation dans ce domaine... On ne m'a inculqué que les bases. Je me bats plutôt avec mon instinct, et j'ai quelques réflexes, qui témoignent peut-être de ma vie avant ma perte de mémoire... »

L'amnésique fit tournoyer sa lame autour de son poignée, comme il l'avait fait précédemment dans sa chambre.

« Un forgeron nain a observé mon arme. Il avait remarqué la singularité de ma lame. En effet, elle peut être utilisé à une main comme à deux mains. La lame est plus courte que les épées longues traditionnels à deux mains et plus longues que les épées courtes classiques. Elle peut être utilisée assez rapidement mais on peut également asséner des frappes fortes. Néanmoins le plus étonnant dans cette arme l'alliage dans lequel elle a été forgée. Le forgeron m'a appris que malgré la grande concentration d'argent, l'alliage rendait la lame beaucoup plus légère que ce qu'elle devait être. Sa forme et son poids la rende facile à manier. Une arme parfaite pour tuer les lycans... »

Wilfrid écoutait attentivement les propos de Vorondil. Affronter un véritable lycan ne serait pas une chose aisée. Il était d'abord beaucoup plus véloces que n'importe quel homme. Mais si Wilfrid affrontait des loup-garous ayant pris le contrôle de leur nature lupine, il aurait non seulement à faire avec un être intelligent, mais également doté d'une force colossale. Et la maîtrise de l'épée ne serait pas suffisante pour venir à bout de tel créature. Il fallait compenser la force brute par la vitesse, et les lycans n'en manquaient pas. Stig s'estimait assez rapide, mais ne pensait pas être encore de taille face à un lycan. Et puis, il n'avait aucune botte secrète en réserve. Jusqu'à présent il n'avait eu qu'à affronter des animaux sauvages, bien moins redoutables que les lycans.

« Je vais être honnête avec vous, je n'ai aucun atout dans ma manche... Ni technique secrète, ni coup particulier. J'arrive à faire des parades, mais je crois que sa s'arrête là. J'ai presque tout à apprendre. Comme je vous l'ai dis tout à l'heure, je n'ai eu qu'à me battre qu'avec mon instinct et mes réflexes. Je vous serai gré de m'apprendre quelques uns de vos coups favoris. »

Vorondil tournait lentement autour de Wilfrid, et ce dernier se tenait près à parer les prochains assauts, il guettait les moindres mouvements du prince. L'entrainement allait s'accélérer. Le jeune homme était soudain plus tendu. La tension avait monté d'un grand. Le prince allait être plus sérieux. Stig se tenait aux aguets en attendant les prochaines attaques. Il ferait de son mieux, mais il ne se voilait pas d'illusions. Il était là pour apprendre, et c'est en perdant, en faisant des erreurs, et en se relevant, qu'il apprendrait le mieux.
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MessageSujet: Re: Une dernière ligne droite   Une dernière ligne droite - Page 2 Icon_minitimeMer 29 Déc - 17:30

Elendil ne la forçait nullement…Elle le savait, il prenait son temps pour la rassurer et la laisser s’habituer à cet élément qui l’effrayant tant. Elle semblait réfléchir. Dora regardait à présent son compagnon…le petit baiser sur sa joue eut le mérite de la rassurer. La question qu’il venait de poser trottait dans sa tête blonde…Nager ? Voler ? Nager ? Voler dans l’eau ? Au point où elle en était après tout…un pas de plus ou de moins…mais…cela voulait dire qu’on mettait la tête…dans l’eau…ha naaaan nan nan nan…pas question…

Elle s’était pressée un peu plus contre Elendil à cette idée…ne plus respirer…mais c’était impossible…

Doucement sa main sortie de l’eau vint se poser sur le torse de son compagnon tandis qu’elle posait sa tête contre lui…elle poursuivait ses réflexions…son cœur battait fortement…Elendil n’avait aucun mal à le sentir, et l’entendre…

Elle jouait avec les gouttelettes d’eau qui ruisselaient le long du torse du lycan…s’amusant à dessiner avec l’eau sur lui, faire remonter les gouttelettes qui descendaient se noyer dans la rivière.

Elle respira un plus fort, comme si elle prenait une grande inspiration :


« - Hé bien…nager…je ne sais pas…mais…peut être…aller là où je n’ai pas pied…tant que tu ne me lâche pas… »

En y réfléchissant bien, il pourrait l’emmener là où le fond était le plus lointain, finalement, tant qu’elle était avec lui la peur elle pouvait ne pas y prêter attention…qu’il était prêt d’elle, qu’il la tenait…Elle s’en fichait d’une certaine façon.

Les yeux de saphirs s’étaient fermés tandis qu’elle restait là…contre Elendil, un de ses bras agrippé à son cou, la main de son autre bras contre son torse, jouant avec l’eau, et sa tête contre lui également. L’eau éclaboussait parfois le petit visage pâle. Mais qu’importe…Elle en avait cure. (Attends ma cocotte t’as encore jamais bu la tasse comme on dit…)

La rivière près du pont était peu profonde…mais si on s’éloignait légèrement il y avait un dénivellement qui faisait l’affaire pour perdre pied et se voir obligé de nager si on ne voulait pas couler…

Oh le fond n’était certes pas bien loin, une personne avec un minimum d’expérience et capable de rester calme n’y verrait rien à craindre. Mais Dora n’était pas de ces gens là. Déjà question expérience la miss zéro…et alors demander à une fille de garder son calme…mais qu’est-ce que vous demandez là ma bonne dame…

Non…tant qu’on y va doucement…ca va venir…tout doucement…étape par étape…et pas tout à la fois…la pauvre demoiselle… (rire sadique du MJ…si tant est que la MJ soit physiquement capable de rire vu l’état de loque à laquelle elle se trouve réduite …lool)



Vorondil avait prêté une oreille des plus attentives à Stigand et ses explications…Donc en gros…s’il avait réappris à manier l’épée avec les nains, on n’était pas sortis de l’auberge… Il observait la manière dont il tenait son épée actuellement…Il sourit…et s’approcha alors de son jeune ami, réajustant sa garde d’un coup de son sabre :

« - Plus haute votre garde…je suppose que par chez vous on se battait avec un bouclier…Si je me souviens bien l’écu familial est un loup. »

Il s’était remis à bouger tournant autour son camarade de jeu…pur foncer sur lui a nouveau…il avait pris une garde haute avec son sabre qu’il tenait soit à deux, soit à une main…là…son sabre reposait sur son bras qu’il avait levé au dessus de sa tête…cela apportait un aspect menaçant au prince qui lorsqu’il fonça sur Stigand porta un coup de sabre violent…

Stigand venait ainsi de comprendre qu’on arrêtait les enfantillages…Il avait paré le coup certes, mais la brutalité était de mise.

Vorondil repris une attaque à hauteur de visage grâce à un demis tour rapide. Chose à laquelle note ami du Nord ne s’était pas attendue…la musculature du prince était sans aucun doute moins développée que celle de notre chasseur. Leurs forces à tenir leur arme à deux main ainsi fer croisé pouvait jouer en la faveur de Stigand…sauf quand Vorondil lâcha son sabre d’une main…et appuya de cette main qui avait lâché le pommeau, sur le dos plat du sabre…La pression exercée fut puissante…un crochet de jambe bien placé et zou notre jeune nordique par terre.

Il se releva pour trouver Vorondil derrière lui.

« - Vous n’avez pas qu’un seul tranchant sur votre épée…ne l’oubliez pas…Et vos jambes doivent être votre force. Vous devez être rapide et inventif contre un lycan. N’importe quoi…tout ce qui vous passe par la tête pour tuer…il faut tuer…l’empêcher de vous mordre, de vous atteindre, de vous tuer…Bref…vous devez porter le coup fatal avant lui… »

Vorondil poursuivit son entrainement, il expliquait et illustrait du mieux qu’il le pouvait ce qui n’avait rien d’évident puis leurs armes ne se manipulaient pas de la même façon…

« - Il faut développer souplesse et rapidité…Votre épée est effectivement adaptée pour différents types de combat…Il faudra vous adapter a votre adversaire…lycan ou autre, chacun aura un style différent…Je pense…qu’il serait bien que vous vous mesuriez….à un de mes ami très cher… »

Disant ses mot Vorondil avait baissé son sabre…Il regardait au loin…se demandant où Elendil et Dora avait bien pu passer…Sans doute se promener en amoureux…profitant de ces moments de paix et où personne ne pourrait les assaillirent de reproche, de questions ou autre…

Il eut un petit sourire…Ils avaient besoin de paix…Ils le méritaient…Doucement, le prince tourna la tête vers Stigand

« - Les Nains vous ont-ils appris les règles de chevalerie qui sied à tout combattant digne de ce nom ? »

Il s’assit et tira une gourde d’eau fraîche…Voila plus d’une heure qu’ils étaient là à se battre…Il tendit la gourde a Wilfried :

« - Il faut boire… »

Il observait son sabre caressant doucement le dos plat et la lame …évitant le côté affuté…pas fou non plus…Il repensa aux bottes secrètes...

"- Vous savez...c'est en observant et en imaginant des combats qu'on développe des bottes secrètes...Je puis vous en apprendre une ou deux...mais il faut remettre le tout à votre arme...Moi je porte un sabre qui me permet des choses que vous ne pouvez faire avec une épée...Comme celle de tout à l'heure...avec le dos plat...C'est également possible à faire avec une épée longe double tranchant assez mal affûtée...et un gantelet de fer...J'ai vu nombre de guerrier se servir de ces épées longues a deux mains davantage comme une masse qu'une épée...Les coups porté sont si puissants...si forts...si violent...Ils défoncent des heaumes...des casques...des pièces d’armures...une fois l'armure fragilisée et le corps qui la porte harassé...il est aisé de tuer..."

Il bu encore une rasade d'eau fraîche...la mine songeuse...Il se souvenait de son entrainement avec Lucian...et son frère...

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MessageSujet: Re: Une dernière ligne droite   Une dernière ligne droite - Page 2 Icon_minitimeMer 29 Déc - 17:35

Dora n’était pas tout à fait tranquille, même si de loin on aurait pu croire le contraire, à la voir ainsi jouer avec l’eau sur mon torse. Le lycan que j’étais, mais il n’était pas difficile de penser qu’un humain normal aurait également pu le sentir, entendait parfaitement les battements rapides de son cœur qui cognait dans sa poitrine. Nous aurions pu parfaitement rester là un moment, profiter de cette nouvelle découverte pour elle. Nager était une chose importante à savoir, notamment parce que cela permettait de survivre à l’eau, lorsque celle-ci devenait dangereuse ou trop profonde. Mon père m’avait apprit dans une rivière proche de notre village. A certains endroits son courant était relativement fort, mais, la plupart du temps, elle coulait lascivement, suivant de grandes courbes. Beaucoup venaient s’y rafraichir dans les chaudes journées d’été. Je me rappelais d’ailleurs d’une après-midi avec Ely…

Dora sembla néanmoins encline à franchir une étape supplémentaire. Avec un petit sourire, je resserrais un peu mon étreinte autour de sa taille pour lui assurer que je ne la lâcherais pas et que ce n’était pas mon intention de l’abandonner en plein milieu de la Limpide. Jetant un œil aux alentours, je m’éloignais doucement de là où Dora avait pied. Moi-même étant plus grand qu’elle d’une bonne tête, il ne me serait pas difficile d’avoir encore pied là où ce ne serait plus possible pour elle. J’avançais progressivement, faisant en sorte que le sol ne s’éloigne pas trop rapidement. Même si je faisais office de bouée, ou plutôt de canoë humain, elfe ou lycan, à vous de voir, je savais combien ça pouvait être paniquant de ne plus toucher le sol. J’avais appris moi-même comme ça, mon père en riait d’ailleurs beaucoup… Décrivant avec beaucoup de détails ma frayeur à chaque fois qu’il en parlait.

Les yeux fermés, elle semblait attendre le « châtiment », le moment où elle perdrait pied. Comment réagirait-elle ? Paniquerait-elle ? J’espérais que non. De toute façon, j’étais là pour l’aider, pour lui montrer qu’elle n’avait rien à craindre, je passais ma main libre le long de sa joue en une caresse tendre et amoureuse. Il fallait maintenant y aller. Doucement je glissais vers l’endroit plus profond. Avec ma taille, je « marchais » encore pour me déplaçais mais Dora elle, devait sans doute ne plus avoir pied. Je la tenais doucement, elle ne glisserait pas. Et s’il devait se passer quoique ce soit, la terre ferme n’était pas loin et nous la regagnerions bien vite si nécessaire. Restait à voir comment elle appréhenderait cette sensation de ne plus avoir pied…

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MessageSujet: Re: Une dernière ligne droite   Une dernière ligne droite - Page 2 Icon_minitimeMer 29 Déc - 18:38

Wilfrid restait attentif aux leçons de Vorondil. Le prince lui fit remarqué que sa garde était trop basse, et la releva d'un coup de sabre. Après avoir tourné sur place, suivant les mouvements de son adversaire, Stig eut à parer un coup violent. L'attaque venait de haut et Vorondil avait littéralement abattu son arme sur le jeune homme, au point que Stig sentit ses pieds s'enfoncer légèrement dans la terre. La silhouette du prince était bien plus menaçante, et son attaque n'était même pas comparable aux précédentes. Le vrai combat avait commencé, et l'amnésique voulait en découdre. Le prince enchaina aussitôt sur une deuxième attaque, et les fers se croisèrent.

Wilfrid avait une carrure plus imposante que celle de son adversaire, et cela se traduisait en terme de force. Le nordique sentit le prince plié peu à peu face à sa force physique, et baissa sa vigilance. Étant trop en confiance, en dominant ainsi Vorondil, il avait forcé davantage de façon à faire plier le fils de Terendul. Mais Vorondil avait plus d'un tour dans sa manche. Il lâcha une main de son pommeau pour la poser sur le dos de son sabre, manœuvre impossible pour Stig, car son épée était à double tranchant. La force exercée ainsi fit basculer un peu plus le torse de l'amnésique vers l'arrière, et le prince en profita pour donner un crochet dans les pieds de son adversaire, lui faisant ainsi perdre l'équilibre.

Wilfrid était à terre, vaincu par ce petit tour. Il n'avait rien vu venir, et pour cause, il ne s'imaginait pas qu'il était possible de faire un tel mouvement. Après tout, il n'avait jamais vu de réel combat à l'épée, et n'avait guère d'expérience. Mais Wilfrid avait compris le leçon. En voulant imposer sa force, il en avait négligé son équilibre. Et un homme à terre est un homme mort sur un champ de bataille. Le combat, ce n'était pas que de la force, mais aussi de l'ingéniosité. Il fallait mettre toutes les chances de son côté pour tuer son ennemi, y compris avoir recours à des attaques vicieuses mais précises. Il fallait à la fois empêcher l'ennemi de nous toucher d'une quelconque façon, mais aussi le frapper mortellement. Une tâche bien ardue pour quelqu'un d'aussi inexpérimenté que Wilfrid.

Stabilité du corps, réactivité importante, souplesse des mouvements et ingéniosité dans les assauts, tels étaient les secrets de la victoire dans un combat à l'épée. Pendant près d'une heure, Wilfrid se battit avec l'enthousiasme d'un ignorant en soif d'apprendre. L'adrénaline l'avait envahi, non pas de façon colérique, mais plutôt jubilatoire. Stig prenait beaucoup de plaisir à apprendre l'art du combat. De temps à autre, la pensée de Chiana lui revenait, mais il l'effaçait d'un revers de l'esprit, il devait devenir plus fort, pour elle justement...

Pendant cette heure d'entrainement intensive, Wilfrid apprenait tant bien que mal. Chaque coup d'épée porté était un peu plus efficace, chaque parade plus propice à un contre, il tentait d'imiter son professeur dans les limites du possible, autant sur la forme de leur arme que sur leur propre physique. Vorondil marqua une pose, en baissant son sabre, et en disant à Wilfrid qu'il serait intéressant pour lui de se mesurer à un de ses amis. Le prince regardait autour de lui, comme s'il cherchait ladite personne... Wilfrid répondit d'une voix téméraire.

« Hélas, je ne pense pas encore suffisamment fort pour pouvoir me mesurer à un lycan. J'aurai pensé plutôt avoir à faire davantage d'heures d'entrainement avec vous Vorondil, à moins qu'il y ai un expert en matière de lycans au sein de la Confrérie. »

Sur ces mots, Stig s'assit à côté du prince et prit la gourde qui lui était tendu en le remerciant. L'eau fraiche le revigora aussitôt. Et même s'il voulut en boire davantage, Wilfrid en laissa. Il se sentait près à vider un baril d'eau entier, mais il fallait se modérer. Le nordique répondit au prince en baissant le regard vers le blason des Wolfgandir déchiré, qu'il avait sorti de sa poche.

« Et bien non, je n'ai aucune notion de chevalerie. J'imagine pourtant que cela a du faire en grande partie de mon éducation durant ma vie d'autrefois... »

Il serra le blason dans sa main fermement et le posa contre son cœur.

« Je ne me sens absolument pas comme le noble que je suis censé être, bien au contraire. Je me vois plutôt comme un simple paysan, ou un marchand. Je suis à mille lieux d'imaginer la vie que j'avais avant, et je suis aussi effrayé à l'idée réellement aux antipodes de ma vraie personnalité. Je veux savoir qui je suis, mais j'ai peur de ce que je pourrais être. Je ne veux pas être un noble, je veux juste... me connaître. »

Wilfrid écoutait les propos de Vorondil. Et s'empressa d'y répondre.

« Voyez-vous, c'est la première fois que je me bats aussi sérieusement, et je n'ai guère eu l'occasion de voir beaucoup d'affrontements, donc il en est que plus difficile pour moi d'imaginer des techniques ou imiter des styles que je n'ai jamais rencontré. J'ai des muscles, et même si mes mouvements sont vifs, il me manque l'essentiel : l'expérience du combat. Je ne demande qu'à apprendre et qu'à voir des combats pour progresser. Aussi, je vous serai reconnaissant de m'inculquer les bases de la chevalerie, même si je suis loin d'être dans ma façon d'être un noble, enfin, je crois. »

En réalité, son titre ne signifiait presque rien pour lui. Noble ou pas, il était orphelin, seul, et sans identité. Il devait tout réapprendre. Il n'avait que les muscles, il lui manquait encore la tête, pour tout orchestrer. Stig se demanda si Vorondil comptait faire une nouvelle session immédiatement après la pause, ou aller chercher quelqu'un d'autre sachant manier l'épée.
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Lou
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MessageSujet: Re: Une dernière ligne droite   Une dernière ligne droite - Page 2 Icon_minitimeMer 29 Déc - 22:03

Que vouliez-vous qu’elle fasse…Dora avait fermé les yeux…mais au fur et à mesure…elle fermait les yeux de plus en plus fort…elle avait arrêté de respirer…comme si elle appréhendait (veux pas foutre la merde hein^^ mais l confiance règne dites-moi…pauvre Elendil…hrem…j’rigoooole.)

Elendil s’arrêta…elle n’avait plus pied, instinctivement elle avait repassé son autre bras autour du cou du lycan…

Ils ne bougeaient plus…elle avait beau chercher…tâtonner…ses pieds ne touchaient plus le fond…cette idée l’effraya tant qu’elle déploya toute la force quelle avait à ce moment pour s’agripper davantage à Elendil…et dans son geste, elle ne remarqua pas de suite que leurs visage étaient à présent à la même hauteur…elle n’avait pas eut besoin de forcer pour se hisser au même niveau que son amant…voir un peu plus…Elle rouvrit alors les yeux…la respiration saccadée par sa peur…Quand enfin elle réalisa…l’eau n’avait rien de méchante…elle ne voulait pas la tuer…elle était simplement là…douce…délicate…à la surface fragile…tel un miroir qui lui rendait une image amusante de cette demoiselle effrayée par l’eau limite en train d’étrangler son compagnon parce qu’elle n’avait plus pied…

Bon sang Dora reprend toi…tu dois vaincre cette peur ridicule. Doucement mais surement, elle desserra sa forte étreinte…et se laissa glisser de nouveau dans l’eau…il la tenait toujours de toute façon…

Pas question de le lâcher hein…mais, elle ôta un de ses bras…elle tremblait quelque peu…guère rassurée…elle cherchait presque à trouver le fond de ses pieds nus…mais rien a faire…il fallait mettre la tête sous l’eau…et ça…elle avait si peur…Ses yeux bleus fixait cette eau qui séparait en quelque sorte sa tête de son corps…

Il fallait bien qu’elle y arrive de toute façon…Le jour où elle n’aura pas le choix…il faudra bien qu’elle sache quoi faire…Alors…délicatement…sa main glissa le long du bras d’Elendil la tenait…elle repoussait doucement ce bras robuste, cherchant la main de son amant…afin qu’il la tienne toujours…fallait déconner non plus…elle le lâcherait pas du tout…na ! Puis…avec hésitation…elle chercha à faire de même avec l’autre bras d’Elendil…tant pis si elle buvait la tasse…au moins…elle aurait d »couvert ce que c’était…Elle agissait en sorte de s’écarter d’Elendil…

Glouglou…

Ca n’avait pas manqué…la miss a coulé…mais les reflexes humains sont bien faits. Elle toucha le fond…donna un violent coup de pied et zou refit surface…cette fois pu question de s’écarter d’Elendil…fini pour aujourd’hui la témérité…Elle toussait à en cracher ses poumons …pauvre petite chose qui venait de boire la tasse…Elle avait repassé un bras autour d’Elendil…Ses longs cheveux lourds du poids de l’eau retombaient devant ses yeux pour la plupart…Elle écarta le tout en finissant de tousser…Son visage pâle ruisselant…elle passa une main sur son petit minois…et éclata de rire…En fin de compte il n’y avait rien eut de bien terrible…Elle ne s’était pas attendue à glisser et à sombrer dans les bras de la Limpide…la prochaine fois elle retiendrait sa respiration…cela lui évitera de se bruler le thorax en buvant la tasse. Elle riait à gorge déployée devant sa frayeur sur l’eau…Oh elle était loin d’être guérie…mais au moins, grâce à Elendil elle avait eu le courage de s’y aventurer.


« - N’empêche…kof…ce ne sera jamais mon élément favori…kof ! kof ! »

Elle faisait face à Elendil…ses yeux bleus dans ceux de braise de son compagnon. Doucement elle se rapprocha et l’embrassa tendrement…amoureusement.

Elle ne se cramponnait plus, mais elle l’avait enlacé…ben elle avait décidé de ne plus le lâcher hein…



Vorondil tapota doucement l’épaule de son compagnon :

« - Ne vous sous-estimez pas l’ami…et se battre uniquement contre la même personne n’apporte rien de bon. Je ne suis pas un expert dans le maniement des armes…Je préférais lire et m’instruire…Je sais faire ce que je dois faire sans plus. Je n’ai jamais aimé la violence…et j’ai toujours détesté les armes…C’était…c’était mon frère qui savait se battre à merveille…Aucune arme n’avait plus de secret pour lui…Il faut dire que nous avions un professeur hors-pair…Mais…mon père…mon père ne voyait pas d’un œil que je « perde mon temps » comme il le disait…à lire des histoires, des romans, des récits de dragons et de chevaliers…mais aussi de la philosophe…de l’astrologie…médecine…art de la guerre…art du commandement…musique…tout…je lisais absolument tout…Cela déplu à mon père qui me déteste…Mon frère me protégeais ainsi que mon maître…ce dernier me traitait comme un fils…Mais j’ai perdu les deux voila longtemps…Je suis seul face à la haine de mon père à qui il reste le « mauvais » de ses fils… »

Vorondil eut un faible sourire à la pensée de ces souvenirs qui l’assaillaient…Il n’avait pas lâché l’épaule de Stigand, et pire, sa main s’était crispée dessus…Il se ressaisit, et ôta son emprise…Il se leva et s’approcha du faucon qui n’avait pas bougé d’un pouce. Il se mit à la caresser tendrement…et reprit la parole :

« - Surtout Wilfried…ne doutez pas de vos capacités…cela vous rongera pour le restant de votre vie. Je suis sûr que vous recouvrez votre mémoire en temps voulu…Quand vous serez prêt…où quand les Grands Dragons jugeront bons que vos tourments a se sujet s’achèvent…Vous retrouverez votre ancienne vie…certes…votre famille est décimée…vous êtes peut-être le dernier, mais il ne tiens qu’à vous à la rebâtir plus grande, plus puissante qu’elle ne l’était déjà. »

Le faucon semblait trépigner…elle attendait quelque chose apparemment…Vorondil la saisit doucement…Elle piaillait d’impatience…Vorondil déposa un petit baiser sur la tête de l’animal, il plia doucement le bras…puis dans un geste ample et imposant, il poussa le faucon à prendre son envol…dans un cri de joie, la dame-faucon s’éleva dans le ciel à la recherche d’une proie pour assouvir sa faim.

Vorondil rengaina son sabre et se tourna vers son jeune ami :

«- Je vous montrerai des parades, feintes et bottes secrètes…quand vous aurez assimilé d’avantage les règles de duelliste et aussi certaines méthodes de combat à l’épée. Je veux que vous vous familiarisiez avec votre arme. E que vous voyez ce que ca donne avec le style d’un autre…Vous verrez…Elendil…est…hé bien comme vous dites en quelque sorte notre expert en Lycan dans la Confrérie… »

Il n’avait pas spécialement envie de révéler à Stigand la véritable nature d’Elendil…mais il le découvrira de par lui-même tôt ou tard…Certes il ne lui mentait pas…mais il ne lui disait pas tout non plus…un genre de mensonge par omission…mais c’était sans nul doute mieux ainsi. Wilfried devait comprendre que tous les lycans n’étaient pas tous justes bons qu’à être dépecés…

Les Wolfgandir ont oublié ceci…pour eux, un bon lycan était un lycan mort…sauf que maintenant, leur haine les a conduits au massacre par ceux qu’ils combattaient…Le dernier héritier allait devoir apprendre bien des choses sur le monde…

Vorondil s’approcha du jeune homme et reprit la leçon :

« - Concernant la noblesse de votre famille…n’en doutez point, elle n’était pas inexistante. Toutefois, il faut se méfier des titres qu’on nous octroie…savoir rester humble…Aussi, je suis sûre que vous connaissez l’humilité…c’est excellent c’est la base des règles. Nous autres nobles sont censés montrer l’exemple…protéger…et secourir. Aussi…même dans un combat à mort, ces règles prédominent. Respectez votre ennemi…et il vous respectera…si toutefois il a un minimum d’éducation…Ne le quittez jamais des yeux…Les lâches sont malheureusement de plus en plus nombreux…Retenez aussi ceci…Il n’y a aucune gloire à tuer un homme dans le dos…ou désarmé…Ce que je dis s’applique à toutes les races…Certes les lycans ou les vampires sont durs à tuer…mais un combat doit rester loyal…Certains disent au diable l’honneur…je ne suis pas de cet avis… »

Les grands yeux gris du prince se plongeaient dans ceux de l’amnésique. Il voulait être sûr que ses propos soient bien enregistrés, assimilés...voir incrustés…

Puis il sourit et fit doucement:

"- L'entrainement reprendra quand Elendil reviendra...et qu'li ai accepter de vous défier en duel...Pour l'heure méditez ce que vous venez de vivre...et...ce que je vous ai dis...Si vous avez des questions...ou quel que doute, ne rester pas dans le noir...et venez chercher une réponse...il n'y a pas plus stupide que celui qui ne pose aucune question et reste sur ses interrogations..."

Son air était bienveillant, il avait délibérément pris le jeune amnésique sous son aile...
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MessageSujet: Re: Une dernière ligne droite   Une dernière ligne droite - Page 2 Icon_minitimeMer 29 Déc - 22:06

Oui elle s’était agrippée… C’était amusant de la voir se cramponner à moi comme cela. Heureusement qu’elle n’avait pas la force d’un Lycan, sinon je n’aurai pas donné cher de ma propre peau. Enfin, elle avait quand même un minimum de poigne mais j’appréciais cette manière qu’elle avait de s’accrocher à moi. C’était une preuve d’amour, de confiance. Elle me faisait confiance pour la maintenir hors de l’eau, même là où elle aurait pu couler. Je la sentais qui désirait toujours le fond de ses pieds mais le sol était bien trop bas maintenant, de quelques centimètres, mais bien trop bas tout de même. Si elle voulait toucher le fond il lui faudrait mettre la tête sous l’eau. Mais elle ne semblait pas vouloir le comprendre, enfin pas tout de suite. C’était aisément compréhensible, moi-même je n’avais lâché mon père qu’à la troisième tentative, non pas parce que la peur avait disparue, mais bel et bien car j’étais là de rougir de honte à chaque fois que mon père racontait notre aventure à ma mère. Alors ce jour-là j’avais tout lâché. J’avais bu une sacrée tasse d’ailleurs. Heureusement mon père m’avait récupéré par la taille et m’avait sorti de là en riant encore plus fort que d’habitude. Cette fois-là je crois que ma mère avait encore plus ri que jamais… Plus tard j’avais enfin réussi à commencer à nager, enfin mon père ne riait plus et je ne mourrai plus de honte chaque soir… Mais cela avait prit un peu de temps, le même temps que cela prendrait pour Dora surement, à ne pas en douter.

Nous nous étions arrêtés depuis plusieurs secondes, elle ne semblait pas pouvoir rouvrir les yeux. Heureusement, elle finit par le faire, même si son cœur et sa respiration trahissaient amplement sa peur. C’est alors qu’elle sembla réaliser à nouveau que l’eau ici ne lui voulait aucun mal. Pourtant cela ne semblait rien changer, elle continuait à m’agripper fortement. Petit à petit, elle se ressaisit lentement mais surement. Son étreinte se desserrait doucement. Allait-elle me lâcher totalement ? J’en doutais, pas maintenant c’était trop tôt. Mais doucement, elle se laissa glisser dans l’eau. Desserrant mon étreinte petit à petit, je lui permettais de faire à sa guise. Si elle désirait continuer à affronter sa peur, je ne m’y opposerais pas, bien au contraire. Doucement, je la regardais ôter ses bras un à un, lentement. De mon regard je la fixai, elle semblait ne plus faire attention qu’à l’eau que son regard saphir fixait profondément. Sa main glissa de mon cou vers ma main et elle chercha à faire de même avec le suivant.

C’est ainsi qu’elle glissa… Totalement. Sa tête passa sous le niveau de la Limpide. Prêt à réagir, je la regardais se comporter. Heureusement, comme le sol n’était pas profond, la jeune femme toucha rapidement le sol et prit une impulsion pour remonter à la surface. En remontant, elle s’agrippa à moi tandis que moi-même je l’enlaçais de mes deux bras pour la maintenir, la tête hors de l’eau. Elle toussait violemment. Elle avait surement but la tasse elle aussi, en tentant de respirer sous l’eau. Une première leçon d’apprise, surement. Toute trempée, elle était ravissante. Je la vis écarter ses cheveux et commencer à éclater de rire. Visiblement l’expérience ne l’avait pas traumatisée, tant mieux. Boire la tasse n’était pas très agréable, je le savais, aussi je pensais qu’elle ne le prendrait pas forcément bien. Elle s’agrippait toujours à moi mais riait toujours, jusqu’à ce qu’elle m’avoue, tout en finissant de tousser, que l’eau ne sera jamais son élément favori. Je passais une main dans ses cheveux et souriait doucement avant qu’elle ne m’embrasse :


« - Je parie que je pourrais te faire changer d’avis. »

Taquin, car j’avais bien une idée derrière la tête, je la ramenais près du bord. Et l’étendait dans l’herbe de la berge, là où nous avions laissé nos affaires. Prenant ma tunique de lin, j’entrepris de la sécher un peu. Lorsque ce fut fait, je remis celle-ci sur moi et me rhabillait totalement tout en ne pouvant m’empêcher de l’admirer.

« - Tu veux que l’on rentre à l’auberge, pour se changer ? Prendre un repas et faire autre chose de notre après-midi ? »
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MessageSujet: Re: Une dernière ligne droite   Une dernière ligne droite - Page 2 Icon_minitimeMer 29 Déc - 23:21

Le nordique en apprit un peu plus sur la personnalité du prince, ainsi que sur la famille de Terendul durant son monologue. Même s'il le cachait bien, Vorondil souffrait terriblement du manque d'affection de son père à son égard. Terendul voulait des fils forts et braves, mais un seul de ses deux enfants arrivait à ses espérances. Vorondil était bien plus pacifique, et préférait s'instruire sur des sujets très variés plutôt que de s'entrainer aux maniements des armes, il avait la passion de la littérature. Il était sans aucun doute très cultivé, mais cela lui valu la haine de son père. Et malheureusement, le maître et le frère du prince l'ont quittés, et l'ont condamnés à supporter la haine du grand dirigeant des humains. Une bien triste histoire. Wilfrid se retrouvait un peu dans la personnalité du prince. Il n'aimait guère la violence à l'instar de Vorondil, et restait intimement convaincu qu'il y avait une part de raison en chaque personne qui n'attendait que d'être éveillé, mais en repensant à ce qui était arrivé aux semi-hommes, Wilfrid répondit à son ami :

« La violence est toujours la pire des solutions, car elle n'appelle encore et toujours qu'à recommencer. Mais il y a tellement d'injustices et de cruauté dans ce monde, qu'il nous faut parfois prendre nous aussi les armes pour y mettre un terme. Et c'est pour ces occasions là que j'ai besoin d'être fort. »

Vorondil avait serré assez fort l'épaule de l'amnésique, mais il se ressaisit et lâcha prise. Il semblait tirailler par des souvenirs douloureux. Il se leva pour s'occuper de son faucon, tout en discutant avec Stig. Ce dernier voulait déjà être prêt pour recouvrer sa mémoire au plus vite. Il voulait ses réponses dans l'instant, mais cela était impossible. Sa mémoire n'était qu'un épais brouillard qui fallait laisser se dissiper afin d'y voir plus clair. Vorondil aida son animal à s'envoler, et rangea son arme, l'entrainement était fini pour le moment. Le faucon gagnait les cieux, à la recherche d'une proie à déguster. Cette scène fit sourire Wilfrid, la complicité entre l'animal et son maître était certaine, et sur le fait que le prince avait pris d'une certaine façon sous son aile le loup amnésique du nord. Vorondil s'occuperait d'apprendre quelques techniques après que le nordique ai affronté un certain Elendil. La formulation de la fin de la phrase du prince intrigua Stig. Mais il ne comprit pas quel sens pouvait caché ces paroles.

Le prince continua la leçon en discutant de la noblesse perdu de Wilfrid. L'amnésique ne pouvait être que humble, et même plus. Il était un étranger pour lui-même, et n'avait pas une totale confiance en lui-même. Après tout, on n'accorde pas sa confiance à un inconnu, à moins que celui ci soit doté d'un charisme infini... Stigand ne connaissait pas le vrai Wilfrid, et étant pleinement conscient qu'il était quelque part un peu diminué, il se sous-estimait bien souvent. Vorondil rappela les devoirs d'un noble auprès de la population. Le prince insista lourdement sur les notions de Respect au combat et sur l'Honneur, en fixant les yeux dans les yeux son interlocuteur, comme s'il voulait graver dans l'âme même du nordique ce qu'il venait de dire. Même si des barbares comme ceux qui ont massacrés les semi-hommes ne méritent que la mort, Wilfrid comprit qu'ils paieraient en étant face à leur sort même, ne serait-ce pour que le remord les envahisse. C'était bien plus terrible comme sort que de simplement les tuer. Aussi, Stig devait toujours avoir un œil dans son dos, car les lâches se multiplient tels des moustiques.

« Je suis du même avis que vous. Même si l'honneur est parfois un bien lourd fardeau dans certaines circonstances, l'honneur a le mérite de garder la conscience tranquille et de nous éloigner des remords... En ce qui concerne mes capacités et ma noblesse, elles sont enfouies quelque part en moi, et j'implore les dragons pour qu'elles se réveillent le plus rapidement possible. »

La pause allait durer, le prochain adversaire de Wilfrid était un dénommé Elendil, mais ce nom ne lui évoquait rien... S'il faisait parti de la Confrérie, il n'était point présent lors du diner de la veille. Wilfrid avait le temps de méditer sur ce qu'avait dit Vorondil, mais cela allait être couper court, car ils partageaient la même vision. L'amnésique se demanda quel genre de frère il avait, car il avait trouvé dans le prince un frère de substitution. Il ne souhaitait pas poser de questions au sujet du passé des fils de Terendul, il avait eu l'occasion de voir que cela ravivait des souvenirs bien peu agréables dans l'esprit de Vorondil. La pensée de Chiana revint dans la tête. Sélène était partie s'occuper d'elle, et Wilfrid avait remarqué la complicité entre la femme vampire et le prince. Le nordique rit aux éclats tout seul, sans que le prince ne comprenne pourquoi. Les deux humains étaient liés à deux femmes vampires, comme quoi Vorondil et Stig auraient pu être frères dans une autre vie...

« Excusez-moi, je m'amusais à penser à nos camarades aux canines pointues qui nous accompagnent... Nous en avons une chacun, mais je n'entretiens pas la même complicité avec Chiana que vous avec Sélène, mais j'ose espérer que Chiana s'adoucira un peu... Ce n'est qu'un mauvais jeu de mots, mais depuis que l'Impératrice s'est occupée d'elle, Chiana a les crocs... »

Oui enfin, son estomac en avait déjà avant aussi, me direz-vous... Wilfrid s'allongea sur le sol du corral, et regardait le ciel... Il se demanda dans un premier temps comment les choses se déroulaient du côté de sa vampirette. Puis, il repassa dans son esprit son entrainement, et médita sur ses erreurs, et sur les bonnes parties de sa prestation. Maintenant qu'il avait obtenu un peu d'expérience du combat, il s'imaginait ce qu'il aurait du faire à tel ou tel instant, à toutes les options qui se présentaient à lui durant le combat. Il avait observé l'adresse du prince, et essayait de s'en imprégner. Il avait un peu progressé, mais son combat avec Elendil serait complètement différent. Il devrait s'adapter au style de son adversaire. Après cela, il eut une pensée pour la belle Lou, qui s'était retiré pour aller se reposer. Il ne l'avait pas revu depuis qu'il était monté dans la chambre avec Chiana dans ses bras.

« L'Impératrice paraît si forte, j'ai du mal à m'imaginer qu'elle soit... diminuée... Parlez-moi un peu d'elle. Le mystère qui l'entoure m'intrigue. Sa quête, sa personnalité, ses pouvoirs, sa beauté... J'ai vu l'image d'un dragon lorsqu'elle a retirée la personnalité d'enfant de Chiana... Je me demande comment un être vivant puisse avoir ce genre de talent. »
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MessageSujet: Re: Une dernière ligne droite   Une dernière ligne droite - Page 2 Icon_minitimeJeu 30 Déc - 11:27

Il était évident qu’après un pareil bain, les vêtements de Dora aient été complètement trempés. En quelques instants, Elendil la ramena sur le bord et l’étendit sur l’herbe bien verte. Elle dégoulinait de partout…lui aussi d’ailleurs, mais cela n’avait pas le même impact physique si l’on peut dire.

Complètement mouillés, les vêtements avaient tendance à être lourds, et à coller…n’est-ce pas…et encore heureusement que la chemise de la donzelle est en lin…histoire qu’elle ne soit pas transparente en prime…hé ben nan ! Le lin avait au moins cet avantage.

Dora appréciait son retour sur la terre ferme…Elle resta au sol un petit moment, admirant le soleil…et d’un coin de l’œil son cher lycan qui se rhabillait…Il fallait qu’elle songe elle aussi à être plus…décente…

Elle se leva et constata que sa tunique de lin lui collait effectivement au corps. Le soutien-gorge de l’époque n’était pas aussi développé qu’actuellement. On se contentait de prendre des bandes de tissu et les tourner autour de la poitrine…rien d’extraordinaire. Mais cela avait le mérite de maintenir le tout…

Bref on n’est pas là pour papoter de mode…

Voila donc la demoiselle qui constatait qu’elle était toute mouillée…Ses vêtements collaient à sa peau, ce qui mettait ses courbes en valeur. Elle entreprit d’essorer sa tunique de lin tout en la gardant sur le dos…pas simple…Puis passa à ses cheveux…le pire de tout sans aucun doute…vue leur longueur…Et vas ‘y pour démêlé tout ca toi après !

La jeune femme alla chercher ses bottes…qu’elle remit en place à ses pieds…Puis se contenta de passer son écharpe longue et large sur ses épaules, la laissant pendre devant et derrière elle…dissimulant élégamment ses formes mises un peu trop en valeur par les vêtement mouillé…

La question d’Elendil ne nécessita nulle réflexion chez cette demoiselle…qui répondit limite du tac au tac :


« - Il serait plus sage d’aller de changer…Enfin…toi tu ne crains rien…hihihi Mais je ne tiens pas à être malade parce que j’ai pris froid… Me sécher un peu me fera le plus grand bien…Et je ne sais pas pour toi, mais j’ai effectivement un peu faim… »

Qui a dit que la piscine ca creuse. Vla que la donzelle avait faim…pas le genre de truc dont une femme se vante…Enfin vu qu’elle mange comme un oiseau vu qu’elle est tout le temps malade celle-là…pour une fois qu’elle est en forme et peut rassasier sa faim…Autant en profiter.

Elle décrocha à Elendil un sourire radieux et s’approcha doucement de lui après avoir ramassé le restant de ses affaires et ceint sa ceinture où pendait fièrement sa dague…flattant sa cuisse. Elle se hissa sur la pointe des pieds, tout en attirant le visage du lycan vers le sien…pour déposer un petit baiser sur ses lèvres et murmurer à son oreiller :


« - Merci »

Puis elle prit les devants pour retourner à l’auberge. Elle s’arrêta sur le pont en riant, tel un enfant qui avait envie de jouer…avisant qu’Elendil la suivait bel et bien…

De retour à l’auberge ils trouvèrent…peu de monde en fin de compte. Pas de Sélène…ni Vorondil…ni les deux tits nouveaux…Pas d’impératrice…Il y avait en revanche, Nicodémus, Voronwë, Roran, Jo, Jérémy, Salahadîn et Tsahid qui les regardaient…comment s’ils venaient d’une autre planète…c’est pas qu’ils étaient trempés comme des soupes mais presque… Devant leurs mines déconfites, Dora éclata de rire, non sans au préalable vérifier que son écharpe dissimulait les bonnes parties de son anatomie.

La jeune femme fila par l’escalier entrainant Elendil en riant sous cape. Qu’ils étaient drôles tous à les regarder ainsi.

Ils entendirent toutefois Nicodémus leur lancer :


« - Non mais regardez-moi ça dans quels état ils sont les deux là…Je vous préviens ! Pour passer à table vous avez intérêt à être secs et propres ! »

Oui papa !

Dora ouvrit la porte de leur chambre, poussa Elendil à l’intérieur, et la referma…elle explosa complètement de rire !

« - Mais tu as vu leurs têtes ! Et Nicodémus…Il nous prend pour des enfants hahah… Hrem…Bon ce n’est pas tout ça…mais y’a du boulot… »

Elle avisa alors les affaires qu’elle avait entreposées sur une chaise. Lou avait eut la gentillesse de lui prêter le tout en double…C’était à se demander combien de garde robe elle avait emporté…Mais Dora la soupçonnait d’en avoir acheté une partie sur place…Toutefois, elle n’irait pas le lui demander.

Elle passa derrière le paravent, non sans avoir prit une serviette avant. Elle avait un sourire malin…une idée espiègle derrière la tête…Elle ôtait ses affaires…qui se mirent à voler dans toute la pièce…décidément quelle enfant celle là…

Elle reparue devant Elendil changée…un pantalon de cuir noir comme le précédant, une autre tunique de lin blanc, et une longue tunique comme la violette qu’elle portait précédemment sauf que là…celle-ci était bordeaux ourlée d’or elle aussi…avec des motifs arabesques brodés en fils d’or eux aussi.

Elle frottant sa longue chevelure blonde avec énergie afin de la sécher au mieux…avant d’entamer le pire…les démêler…Elle pesta contre tout…ses cheveux qu’elle allait finir par couper (surtout pas !), la brosse qui ne brossait pas correctement…bref…bien une fille quoi…



Vorondil s’était demandé pourquoi l’amnésique s’était mis à rire ainsi…lorsqu’il en su la raison il ne pu s’empêcher de sourire lui-même. La réflexion de Stigand comme quoi il n’avait pas la même complicité avec Chiana par rapport à celle qu’entretenaient Vorondil et Sélène…Sélène…elle était malgré la froideur et la pâleur de son corps, et sa soif jamais étanchée de sang, le soleil qui éclairait le chemin de Vorondil. Il se souvint de leur première rencontre…rien ne pressentait à ce que cet humain à l’air martyrisé en permanence ne fasse chavirer le cœur de la femme vampire…Et pourtant.

« - Sélène et moi nous nous sommes rencontré il y quelques années. On me l’avait chaudement recommandée comme informatrice dans la Cité Rouge…J’avais besoin de renseignement sur certaines choses je suis allé la voir…Elle exerçait plusieurs professions…elle est comme certains disent « une diseuse de bonnes aventures »…je n’y ai jamais tellement cru, mais cela fait parti d’elle…de sa condition de vampire d’être ainsi mystique si j’ose dire… et cela m’amusait de la voir faire…Et puis voyez-vous…comme quoi…il ne faut jamais faire fi d’idées toutes faites. Parfois les choses sont si étranges et si inattendues. »

Il marqua une pause, comme s’il savourait les souvenirs qu’il avait de Sélène, aussi bien proches qu’éloignés. Puis reprit d’un air malicieux :

« - Vous savez ce genre de chose va bien plus vite qu’on ne le croit. Chiana apprendra à vivre ce qu’elle est…pour cela on peut faire confiance à Sélène pour inculquer des idées et des bases dans un esprit. Elle sait…comment dire…être persuasive. »

Il rit de bon cœur…

« - Peut-être qu’un jour, votre complicité s’épanouira…pourquoi pas après tout…j’ai vu tant de choses que plus rien ne me surprend… »

Il songeait surtout à Elendil et Dora…un Lycan ex Elfe et une Humaine, ex Fée…Pittoresque si l’on peut dire…rien de commun…mais si beau. Ils allaient si bien ensembles…Un humain et un vampire, cela frisait presque de la banalité à côté d’eux.

Ils restèrent un instant silencieux…puis les questions de Stigand reprirent…Il voulait en savoir plus sur l’impératrice…Encore une fois Vorondil sourit…qui ne souhaiterait pas en savoir davantage sur Lou…Une femme mystérieuse…dont on ne savait rien…ou si peut de choses….

Stigand avait tout de même le droit de savoir deux ou trois choses…de toute façon, Vorondil ne savait pas grand-chose sur l’impériale demoiselle.

« - Hé bien…en effet, aussi curieux que cela puisse paraître, elle est malade. J’ignore tout de ce mal qui la ronge…mais elle s’affaiblit apparemment de jour en jour, et bien qu’elle n’en montre rien et que cela n’altère en rien sa beauté…elle fatigue vite dès le moindre effort…Mais elle n’en demeure pas moins redoutable. »

Il s’était assit au sol et traçait des formes dans le sol du bout d’un bâton…

« - Sa quête…est liée à la prophétie du Monde. Elle et Nicodémus, le jour venu…devaient rassembler une Nouvelle Confrérie pour partir en quête des amulettes possédées par les premiers membres de la Première Confrérie. Ces amulettes ont été offertes à ces membres par les Dragons en personne. Elles sont forgées avec les étoiles. On dit que lorsqu’elles seront toutes retrouvées, elles formeront un talisman dont l’Impératrice se servira pour rétablir l’Equilibre du Monde et le sauver de la colère grandissante des Dragons. »

Il fronça les sourcils concernant l’image du dragon qui était apparu derrière la jeune femme durant sa performance contre Chiana…Il ne savait pas ce que cela signifiait…

« - Vous savez, Nicodémus et Lou ne font pas leurs âges…Je suis sûr qu’ils viennent des Temps Anciens…Ils savent des choses que nuls autres ne connaissent...Peut-être ont-il été bénis par des Dragons favorables à la survie de notre Monde…leur donnant la force et le pouvoir de vivre assez longtemps pour tous nous sauver…Je l’ignore…cette image que vous avez vu fait peut-être parti d’un de ses nombreux sortilèges dont elle a connaissance…Tout est possible avec elle vous savez… »

Il se leva et fit signe à Stigand, il fallait rentrer…

« - Quant à sa beauté….hé bien come vous avez pu le constater, nous sommes entourés de très jolies femmes dans la Confrérie…et Chiana n’a rien a leur envier…La beauté des femmes est un mystère sur lequel il ne vaut mieux pas penser…mieux vaut se contenter d’en profiter et d’en rêver… »

Il rit et s’éloigna, entrainant son compagnon vers l’auberge…C’est pas qu’il faisait faim mais presque.

Quand ils arrivèrent, ils furent accueillis par Nicodémus tout sourire qui leur annonça qu’Elendil et Dora venaient de rentrer de leur promenade…et qu’on allait pouvoir passer à table…Son Altesse impériale n’avait pas envie de manger…Quant à Chiana et Sélène…et bien pas de nouvelle, mais nul besoin de s’inquiéter…il faudrait plutôt s’inquiéter pour les audacieux non respectueux qui croiseraient leur chemin…Bref…et qu’il fallait manger sinon papi Nicodémus se met en colère…(bon il a pas dit ca comme ça…je vous l’accorde…mais ca résume bien…^^)

L’aubergiste et ses aides s’activaient…Il fallait nourrir tout ce beau monde…Vorondil indiqua qu’il allait faire un brin de toilette avant de passer à table…L’aubergiste indiqua qu’ils avaient encore un peu de temps avant que lui-même ne soit prêt à les servir. Cela tombait bien…
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MessageSujet: Re: Une dernière ligne droite   Une dernière ligne droite - Page 2 Icon_minitimeJeu 30 Déc - 12:54

Vorondil racontait à son jeune ami sa première rencontre avec sa douce Sélène. Rien ne semblait prédestiné à les réunir, elle la femme vampire au teint pâle et au corps d'un froid cadavérique, et le prince héritier des humains, martyrisé par la haine de son père, qui voyait en lui qu'un incapable. Elle ne devait être qu'une informatrice pour lui, et en fin de compte, ils tombèrent amoureux l'un de l'autre. Comme quoi le destin dans sa cruauté infini avait su réunir deux êtres... Cela fit remonter en Wilfrid les souvenirs de sa rencontre avec Chiana. Lui l'homme sans identité, voyageur, qui tomba nez-à-nez avec une enfant d'une vingtaine d'années aux talents incroyables, notamment celui de faire craquer n'importe quel homme en lui faisant pitié... Mais Chiana était bien différente désormais. Elle était une femme en soif de vie, voulant profiter de chaque instant. Une panthère à l'appétit insatiable.

« J'ai rencontré Chiana dans une grotte dans laquelle elle avait été enchainée et scellée par un sortilège de façon à ce que ses pouvoirs soient impuissants. » raconta Stig, le regard dans le vide comme s'il revivait les instants qu'il racontait. « J'étais bien loin de m'imaginer en la libérant que je délivrais une vampire à l'estomac sans fond, et encore, je ne m'imaginais pas là voir devenir la femme qu'elle est aujourd'hui. »

Wilfrid écoutait attentivement le peu de choses que savait Vorondil à propos de l'Impératrice. Malgré le temps qu'il avait passé à ses côtés, un épais voile de mystères entourait toujours sa personne. Elle avait une maladie sans nom, qui l'affaiblissait grandement. Stig frémissait, lui qui avait eu une démonstration de sa force, n'osait pas s'aventurer dans les songes d'une Impératrice en parfaite santé... Il culpabilisait, car même si elle avait libérée Chiana de l'enfant qui l'enfermait, cela l'avait affaibli, une fois de plus. Et malgré cela, elle portait un bien lourd fardeau, celui du destin du monde. Tous les espoirs de Chimeria reposaient sur elle, et elle ne faiblissait pas. Même si physiquement, elle était gravement atteinte, sa foi et sa détermination paraissait inébranlable. C'était bien plus que du courage... Pouvait-elle réellement achever sa quête seule ? N'y avait-il personne dans ce monde sur qui elle pourrait s'appuyer ? La remarque de Vorondil à propos des amulettes provoqua une nouvelle interrogation chez l'amnésique.

« Si les amulettes des membres de la première Confrérie se sont transmises, cela voudrait dire que Chiana est une descendante directe d'un de ces membres... Pourtant elle vivait dans un village bien reculé du monde, j'aurai imaginé que de tels héritiers auraient bénéficier d'une grande propriété... Et la façon dont sa famille a été assassinée n'est pas dans me rappeler la méthode du Culte des Ombres... »

Wilfrid se leva à son tour, écoutant les dernières paroles de Vorondil, qui souhaitait rejoindre l'auberge. L'entrainement avait éveillé l'appétit des deux duellistes. Lorsqu'ils arrivèrent, ce fut le mage Nicodémus qui les accueilli en leur précisant que Dora et le fameux Elendil étaient arrivés eux aussi, et que le repas serait bientôt servi. Néanmoins il demeurait sans nouvelle des vampires, mais cela n'inquiéta pas Stig, il avait confiance en Sélène, elle saurait s'occuper de son amie. Mais l'Impératrice quant à elle ne souhaitait pas venir manger. Wilfrid n'en culpabilisa que davantage. Certes en lui amenant Chiana, il lui avait indirectement fourni un des précieux colliers qu'elle recherchait tant, mais à quel prix... Ce n'est pas en étant à jeun qu'elle récupèrerait plus vite. Après le repas, Stig irait déposer un panier avec du pain devant la chambre de l'Impératrice, au cas où la faim se réveillait, et puis l'appétit vient en mangeant...

Wilfrid regagna sa chambre, et à l'instar de Vorondil, il fit une légère toilette. En effet, après avoir mordu la poussière à plusieurs reprises durant son entrainement, le nordique était revenu dans un bien triste état, avec une odeur mélangeant poussière et transpiration. Après cela, il nettoya également sa lame, qu'il avait beaucoup utilisé. Et une lame non entretenu ne résistait jamais bien longtemps. Une fois propre comme un sous neuf, dépoussiéré et rhabiller correctement, il gagna la pièce principal de l'auberge. La faim le guettait à son tour, et Chiana allait sans doute bientôt arrivé à son tour, sa voracité n'étant plus un secret pour personne.
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MessageSujet: Re: Une dernière ligne droite   Une dernière ligne droite - Page 2 Icon_minitimeJeu 30 Déc - 13:15

Il était véridique qu’une jeune femme aux vêtements mouillés était légèrement plus attirante qu’un homme aux vêtements mouillés. Car lorsque les vêtements moulaient les formes plus que d’ordinaire, on ne regardait que très rarement l’homme mouillé, mais plutôt la jeune femme mouillée. Après tout, c’était surtout les hommes qui préféraient « reluquer » les jeunes femmes. Ainsi j’étais relativement tranquille, même si j’avais quand même essayé de me sécher un peu après avoir aidé un petit peu Dora à se sécher. Avec patience, je la regardais terminer de s’habiller, enfilant ses bottes avec une grâce qu’elle seule pouvait avoir en cet instant. Même complètement trempée elle restait désirable, et, si je devais être vraiment honnête, je dirai même qu’elle l’était davantage. Heureusement je m’étais repris rapidement et je lui avais proposé de retourner à l’auberge pour nous sécher complètement et nous changer avant d’éventuellement prendre un repas et peut-être repartir pour de nouvelles aventures, surement un peu moins … disons trempées. Elle me donna raison, suggérant, du moins à ce que je pensais, que pour ma part, être mouillé ne donnait pas une folie lubrique à tous les mâles des environs. Qui plus est, il était vrai qu’elle ne devait pas attraper froid. Nous étions sensés nous reposer, pas nous rendre malades pour la suite du voyage.

Une fois « rhabillée », si l’on pouvait dire cela, elle se releva et afficha ce délicieux sourire, celui qu’elle me réservait tout le temps… Je ne pus m’empêcher de lui faire mon sourire spécial-Dora avant qu’elle ne m’embrasse en tirant légèrement sur le col de ma tunique pour m’attirer à elle. Son « merci » murmuré du bout des lèvres fit emballer mon cœur et je ne pus m’empêcher de répondre :


« - Et encore, nous n’en sommes qu’au début, tu n’as rien vu. »

Elle prit ensuite la direction de l’auberge, revenant sur le pont où elle s’arrêta en riant, s’assurant que je la suivais. L’attrapant par la main, nous partîmes ensuite vers notre direction. Il nous fallu un peu de temps, mais tandis qu’elle voulait repasser par le chemin de l’aller, je la dirigeai au travers de petites ruelles pour éviter le marché, et ce pour deux raisons : la première parce que je ne voulais pas avoir un nouveau début de migraine, la seconde, et bien… Pour éviter que tous les badauds du marché ne puissent avoir les yeux un peu trop indiscrets, même si Dora s’était arrangée pour que l’on ne voie pas grand-chose. Arrivés, nous passâmes la porte d’entrée sous des yeux médusés. Il n’y avait que Nicodémus, Voronwë, Roran, Jonathan, Jérémy et deux des quatre nouveaux qui nous avaient rejoints, mais leurs regards, ronds comme des soucoupes valait tout l’or du monde, surtout celui de Jonathan, même si j’avouais avoir un peu de culpabilité lorsque nos regards se croisèrent. Dora prit le parti d’en rire et je ne pus m’empêcher de sourire alors qu’elle m’entrainait vers l’étage. Nicodémus ne put s’empêcher un petit mot toutefois, auquel Dora répondit amusée.

La jeune femme ouvrit la porte de notre chambre et me poussa à l’intérieur. En fermant la porte elle ne put s’empêcher de rire à nouveau, moi-même j’avais le sourire aux lèvres. Oui j’avais vu leur tête, surtout celle de Jo’ et j’en avais ressenti un petit plaisir mesquin ainsi qu’un peu de honte, je devais l’admettre.


« - Oui, le repas est pour bientôt. Il s’agirait de ne pas trainer. »

Tandis que Dora s’était installée derrière le paravent avec des vêtements propres. Je m’étais moi-même changé avec une nouvelle tunique et un nouveau pantalon. Les autres mettraient un peu de temps à sécher, mais l’après-midi suffirait surement pour les remettre plus ou moins d’aplomb. Je m’étais également passé un coup sur le visage avec la bassine de toilette sur la commode. Dora ressortit flamboyante et terriblement belle, comme toujours. Elle frottait ses cheveux énergiquement pour les sécher. Elle s’installa ensuite devant le miroir et commença à brosser ses cheveux, non sans pester. Je devais admettre que cela n’avait rien de commode, à l’y voir s’affairer. Attrapant une chaise qui trainait non loin de la fenêtre, je la posais à côté du tabouret sur lequel elle était assise et déposait un baiser dans son cou.

« - Je peux t’aider peut-être ? Par contre, tu devrais arrêter de pester contre tes cheveux, ils vont finir par se vexer. »
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MessageSujet: Re: Une dernière ligne droite   Une dernière ligne droite - Page 2 Icon_minitimeJeu 30 Déc - 15:42

Oui il pouvait sans aucun doute l’aider. Le petit baiser la calma quelque peu face à son énervement contre ses cheveux. Elle lui tendit alors la brosse et tourna la tête…présentant à Elendil sa longue chevelure blonde. Ils étaient encore humides…Il allait falloir toute l’adresse, la délicatesse, et la patience d’Elendil pour venir à bout de cette épreuve.

Démêler une telle chevelure était un vrai calvaire pour la jeune femme qui n’avait pas encore l’habitude de ce genre de chose. Il allait falloir qu’elle demande conseil aux autres filles…au cas où il y ait un truc qu’elle ne connaissait pas…

Un petit temps plus tard, la sonnette du repas se fit entendre…à laquelle le ventre de Dora répondit par un grondement furieux, manifestant son désaccord sur un éventuel retard de la part de la jeune femme à se mettre à table.

Elle éclata de rire :

« - On fignolera après…enfin si ce n’est pas trop lassant pour toi. Brosser mes cheveux n’a sans aucun doute rien d’amusant. »

Elle se leva gracieusement, s’étira de tout son long, saisit la brosse de mains d’Elendil, lui donna un bisou en échange et hop hop fallait pas déconner elle avait faim la petite.

Elle sortit, entrainant Elendil de nouveau, direction…le palais des morfale (dédicace à mon Lieutenant « Compagnie…en direction du palais des morfales…pour une marche au pas cadencée…en avant…marche ! »…hrem….passons^^)

La table était bien remplie, et quasiment tout le monde s’était attablé. Dora repris sa place de la veille, ne doutant point que Stigand se remettrait à sa place lui aussi. Sélène et Chiana firent irruption dans l’auberge…le ventre de la deuxième criait famine…Les nouveaux vêtements que Sélène firent de nouveau leur effet, et les murmures se firent entendre quand les deux vampires s’assirent…ni l’une ni l’autre, très couvertes…

Dora observait Chiana, cette dernière leva la tête vers elle et lui décrocha un prompt sourire. Poliement, Dora s’acquita de la santé de Chiana :

« - J’espère que tu vas mieux…et que l’appétit est au rendez-vous…Notre Maître Nain ne va pas en rester là… »

Il y eut des éclats de rire à toute la table, Chiana sourit avec malice et lança un clin d’œil à l’ex fée :

« - J’ai l’impression de n’avoir rien avalé depuis des années… »

Nouveaux éclats de rire. L’ambiance était au rendez-vous. Vorondil paru à son tour, descendant les marches de l’escalier. Il posa une main des plus amicale sur l’épaule d’Elendil en lui souriant, tel qu’il l’aurait fait pour un frère…puis il passa près de Dora, saisit sa main délicate et la baisa…fit de même avec Chiana…et pour Sélène…elle eut droit à un baisemain un peu plus long, tandis qu’il avait plongé ses yeux dans ceux de sa bien-aimée…leurs yeux se parlaient suffisamment pour qu’ils aient besoin de dire, ou de faire davantage.

Stigand était entré à son tour, tout propre. Il reprit sa place, entre Chiana et Dora. Chiana lui sourit le plus…aimablement du monde…A côté d’elle se tenait une Sélène radieuse, tout heureuse d’être aux côtés de Vorondil.

Dora avait fait un signe de tête des plus poli et gentil à l’égard de Stigand. Vorondil sourit et s’adressa à Elendil :


« - Alors, la matinée fut bonne ? »

De quoi engagé une conversation à ce coin de table…L’autre côté semblait déjà fort avancé dans une discussion sur l’armement Nain.



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MessageSujet: Re: Une dernière ligne droite   Une dernière ligne droite - Page 2 Icon_minitimeJeu 30 Déc - 17:26

Je devais admettre que je n’avais pas vraiment pensé à cela, mais à bien y réfléchir, il n’y avait pas trente-six façons de l’aider. Avec un sourire, je pris la brosse qu’elle me tendait et la regardait tourner la tête pour me présenter sa longue chevelure. Ils étaient encore un peu humides mais très doux au toucher, comme lorsqu’il jouait avec quelques mèches de ses cheveux avant qu’ils ne s’endorment. C’était devenu comme un petit rituel, tout comme elle, lorsqu’elle posait sa main sur son torse lorsqu’ils étaient couchés l’un près de l’autre. Avec milles précautions, je m’étais alors mis à brosser les cheveux de Dora. Je ne voulais pas lui faire mal, surtout en fait, et également faire les choses au mieux. C’était pour ainsi dire la première fois que je m’attelais à une telle tâche, ce qui n’avait rien de simple, au vu de la longueur de ses magnifiques cheveux blonds. Je me rendais compte que c’était relativement agréable, du moins si l’on enlevait le stress de la volonté de bien faire. Bien entendu, je ne pus m’empêcher d’avoir quelques ratés que je regrettais amèrement, mais dans l’ensemble je m’en étais plutôt bien tiré, du moins je le pensais puisqu’elle ne m’avait pas retiré la brosse des mains en pestant que j’étais un incapable.

La sonnette du repas coïncida exactement avec le cri de famine de l’estomac de la jeune femme qui était restée tranquille pendant plusieurs minutes. Visiblement elle semblait vraiment avoir faim, son comportement d’ailleurs abonda dans ce sens puisqu’elle stoppa la séance de coiffure pour pouvoir aller se restaurer, prétextant que nous finirions plus tard, du moins si je le désirais toujours. Amusé et tandis qu’elle me prenait la brosse des mains je répondis :


« - Tous les moments passés avec toi sont des moments de pur bonheur. Brosser tes cheveux est un plaisir que je serai ravi de vivre encore et encore. »

Je lui souriais tandis qu’elle m’embrassait puis elle me tira vers le couloir, non sans avoir fermé notre chambre. Elle m’emmena, littéralement de force, vers la salle à manger où une partie de la compagnie nous attendait. Nous primes les mêmes places que la veille, du moins si je m’en souvenais bien. Nous fûmes interrompus par Sélène et Chiana qui revenaient de leur petite balade. Visiblement elles avaient trouvé des vêtements plutôt… légers pour s’habiller ce qui faisait inévitablement jaser. Moi-même je comprenais aisément, même si cela me laissait plutôt de marbre, et pour cause, la plus belle femme de cette assemblée se tenait juste à côté de moi. Tandis qu’elles prenaient place, je posais doucement ma main sur la hanche de Dora, lui adressant un regard complice. Vorondil fit son apparition lui aussi, posant une main fraternelle sur mon épaule. Nous échangeâmes un sourire amical et il fit ensuite le tour des demoiselles pour les saluer, non sans une attention particulière à Sélène, bien évidemment. Le dernier des nouveaux venus avait aussi fait son apparition et s’était installé à côté de son amie. Tandis que l’autre coin de la table était déjà animé par le nain, Vorondil se tourna vers moi et me demanda comment s’était passée la matinée. Avec un sourire malicieux, non sans faire un clin d’œil à Dora, je répondis :

« - Des plus paisibles. Nous avons fait un tour au marché après avoir salué et remercié ton ami Godefroy, Dora y tenait beaucoup. Nous avons ensuite fait un tour du côté du faubourg, le long de la Limpide. »

Je passais sous silence la petite aventure « dans » la Limpide, parce que finalement ça ne regardait pas forcément tout le monde et qu’il y avait déjà eu assez de témoins lorsque nous étions arrivés dans l’auberge. Remerciant la serveuse qui m’avait apporté une assiette, je repris :

« - Et toi ? Comment as-tu occupée ces heures loin de Sélène ? »
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MessageSujet: Re: Une dernière ligne droite   Une dernière ligne droite - Page 2 Icon_minitimeJeu 30 Déc - 19:04

Alors qu'il descendait vers la salle dans laquelle se trouvait la Confrérie, Wilfrid entendit des rires venant de bons cœurs, le genre de rires communicatifs qui donnent envie de rigoler rien qu'en les entendant. L'ambiance semblait être de mise. Il était le dernier manquant à la table, si on excluait l'Impératrice. Le nordique salua l'assemblée et s'installa, comme lors du diner de la veille, entre Chiana et Dora. La vampire lui rendit un sourire des plus amicaux. Cela rassura aussitôt l'amnésique, Sélène semblait avoir fait des merveilles dans l'esprit de Chiana, mais il n'osa point poser la moindre question à propos de ce dont elles avaient bien pu discuter, après tout, les histoires entre filles sont des secrets insondables pour la plupart des membres de la gente masculine. Sélène quant à elle, semblait ravie d'avoir retrouver son homme et de partager son repas avec lui. Wilfrid renvoya un sourire des plus aimables à Dora, lorsqu'il s'installa à la table. Le nordique remarqua l'homme situé juste à côté d'elle, qu'il ne connaissait pas, et devina sans difficulté qu'il s'agissait d'Elendil.

A l'autre bout de la table se tenait une conversation autour des armes naines, sujet bien inconnu du jeune nordique. Il gardait un œil sur son amie, qui semblait bien impatiente d'entamer son repas. Tant que cela ne touchait pas à ses formes et à sa ligne... Les vêtements que lui avaient offerts Sélène lui allaient parfaitement, et mettaient en avant ses belles courbes. Elle n'avait vraiment plus rien à voir avec la Chiana d'avant, enfantine et innocente. Wilfrid se demanda si la vampire lui avait enseignée quelques pouvoirs, notamment celui de lire dans les pensées... Peut être lisait-elle dans son esprit depuis le début du repas, ou qu'elle avait remarquée qu'elle plaisait beaucoup au nordique... Quel homme resterait indifférente devant une beauté à la fois douce et sauvage comme celle de Chiana ? Elle n'avait rien à envier à Dora ou à Sélène. D'ailleurs, quand il y prêta attention, Wilfrid remarqua que Dora et Chiana étaient dans leur apparence complètement différente, aux antipodes l'une de l'autre. Dora était l'étincelle aux cheveux d'or, et Chiana la panthère noire ténébreuse. Et pourtant, elles rayonnaient autant l'une que l'autre, chaque à sa façon.

Une deuxième conversation s'engagea du côté de Vorondil. Il s'était adressé à Elendil, lui demandant ce qu'il avait fait au cours de la matinée. Wilfrid eut tout le loisir d'observer la complicité qu'il y avait entre Dora et Elendil. Ils avaient fait une balade en amoureux, rien qu'eux deux. Un programme totalement différent que celui que le nordique avait connu. Il s'était dépensé durant l'entrainement, et vu ravi d'être servi. Il entama son assiette et ne prit pas la parole. Il laissait le soin à Vorondil de répondre, et de lui annoncer qu'il allait devoir affronter Stig. Wilfrid voulait trouver quelque chose à dire à Chiana, mais aucun mot ne voulait sortir. Aucun sujet de conversation sur lequel démarrer. Lui qui avait dit plus tôt qu'il voulait apprendre à la connaître davantage, il était bien embarrassé. Il eut une pensée pour l'Impératrice, qui était resté dans sa chambre. Peut-être avait-elle le pouvoir de suivre les conversations à cette distance. Wilfrid resta là, à écouter les autres, sans intervenir.
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MessageSujet: Re: Une dernière ligne droite   Une dernière ligne droite - Page 2 Icon_minitimeJeu 30 Déc - 21:40

La question d’Elendil fit sourire Vorondil…il posa sa main sur celle de Sélène qui lui sourit gentiment, avant de se servir dans un des plats qui jonchait la table. Sélène ne mangeait pas…de toute façon elle aurait voulu qu’elle n’aurait pas pu…elle irait en chasse dans l’après midi et emmènerait Chiana avec elle.

Vorondil répondit alors :

« - Hé bien, le jeune homme que voila et moi-même avons engagé un duel…sur les conseils de notre mage Nicodémus. »

Il mâchonna un morceau de viande et bu un petit peu d’eau avant de reprendre :

« - En fait, Wilfried ici présent appartient à la noble famille des Wolfgandir…Mais après un accident, Wilfried a perdu la mémoire de son ancienne vie…S’il veut survivre dans ce monde, et peut-être avoir le déclic qui le conduirait à recouvrer ses souvenirs du passé…Nicodémus a suggéré qu’il… réapprenne si j’ose dire…ne vous vexez pas Wilfried…le maniement des armes. »

Il guettait les réactions d’Elendil. Dora était pendue aux lèvres de Vorondil…sa main était allée chercher celle d’Elendil…tandis que Vorondil poursuivait :

« - Wilfried manie une épée bâtarde…et j’ai pensé…enfin si tu le souhaite Elendil…que tes connaissances acquises sur le maniement de l’épée pourraient être profitables pour notre jeune ami ici présent. »

Jeune ? Naaaan mais il a le même âge qu’Elendil…il fait vingt an l’elfe là…bon…justement c’est un Elfe…ils ne font en général pas leur âge…c’est sur…donc…le jeune…voila…na !

Vorondil bu une nouvelle rasade d’eau…et entrepris de manger un peu…Dora avait les yeux qui brillaient, elle s’était tournée vers Stigand :

« - Mais c’est une incroyablement bonne idée ! Cela vous profiterait à tous les deux…, elle posa sa main sur le bras de son compagnon, tu ne crois pas ? On ne peut pas dire que tu pratique beaucoup les armes…je sais que ça ne se perd pas, mais tu dois garder une certaine forme j’imagine… »

Ses grands yeux bleus étaient plongés dans ceux de braise d’Elendil…elle n’avait pas spécialement tord…et cela permettrait de mettre a profit face à un autre adversaire, les connaissances qu’il avait acquise avec Skeld…Thor…Lucian…Etienne…et tous les autres d’une certaine façon ou d’une autre.

Vorondil reprit :

« - Notre jeune homme du Nord a déjà des bonnes bases…mais il lui manque l’essentiel…un bon jeu de jambes…de la vitalité au combat…et des coups rapides… »

Le prince des hommes eut un sourire en coin de bouche, fixant intensément Elendil…d’un air de dire « tu vois ce que je veux dire quand je parles de rapidité »…Il caressait negligemment sa barbe tandis qu’il regardait son ami…Il il fit un petit geste vers Dora :

« - Je suis sûr que notre petite princesse serait ravie aussi de voir un peu d’action du genre…histoire de se faire une idée de ce qui l’attend…tu ne crois pas Elendil ? »

Dora éclata de rire, sa main n’avait pas quitté le bras d’Elendil…quand elle tourna les yeux vers Chiana…compte tenu de la pile d’os, et de détritus qui s’entassaient devant elle, l’ex fée en concluait que la vampirette avait déjà….grandement mangé…Elle se tourna vers le Nain qui passait plus de temps à boire qu’à manger :

« - Messire Roran ! Vous allez perdre contre Chiana si vous continuez à bavasser et à ne point manger… »

Roran, interpelé, avisa en effet que Chiana s’empiffrait en silence…tranquillement…dans son coin…il se saisit du premier plat devant lui…et le duel commença…tout le monde rient à les voir ainsi…Nicodémus amusé demanda alors :

« - Elle un solide appétit cette petite…à se demander où elle peut bien mettre tout ceci… »

De quoi rire à nouveau. Chiana avait tourné ses yeux gris vers Wilfried...elle avait conservé cette gloutonnerie et ce petit air innocent de celle qui venait de s’empiffrer tout ce qu'il y avait devant elle et à proximité sur la table...
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MessageSujet: Re: Une dernière ligne droite   Une dernière ligne droite - Page 2 Icon_minitimeJeu 30 Déc - 22:03

Je fus un peu étonné de savoir que l’occupation de la matinée des deux hommes fut de s’entrainer au combat à l’épée. En fait, nous avions rarement passé notre temps à cela, hormis le temps que j’avais passé avec les autres Lycans. Ces derniers temps, nous avions été plus ou moins tranquilles et l’usage de l’épée n’avait pas été trop nécessité. Ce n’était pas un mal, bien entendu, puisque cela suggérait que nous n’avions pas été mis en danger, du moins pas au point d’utiliser nos armes pour nous défendre. Bien entendu, il fallait être un niais pour penser que cela continuerait ainsi. Viendrait forcément un moment où nous aurions à nous battre, c’était évident… Tout en écoutant Vorondil, je mâchais négligemment une cuisse de ce qui avait du être un poulet. Mon regard se posa sur celui qu’il décrivait… Un dénommé Wilfried Wolfgandir, si je n’oubliais pas l’éventuelle particule noble devant le nom. Ce nom ne me disait de toute façon absolument rien.

Le jeune homme, qui devait avoir la vingtaine, tout au plus, était étonnamment massif pour son âge. Il me faisait penser à Henger, Edgtho, Ulfric, Skeld et Thor, ces hommes du Nord dont la carrure n’avait presque rien à envier aux troncs des plus anciens chênes des forêts que j’avais pu traverser. Etait-il un homme du Nord lui aussi ? Je n’en savais rien. J’écoutais d’une oreille attentive ce que me disait Vorondil : qu’ils avaient pris les armes sur une idée de Nicodémus, pour tenter d’alimenter une sorte de déclic chez le jeune homme pour l’aider à recouvrer la mémoire. Pourquoi pas. L’idée était intéressante, surtout s’il aurait dû être un épéiste doué sans cette perte de souvenirs. Mais de quoi avaient-ils pu en déduire cela ? De son nom peut-être ? Connaissaient-ils les Wolfgandir eux ? Je n’en savais rien… Peut-être devrais-je en toucher deux mots à Vorondil plus tard. Je revins sur le prince tandis qu’il évoquait le style de combat de l’homme qui faisait face à Dora. L’épée bâtarde… Une bonne arme, surtout lorsque l’on aimait à la fois le style à deux mains et le style à une main. Bien qu’il faille une certaine force pour tenir une telle arme uniquement à une main. Mais à regarder Wilfried, il semblait évident que la question de la force ne se posait pas tellement.

Vorondil me sollicitait pour entrainer le jeune homme. Pourquoi pas ? Ce n’était pas vraiment ce que j’avais prévu pour l’après-midi, mais c’était une occupation comme une autre. Tandis que je réfléchissais, Dora en rajouta une petite couche. Prétextant que ce serait une très bonne occasion pour moi de continuer à pratiquer également. J’esquissais un sourire tandis qu’elle avait posé sa main sur mon bras et que son regard croisait le mien.


« - Je ne vois aucune raison de refuser. Après tout, comme le dit Dora, ce sera surement une expérience profitable pour chacun de nous deux. »

Vorondil compléta sa requête, précisant que Wilfried connaissait déjà le maniement de base mais devait travailler son jeu de jambes et devait travailler en agilité et en rapidité. Le clin d’œil du prince des hommes ne m’échappa pas et il était évident maintenant qu’il me demandait de participer à cause de mes… prédispositions particulières. Je répondis avec un sourire entendu.

« - Soit, je verrai ce que je pourrai faire en ce sens. »

Lorsque Vorondil évoqua le fait que Dora pourrait regarder, j’haussais un sourcil de surprise, mais lorsqu’il étaya sa proposition, je compris effectivement qu’il était également temps d’apprendre à Dora à se servir de sa dague. Avoir un petit aperçu de ce que pouvait être un combat serait déjà une bonne introduction aux leçons à venir. Il fallait bien qu’elle use de cette dague qui ne servait pas qu’à la décoration, n’est-ce pas.

Une fois l’affaire entendue, elle se tourna vers le maître Nain en lui faisant gentiment comprendre qu’il avait pas mal de retard en termes de nourriture s’il désirait prendre sa revanche sur Chiana. Amusé, je regardais le Nain se mettre au travail tandis que la Vampire cherchait de la nourriture à proximité, ayant épuisé les réserves proches. La remarque de Nicodémus me fit sourire tandis que je faisais passer un plat non loin de moi vers la « gloutonne ».

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MessageSujet: Re: Une dernière ligne droite   Une dernière ligne droite - Page 2 Icon_minitimeJeu 30 Déc - 23:25

Vorondil parla de l'entrainement de Wilfried de la matinée à Elendil. Il lui précisa également qu'il était un Wolfgandir, mais cela ne sembla pas évoquer grand chose auprès de l'elfe. C'était Nicodémus lui-même qui avait conseillé cet entrainement, et il avait été très bénéfique pour le nordique. Il ne savait pas s'il avait réellement progressé aux yeux du prince, mais comme ce dernier le précisa, le plus gros problème de Stig était son jeu de jambes, qui entrainait un manque de réactivité. Il était trop lent, et en combat, la force à elle seule ne suffit pas.

De la force, Wilfried n'en manquait pas, il avait une carrure imposante et une bonne ossature. Mais l'essentiel était ailleurs, il manquait cruellement d'expérience du combat, et d'équilibre. Mais en sachant où étaient ses points faibles, le nordique allait progresser plus vite, en travaillant davantage sur ses faiblesses. Vorondil fit également à propos de sa lame. L'épée bâtarde était parfaite pour le jeune homme car elle permettait d'avoir un style de combat à une ou à deux mains, d'alterner des frappes rapides et des coups puissants, et lui permettait également d'utiliser un écu s'il tenait son arme avec une seule main. Mais il n'avait guère de bouclier, même si le prince avait cité le blason du loup sur l'écu familial. Il n'y avait pas de bouclier auprès de lui quand il est tombé de cette maudite falaise.

Wilfried observa son futur adversaire, qui ne cachait pas sa complicité avec la belle Dora. Il avait l'apparence d'un homme de la vingtaine, mais appartenant à la race des elfes, il devait être bien plus vieux que le nordique. Dora semblait heureuse à l'idée de voir son homme s'entrainer, surtout s'il devait gagner, elle n'en serait que plus fière d'être sa compagne. Le combat qui s'annonçait serait bien différent que celui contre Vorondil, et Wilfried s'y attendait. Il n'avait aucune idée du style qu'allait adopter Elendil, et ne se doutait même pas de la force qu'il avait en lui. Mais il mettrait en pratique ce qu'il avait appris dans la matinée.

L'art du combat se transmettait sans aucun doute au sein de la famille des Wolfgandir, mais à cause de son amnésie, il fallait tout réapprendre. Et ce n'était pas les leçons d'un nain vivant à la compagne qui lui permettrait d'exceller dans ce domaine. Il avait besoin d'adversaires, tous différents, et de les affronter dans des combats amicaux, sans aucune haine ni compétition. Même si le sujet était sérieux, il n'était pas là pour tuer ou pour prouver sa valeur, il était là pour apprendre, et éventuellement recouvrer la mémoire. Mais Wilfried n'eut aucun déclic lors de l'entrainement avec Vorondil. Le nordique commençait à croire un bon coup sur la tête aurait plus de chance de lui faire retrouver la mémoire qu'un simple combat...

« Sa sera un honneur pour moi de me mesurer à vous. » dit-il à l'elfe.

La conversation se tourna ensuite vers Chiana, qui silencieusement avait englouti la nourriture qui se trouvait dans son périmètre. Suite à un sarcasme de Dora, messire Ronan se remit dans la compétition. Mais la vampire avait déjà une belle longueur d'avance. L'assemblée riait devant le spectacle. C'était à se demander où elle pouvait bien ranger la nourriture qu'elle ingurgitait, elle qui était si loin d'être grosse. A croire que son corps n'était en faites qu'un simple estomac sur pattes. Au moins, elle avait gardée quelques aspects de l'ancienne Chiana... Sa voracité, sa félinité, ses beaux yeux argentés comme des lunes. Wilfried avait déjà bien mangé, et donna ce qu'il lui restait à son amie, ainsi que le plat qu'Elendil faisait passer. Chacun encourageait son champion, mais l'estomac de Chiana semblait sans fond. Wilfried se tourna vers le nain.

« Messire, je pense que vous devriez abdiquer. Je crains que vous vous y être pris un peu tard. »

En revanche, si le duel de remplissage d'estomac devait tourner en duel de beuverie, nul doute que le prince en sorte vainqueur. La réputation des nains n'était plus à faire dans ce domaine, et Wilfried frémissait déjà à l'idée de voir sa chère amie sous l'emprise de l'alcool. Le nordique regardait son amie engloutir la nourriture. Elle se tourna vers lui et leurs regards se croisèrent. Oui, sur ce point là, elle n'avait pas changée, elle était peut-être même pire... Le nordique donna deux petites tapes sur l'épaule de Chiana.

« Ça fait vraiment plaisir de te voir en aussi grande forme. Mais ne te laisse pas aller, messire Ronan ne s'est pas encore avouer vaincu... »

Elle avait changée, mais plus le temps passait, plus Wilfried l'adorait. Il ne se lassait pas de voir ce si doux visage avaler quantité de nourriture. Le nordique avait déjà bien assez mangé, et était complètement rassasié. Dès que le repas serait terminé, l'entrainement pourrait reprendre, mais en attendant, il se délectait du spectacle qui s'offrait devant lui.
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